Pollution à Saint-Malo : Timac Agro débouté par la justice

par Olivier
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Pollution à Saint-Malo : Timac Agro débouté par la justice
France
Jérôme Gicquel

Un bras de fer oppose depuis plusieurs années des riverains au géant Timac Agro à Saint-Malo. Les membres de l’association Osons ! accusent le fabricant d’engrais chimiques et de nutrition animale de polluer l’air malouin à l’ammoniac. Ce combat s’inscrit dans un contexte où Timac Agro a été plusieurs fois mise en demeure pour dépassement de seuils de pollution. En février, la multinationale appartenant au groupe Roullier a d’ailleurs été condamnée à verser 25.000 euros à chacune des trois associations de protection de l’environnement qui l’avaient attaquée.

Le 19 septembre, l’association Osons ! a poursuivi sa lutte devant le tribunal administratif de Rennes en contestant les arrêtés préfectoraux qui régulent les activités de Timac Agro sur le port de Saint-Malo et dans sa zone industrielle. Ces arrêtés, en vigueur depuis 2021, avaient pour but d’intensifier la surveillance des émissions atmosphériques, des odeurs et des stocks sur les sites concernés.

Des preuves jugées insuffisantes par la justice

Pour l’association, les obligations imposées à Timac Agro sur les rejets et les contrôles sont jugées « insuffisantes et inadaptées ». Un membre du collectif a souligné qu’« aucune mesure n’est faite pour déterminer si l’entreprise rejette du cadmium ou d’autres métaux dans l’eau », que ce soit pour les eaux de lessivage ou pour les eaux de pluie.

Le 3 octobre, le tribunal administratif a rejeté le recours de l’association, estimant que les modifications apportées par Timac Agro à ses installations ne constituaient pas des changements substantiels. Ainsi, il n’y avait pas lieu d’exiger une nouvelle autorisation environnementale pour poursuivre ses activités. Les juges ont également noté que les requérants manquaient de preuves pour soutenir que les mesures existantes ne suffiraient pas à prévenir les dangers et inconvénients liés à la pollution. Déboutée, l’association Osons ! devra verser 1.500 euros à Timac Agro.

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