Ils étaient environ 450 personnes réunies dimanche matin à Marseille pour une marche blanche en hommage à Hichem Miraoui, quadragénaire tunisien assassiné dans le Var le 31 mai par un voisin français. Ce meurtre a été qualifié de terroriste et raciste par la justice.
Parmi les participants, des proches de la victime, ainsi que l’un de ses voisins turcs, blessé par balles par l’assaillant à Puget-sur-Argens, portant un bandage à la main droite, ont défilé en silence derrière une banderole proclamant : « Le racisme a de nouveau tué. Justice pour Hichem ».
Après une minute de silence, les manifestants ont scandé « Justice pour Hichem ! ». Mouna Miraoui, cousine de la victime, émue, a déclaré : « C’est ignoble ce qu’ils ont fait, ce qu’il a commis. On demande justice. » Elle a rappelé que « ce n’est pas parce qu’on n’a pas la même nationalité ou la même religion qu’on doit détester quelqu’un ou se permettre de le tuer. C’est un être humain qu’on a tué, très bien intégré là-bas ». Elle a ajouté que Hichem était « généreux, aidait tout le monde et avait la joie de vivre. Le soir du crime, il était au téléphone avec sa mère ».
Un appel au sursaut républicain
L’avocat de la famille, Sefen Guez Guez, a qualifié cette marche d’« appel au sursaut républicain, un appel au sursaut pour tous ». Il s’est engagé à poursuivre le combat afin que toutes les responsabilités soient entendues, jusqu’au plus haut sommet de l’État, dénonçant « ce racisme d’atmosphère » qui a visé Hichem, un racisme teinté d’islamophobie et de xénophobie.
Selon lui, le meurtrier a été nourri par les discours politiques : « Lorsqu’on dit ‘à bas le voile’, on dit ‘abattre’. Lorsqu’on parle de submersion migratoire, on désigne l’étranger comme un ennemi. Lorsqu’on emploie le terme ‘ensauvagement’, on place l’étranger comme inférieur au Français. »
Plusieurs députés de La France Insoumise de la région, dont Manuel Bompard, Sébastien Delogu et Raphaël Arnault, ont participé au cortège, malgré le caractère non-politique revendiqué de cette mobilisation. Une autre marche est prévue l’après-midi même à Puget-sur-Argens.
Les circonstances du drame
Le 31 mai, vers 22 heures, Christophe B., 53 ans, suspect de nationalité française, a tiré à plusieurs reprises sur son voisin Hichem Miraoui depuis son véhicule, selon le parquet antiterroriste. Avant et après son acte, il avait publié plusieurs vidéos racistes sur Facebook. Incarcéré, il a reconnu son crime tout en niant le caractère raciste de son geste. Il a été mis en examen pour assassinat à caractère terroriste en raison de l’origine de la victime.