Le yoga compétitif existe. Voici comment cela fonctionne
Quiconque a déjà essayé le yoga sait qu’il peut être beaucoup plus intense que ce que certains instructeurs pourraient laisser croire. C’est une discipline qui offre un entraînement complet du corps lorsqu’elle est pratiquée correctement. Pour un débutant, passer d’une position de planche à un chien tête en haut – une posture qui implique de maintenir son poids sur les mains et le dessus des pieds – peut sembler écrasant.
Même une personne en bonne condition physique sera en difficulté pour tenir vingt minutes de yoga lors de sa première expérience. Cependant, la beauté de cette pratique est qu’elle se révèle rapidement bénéfique en termes de flexibilité, de force et d’endurance. Beaucoup découvrent alors que le yoga devient carrément addictif, alliant plaisir et multitude de bienfaits sur la santé, sans compter ses racines philosophiques potentiellement ancrées jusqu’au Ve siècle avant J.-C., selon certaines sources.
Bien que tous ceux qui intègrent quelques poses de triangle ou de pigeons debout dans leur routine matinale ne s’intéressent pas nécessairement aux sutras qui les sous-tendent, certains envisagent le yoga non comme une pratique de pleine conscience, mais comme un sport potentiel. Le yoga compétitif, particulièrement populaire aux États-Unis, suscite un intérêt croissant, avec des partisans qui militent pour son inclusion aux Jeux Olympiques.
Le yoga compétitif a commencé à faire parler de lui aux États-Unis autour du début du nouveau millénaire, lorsque la United States Yoga Federation (USA Yoga) a gagné en influence. Fondée par Rajashree Choudhury, qui est aussi la femme du désormais disgracié Bikram Choudhury, créateur de la chaîne Bikram Yoga, cette organisation a été à l’origine d’une proposition d’introduction du yoga aux Jeux Olympiques en 2012. Le yoga compétitif partage de nombreuses similitudes avec la gymnastique.
Les compétiteurs disposent de trois minutes pour effectuer une posture choisie parmi six groupes de postures obligatoires : les flexions arrière, les compressions avant, les tractions, les torsions, les élévations et les inversions. Un panel de juges évalue la performance selon les lignes directrices établies par USA Yoga, déduisant des points si les postures sont réalisées dans un ordre incorrect ou si le temps est dépassé.
Un sport controversé
Le concept du yoga compétitif a suscité de vives réactions parmi les estimés 20 millions de pratiquants de yoga aux États-Unis. Pour beaucoup, le yoga est davantage qu’une simple séance d’entraînement, et l’idée d’en faire une compétition semble complètement opposée à ce que la pratique devrait représenter : soin de soi, pleine conscience et relaxation.
Des figures respectées dans le milieu, comme l’écrivain et yogi Rajiv Malhotra, qualifient le yoga compétitif de « forme d’appropriation ». Même parmi les partisans de cette pratique, il existe une tension entre l’idée de former de la compétition et l’essence même du yoga. Certains affirment que cette culture compétitive reflète des traits typiques d’une société consumériste. Cependant, les défenseurs du yoga compétitif soulignent que des compétitions de yoga existent en Inde depuis plus de 2000 ans.