Survie des ouistitis échappés à Strasbourg : un avenir incertain

par Olivier
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Survie des ouistitis échappés à Strasbourg : un avenir incertain
France

L’essentiel

  • Treize ouistitis ont disparu du centre de recherche de la faculté de Strasbourg après une intrusion le 12 septembre.
  • Selon l’université, leurs chances de survie sont très faibles : ils sont habituellement maintenus dans une atmosphère à 28 °C et une hygrométrie proche de la forêt amazonienne, conditions très éloignées du climat alsacien.
  • Leur survie est aussi compromise par des besoins alimentaires spécifiques : ce sont des animaux frugivores et insectivores, difficiles à nourrir dans la nature en cette période, selon le vétérinaire Jean‑Christophe Gérard.

Voilà près de trois semaines que treize ouistitis ont disparu du centre de recherche en primatologie de la faculté de Strasbourg, installé dans l’ancien fort Foch à Niederhausbergen (Bas‑Rhin). Ce centre, dédié à la recherche médicale, abrite plus de 800 singes. L’événement fait suite à une intrusion dénoncée par des citoyens et plusieurs associations de protection animale qui militent depuis des années pour la fermeture du site.

Parmi les treize ouistitis concernés par l’intrusion — certains ayant peut‑être été enlevés, d’autres ayant saisi l’occasion pour s’échapper —, trois ont été retrouvés à proximité du centre dès le lancement des recherches. Pour les dix autres, la faculté estime depuis le premier jour qu’ils sont en danger.

L’enquête vise à déterminer si des animaux ont été pris en charge par les cambrioleurs : trois boîtes à nid, sortes de cocons où les singes dorment, ont été emportées. Il reste toutefois incertain combien des treize ont fui au moment de l’intrusion et combien ont pu être enlevés.

Froid alsacien

Même si le secteur du fort est boisé, l’université juge que « leurs chances de survie ne sont pas grandes » et que les probabilités de les retrouver en vie diminuent chaque jour. Les ouistitis sont habitués à une atmosphère à 28 °C avec une hygrométrie proche de celle de la forêt amazonienne : exposés au climat froid d’Alsace, ils ont peu de chances de s’en sortir.

« En dessous de 18 °C voire 15 °C, ça devient compliqué », explique Jean‑Christophe Gérard, vétérinaire au Refuge pour animaux sauvages de l’association Tonga terre d’accueil, à Saint‑Martin‑la‑Plaine, près de Lyon, qui a déjà recueilli des ouistitis. Selon lui, si les animaux bénéficient d’une bonne alimentation, ils peuvent parfois survivre la nuit et se réchauffer durant la journée.

Le vétérinaire alerte aussi sur la difficulté qu’auront ces petits primates à trouver de la nourriture : « Ces animaux ont toujours été nourris par l’homme. » Leur régime, principalement frugivore et insectivore, complique encore les choses : trouver des insectes en ce moment peut rester possible, mais les fruits se font plus rares en septembre et octobre. Pour Jean‑Christophe Gérard, l’ensemble de ces éléments rend leur survie dans la nature très incertaine.

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