Lorsque John Lennon a été abattu à l’entrée de son appartement de New York le 8 décembre 1980, cela a mis fin à un retour en force pour l’ancien Beatle, qui s’était largement caché du public pendant environ cinq ans. Néanmoins, sa mort tragique a fait les gros titres, avec le présentateur sportif de la chaîne ABC, Howard Cosell, interrompant le « Monday Night Football » pour annoncer la nouvelle à la nation.
Lennon a d’abord déménagé à New York en 1971, plus d’un an après que Paul McCartney a officiellement annoncé la séparation définitive des Beatles. Comme le souligne Variety, bien que Lennon fût toujours une mégastar du rock, il s’est adapté à la ville comme n’importe qui d’autre, étant régulièrement vu en train de se promener ou d’acheter des provisions. Malgré le fait que les New-Yorkais laissaient souvent Lennon en paix lorsqu’il vaquait à ses occupations quotidiennes, il était toujours prêt à parler et à signer des autographes lorsqu’il était abordé par des fans, comme ce fut le cas le jour où il a été abattu. En dehors de l’attention des fans, des séances d’enregistrement en studio et des séances photo, Lennon menait en bien des aspects une vie de New-Yorkais ordinaire. Plutôt que fréquenter des restaurants haut de gamme, il affectionnait les delicatessens de New York. En effet, selon le livre de James Dickerson « Last Suppers, », l’auteur a déclaré que Lennon a pris son dernier repas – un sandwich au corned beef avec une tasse de thé chaud – dans un delicatessen. »
Les goûts modestes de John Lennon
On pourrait penser qu’être dans le plus grand groupe de tous les temps pourrait vous amener à développer un goût pour les plaisirs raffinés de la vie, comme des repas somptueux préparés par votre chef personnel et des réservations dans les restaurants les plus exclusifs. Cependant, d’après ce que John Lennon a révélé de lui-même lors d’interviews, il semblait préférer une cuisine plus simple, celle qu’il connaissait de ses premières années.
Ses plats régionaux préférés étaient apparemment le curry style indien et la cuisine chinoise. Il mangeait souvent cette dernière à New York, selon « The Beatles Revolution » et « Instamatic Karma. » Mais Lennon avait aussi gardé un goût pour les plats plus modestes de sa ville natale de Liverpool. Cela incluait le traditionnel fish and chips britannique, qui dans la jeunesse de Lennon était généralement servi dans du papier journal et assaisonné de sel et de vinaigre, ainsi que les petits déjeuners complets à l’anglaise. Lors d’une interview pour le numéro de juin 1964 du magazine 16 (via « Who’s Your Fave Rave? »), le compositeur a également cité la gelée (jello) — appelée jelly au Royaume-Uni — parmi ses préférés, et il avait un amour typiquement britannique pour le thé chaud.
Il est donc logique que le dernier repas de Lennon ait pu être quelque chose d’aussi simple qu’un sandwich au corned beef, surtout s’il a été apparemment accompagné d’une tasse de thé.
Dernier repas interrompu
John Lennon a chanté célèbrement : « La vie, c’est ce qui se passe pendant que vous êtes occupé à faire d’autres projets. » En effet, les derniers jours de la vie de John Lennon ont été parmi les plus occupés qu’il a connus depuis l’apogée de la Beatlemania. Le parolier était récemment revenu sous les projecteurs après cinq ans pendant lesquels il s’était concentré sur sa vie familiale et l’éducation de son fils en bas âge, Sean. Il semblait avoir perdu tout intérêt pour la musique pendant plusieurs années, mais porté par une nouvelle vague d’inspiration, Lennon et son épouse Yoko Ono avaient été très occupés à promouvoir leur nouvel album, « Double Fantasy, » et à enregistrer de nouvelles compositions dont « Walking on Thin Ice » (Lennon aurait encore eu une cassette de la dernière version mixée au moment de son meurtre).
De retour dans l’industrie musicale, Lennon et Ono se sont retrouvés à jongler entre les exigences de la vie publique et l’éducation de leur famille. Ainsi, certains récits de la dernière journée de Lennon diffèrent de celui proposé par James Dickerson dans « Last Suppers. » Selon l’historien de la musique Kenneth Womack, après une séance photo avec Annie Leibovitz et une session d’enregistrement en studio, Lennon et Ono prévoyaient de se rendre au Stage Deli pour manger quelque chose. Le producteur Jack Douglas a précisé lors d’une interview avec Rolling Stone qu’ils voulaient des sandwichs. Mais selon Womack, ils ont décidé de rendre visite à leur fils dans leur appartement d’abord pour lui souhaiter bonne nuit. Malheureusement, ils ont croisé le meurtrier de Lennon en chemin.