« Elle est incroyable », « magnifique », « trop belle », « quand je la vois j’ai des frissons dans le dos »… Les Marseillais n’exagèrent jamais lorsqu’ils expriment leur admiration pour Bernard Tapie.
Vendredi en fin de journée, près d’un millier de personnes se sont rassemblées devant le Vélodrome à Marseille pour l’inauguration d’une statue monumentale dédiée à « le boss ». Représentée en triomphe, la sculpture dévoile Bernard Tapie porté par six joueurs, tenant la coupe d’Europe en main. Les drapeaux et les banderoles, habituellement visibles dans les virages du stade, étaient fièrement exposés. À l’annonce du dévoilement, les supporters ont spontanément entonné des chants tels que « Tapie, Tapie » ou « C’était le 26 mai », vibrant sous la voix d’une foule impatiente depuis longtemps.
Le week-end d’été approchant, nombre de supporters avaient fait le déplacement depuis diverses régions françaises. Parmi eux, Émilie et Milan, venus de Metz avec leur jeune fils, qui participera à une compétition de karaté à Marseille dimanche. « Nous sommes ici pour le match de demain contre Rennes et profitons de l’inauguration », explique Milan, encore ému par son premier match au stade en 2008, accompagné de sa femme. Il estime que Tapie, qui a voué sa vie à l’Olympique de Marseille, mérite pleinement cet hommage.
Un autre supporter, vêtu d’un maillot vintage Panasonic, est descendu de Rodez. « Je suis venu voir la statue du Boss, le meilleur, l’irremplaçable », déclare-t-il, prêt à accueillir la prochaine figure à honorer.
José, habitant à proximité du stade, se souvient des années 1990 où il pouvait apercevoir le terrain depuis son balcon. Avant les travaux et la mise en place d’un toit, les spectateurs entraient au stade avec leurs provisions, un souvenir marquant qu’il associe au rôle fondamental de Bernard Tapie dans l’histoire du club.
Un visage sculpté à la perfection
Le fils de Bernard Tapie, Laurent, à l’origine de l’association rendue possible pour cette œuvre, était également présent et au centre des hommages. « Merci Tonton. Tu t’es battu pour cette statue », s’est écrié un supporter visiblement ému. Laurent Tapie a tenu à remercier chaleureusement les milliers de donateurs ainsi que l’Olympique de Marseille, premier financeur de la sculpture réalisée par Joël Vergne.
L’héritier raconte avoir été pointilleux, à l’image de son père, insistant pour que le visage de la statue soit le plus ressemblant possible. Il a fallu trois tentatives au sculpteur pour parvenir à ce résultat.
Entouré du maire Benoît Payan, de Basile Boli, Eric Di Meco et du président du club Pablo Longoria, Laurent Tapie a souligné que cette victoire reste la seule Ligue des champions remportée par un club français. Pour lui, cet honneur est plus qu’une célébration, c’est un symbole immortel.
Josiane, venue de Lorraine pour sa retraite, a partagé un souvenir émouvant. « Ma mère, aujourd’hui décédée, est devenue fan de l’OM grâce à son petit-fils. Elle n’avait jamais voyagé, mais était venue au stade une fois avec lui. Elle nous avait envoyé une carte postale disant : ‘Ici, on a le droit de rêver.’ »
Un rêve que Bernard Tapie a incarné à Marseille, et qui demeure vivant plus de trente ans après cette victoire historique, et trois ans après son décès.
