Reconnaissance faciale et surveillance policière : essai controversé
Dans un contexte déjà propice aux débats sur la vie privée, l’annonce d’un nouvel essai technologique par une force de l’ordre a ravivé des craintes proches d’un univers orwellien. Le service de police de Los Lunas mène actuellement des tests (phase bêta) d’une application de reconnaissance faciale intégrée aux caméras corporelles, malgré les réserves exprimées par des défenseurs des droits et de la vie privée.
Ce projet, développé en partenariat avec la société Wolfcom, permet aux agents d’associer une application Android aux caméras portées sur eux pour effectuer des scans faciaux. Selon les informations publiques, l’outil repose sur des algorithmes avancés capables d’identifier des personnes à partir d’images captées par la caméra.
Le fondateur de Wolfcom, Peter Austin Onruang, a présenté l’application comme un outil propriétaire destiné à aider les agents à déterminer rapidement si la personne en face d’eux correspond à :
- un suspect recherché ;
- un enfant ou un adulte disparu ;
- ou une personne d’intérêt pour une enquête.
Contrairement à certains fournisseurs de technologies policières qui ont refusé d’intégrer la reconnaissance faciale pour des raisons éthiques, Wolfcom a choisi de proposer cette fonctionnalité. L’entreprise, active dans la fabrication de caméras corporelles depuis 2011, revendique une présence importante auprès de départements de police aux États‑Unis et détaille son activité sur son site officiel : https://wolfcomusa.com/.
À ce stade, le logiciel déployé ne fonctionnerait pas en temps réel : les images doivent être consultées et analysées a posteriori. Des annonces publiques faisaient état d’une volonté d’ajouter une fonctionnalité « live », mais ces communications ont depuis été retirées. Pour un reportage plus détaillé sur les révélations autour de ce test, voir l’enquête publiée par OneZero : https://onezero.medium.com/exclusive-live-facial-recognition-is-coming-to-u-s-police-body-cameras-bc9036918ae0.
Ce type d’expérimentation relance plusieurs questions sociétales et éthiques autour de la reconnaissance faciale : encadrement juridique, risques d’erreurs algorithmiques, et impact sur la confiance entre citoyens et forces de l’ordre. La section suivante approfondit ces enjeux et les réactions des experts.