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Alerte scientifique sur l’exposition aux écrans chez les moins de six ans
Depuis plusieurs années, les professionnels de santé et de l’éducation conseillent de ne pas exposer les enfants aux écrans avant l’âge de trois ans. Or, une tribune récente signée par cinq sociétés françaises spécialisées en ophtalmologie, pédiatrie, santé publique, psychiatrie infantile et environnement tire la sonnette d’alarme : il faudrait étendre cette recommandation à tous les enfants de moins de six ans. Ces experts alertent sur les effets durables des écrans sur les capacités intellectuelles des jeunes enfants.
Les troubles détectés chez les enfants concernés sont nombreux : retard de langage, difficultés d’attention, troubles du sommeil, agitation motrice et même problèmes ophtalmologiques. Ces symptômes constatés au quotidien soulignent l’importance d’un usage strictement encadré voire évité des écrans chez les tout-petits.
Conséquences neurologiques de l’exposition précoce aux écrans
Le développement cérébral des enfants repose sur une interaction complexe entre facteurs génétiques et échanges variés avec leur environnement. Les six premières années sont cruciales pour l’acquisition des compétences motrices, sensorielles et intellectuelles qui forment la base de la construction cérébrale.
Or, les écrans, qu’ils soient téléviseurs, tablettes ou smartphones, ne répondent en rien aux besoins spécifiques des jeunes enfants. Au contraire, leurs contenus surchargés, composés de défilements rapides d’images et de multiples stimulations sonores et lumineuses, saturent les capacités attentionnelles des enfants, empêchant la compréhension et l’apprentissage.
Cette surexposition peut compromettre la consolidation des connexions neuronales en formation, ce qui risque d’altérer durablement le fonctionnement cérébral. Par ailleurs, les stimuli limités à deux dimensions et dépourvus de logique communicative réduisent le champ d’intérêt des enfants.
De plus, le recours aux écrans limite les interactions langagières et sociales au sein de la famille, essentielles au développement. Moins d’échanges significatifs se traduisent par un risque accru de retards dans la maîtrise du langage et des compétences relationnelles.
Impacts physiques liés à l’usage des écrans
Au-delà des effets neurologiques, les écrans peuvent entraîner des conséquences néfastes pour la santé physique des enfants. Le développement visuel est particulièrement concerné : une sensibilité accrue de la rétine des enfants à la lumière bleue émise par les écrans favorise le risque de myopie et peut induire des lésions rétiniennes à long terme.
De plus, les périodes prolongées d’accommodation visuelle lors de fixations sur écran augmentent ce risque. Par ailleurs, l’exposition aux écrans en fin de journée perturbe le cycle de sommeil, un facteur essentiel à la santé et au développement harmonieux des jeunes enfants.
