Vaccination des canards : le financement réduit à 40 % dès 2025

par Olivier
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Vaccination des canards : le financement réduit à 40 % dès 2025
France
20 Minutes avec AFP

L’essentiel

  • Le gouvernement va réduire son financement de la vaccination des canards contre la grippe aviaire de 70 % à 40 % dès 2025-2026.
  • Les professionnels du secteur avicole dénoncent une décision prise sans concertation qui met en danger la filière et la santé publique.
  • Les interprofessions demandent un rendez-vous avec la ministre de l’Agriculture pour tenter de faire évoluer cette mesure.

Impact sur la filière avicole

Coup dur pour les filières avicoles : le gouvernement a décidé de réduire drastiquement sa participation au financement de la prochaine campagne de vaccination obligatoire des canards contre la grippe aviaire. À partir de 2025-2026, l’État ne couvrira plus que 40 % du coût, contre 70 % actuellement. Cette réduction des aides est jugée « inacceptable » par les acteurs du secteur.

Réaction des interprofessions

Les interprofessions des volailles, du foie gras, des œufs et des canards à rôtir dénoncent cette décision prise « sans consultation préalable », qui risque de fragiliser un dispositif jusqu’ici efficace. Guy-Marie Brochard, président du Comité interprofessionnel du canard à rôtir, a exprimé son inquiétude face à des coûts supplémentaires insupportables pour les éleveurs. La campagne de vaccination est estimée à plus de 90 millions d’euros par an et repose désormais en grande partie sur les épaules des éleveurs.

Décision gouvernementale

Le ministère de l’Agriculture a confirmé cette baisse de financement sans en préciser les raisons ni les économies espérées. Selon les interprofessions, un arbitrage de Matignon aurait acté cette réduction, suscitant des inquiétudes face à un éventuel rejet de certains éleveurs et un risque accru pour la santé publique.

La France se distinguait jusqu’ici par le succès de sa politique vaccinale. Obligatoire depuis 2023 pour les élevages de plus de 250 canards, elle a permis de limiter la propagation du virus. Alors que 1.800 foyers avaient été recensés entre 2021 et 2022, seulement une trentaine a été détectée depuis le début de la vaccination, ce qui a évité l’abattage massif de millions de volailles.

Demande de rendez-vous

Une étude de l’École nationale vétérinaire de Toulouse et de l’Inrae évalue à 700 le nombre de foyers évités grâce à ce dispositif. Le succès de la politique vaccinale française suscite l’intérêt des États-Unis et du Royaume-Uni, où la grippe aviaire continue de faire des ravages dans les élevages de volailles et de bovins.

En conséquence, les professionnels demandent un rendez-vous avec la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, pour tenter de faire évoluer cette décision. Ils rappellent que le coût d’une campagne vaccinale, s’élevant à 100 millions d’euros en 2023, reste bien inférieur à celui des indemnisations massives versées aux éleveurs lors des crises sanitaires précédentes, qui avaient atteint près d’un milliard d’euros pour la saison 2021-2022.

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