Transition écologique : la Cour des comptes appelle à l’action

par Olivier
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Transition écologique : la Cour des comptes appelle à l'action
France

20 Minutes avec AFP

Malgré une dette publique jugée « excessive », la Cour des comptes estime que la transition écologique demeure « vitale » et « urgente ». L’institution appelle à combler des « retards préoccupants » et à corriger des résultats actuellement « insuffisants » pour la France.

« Le statu quo n’est pas une option. Il est vital de répondre à l’urgence écologique », a insisté le premier président de la Cour lors d’une conférence de presse à Paris. Pour lui, « une action rapide, ordonnée et planifiée constitue le seul chemin rationnel », même dans un contexte de dette publique élevée. Selon la Cour, la lutte contre le changement climatique doit redevenir une priorité de l’État et ne peut être traitée comme une variable d’ajustement par rapport aux contraintes budgétaires.

Situation « dégradée »

Dans son premier rapport annuel consacré à la transition écologique, la Cour des comptes dresse un constat sévère : l’état de l’environnement s’est « dégradé ». Face à l’accélération du réchauffement climatique, à l’effondrement de la biodiversité et aux pollutions, elle juge nécessaire une action « urgente », « vigoureuse » et mieux planifiée. Les coûts découlant des retards pris dans les transformations ne pourront que croître si rien n’est fait.

La Cour recommande d’intégrer des objectifs sectoriels chiffrés de réduction de l’empreinte carbone dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), en incluant notamment les émissions liées à la consommation des Français, y compris celles associées aux biens importés.

Elle préconise également de renforcer le rôle du Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), aujourd’hui « fragilisé », et d’articuler plus étroitement les programmations climatiques et les finances publiques. La Stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique (Spafte), présentée pour la première fois à l’automne 2024, devrait selon la Cour être transmise au Parlement chaque printemps, en amont de la procédure budgétaire.

Si certaines politiques publiques liées à la transition écologique produisent encore des effets positifs, la Cour souligne qu’ils restent fragiles et parfois insuffisants. Les données 2024 montrent que les efforts engagés ne suffisent plus pour atteindre les objectifs climatiques nationaux : une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2050.

200 milliards d’euros

La Cour des comptes estime que le coût de la transition écologique est globalement « bien inférieur à celui de l’inaction ». Elle rappelle qu’un statu quo face au dérèglement climatique se traduirait, selon une estimation citée dans son rapport, par une perte de 11,4 points de croissance du PIB d’ici 2050.

Les besoins annuels pour couvrir l’ensemble des volets de la transition représentent environ le double des financements aujourd’hui mobilisés, publics et privés confondus : plus de 200 milliards d’euros par an, d’après le rapport.

Pour répondre à ces besoins, la Cour recommande de combiner financements publics et privés. Si elle juge inconcevable un désinvestissement public, elle demande aussi que la rentabilité des investissements en faveur de la transition écologique soit mieux démontrée. Investir tôt et massivement, insiste la Cour, est à la fois un impératif environnemental et une décision économiquement rationnelle : chaque euro investi en prévention permet d’économiser jusqu’à trois euros de dommages évités.

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