Est-ce le meurtre non résolu le plus célèbre de Finlande ?
Comparée aux États-Unis, la Finlande présente un taux d’homicides bien plus bas. En 2020, seulement « 95 infractions violentes ont entraîné la mort » selon le ministère de l’Intérieur. Ainsi, il est normal que lorsqu’un crime horrible se produit en Finlande, cela choque la population, surtout lorsqu’il reste non résolu. L’affaire des meurtres du lac Bodom en est un exemple frappant. Le 4 juin 1960, quatre amis se rendaient au lac Bodom, près d’Espoo, pour un camping.
Ce groupe était composé de deux adolescentes, Anja Tuulikki Mäki et Maila Irmeli Björklund, et de leurs petits amis respectifs, Seppo Antero Boisman et Nils Wilhelm Gustafsson, ce dernier âgé de 18 ans. D’après des sources historiques, les adolescents se sont endormis vers 22h30 dans leur tente, mais les événements qui suivirent restent flous. On pense qu’entre 4 et 6 heures du matin, un individu est entré dans le campement et a poignardé et frappé Mäki, Björklund et Boisman à mort. Seul Gustafsson, grièvement blessé, survécut.
L’horreur de l’incident fut découverte par deux jeunes observateurs d’oiseaux, qui remarquèrent que la tente était dévastée. Ils aperçurent également un homme blond s’éloignant du camp. Cependant, ce n’est que plusieurs heures plus tard qu’un homme passant par là trouva les corps. Les autorités furent rapidement informées et commencèrent immédiatement à rechercher un suspect.
Lorsqu’on interrogea Gustafsson sur le meurtre de ses amis, il déclara avoir vu une « silhouette » mystérieuse. Les enquêteurs établirent plusieurs suspects, dont Karl Valdemar Gyllström et Hans Assmann. Gyllström aurait avoué en état d’ivresse les meurtres, mais aucune preuve ne le liait à l’affaire. Fait troublant, Gyllström se noya par la suite dans le lac Bodom.
Quant à Assmann, il était soupçonné d’être un ancien agent du KGB vivant près du lac. Il correspondait à la description de l’homme blond vu par les témoins. De nombreux témoignages le décrivirent comme agissant de manière suspecte juste après les meurtres, allant même à l’hôpital avec des vêtements ensanglantés. Cependant, il avait un alibi solide. Étonnamment, le principal suspect devint Gustafsson lui-même. En mars 2004, 44 ans après les meurtres, il fut arrêté et jugé.
Les analyses ADN révélèrent que les chaussures de Gustafsson portaient le sang des trois victimes. Selon les accusations, il aurait été trop ivre, ce qui aurait conduit à un conflit avec Boisman. Gustafsson aurait alors été expulsé de la tente et, dans une « rage aveugle », aurait tué ses amis avant de se blesser lui-même pour faire croire à un crime extérieur. En fin de compte, il n’y eut pas assez de preuves pour le condamner, et il fut acquitté en 2005. À ce jour, les meurtres du lac Bodom demeurent non résolus.