Un lac hautement contaminé en Russie
Situé dans les montagnes de l’Oural au sud de la Russie, le Lac Karachay était autrefois un endroit enchanteur et pittoresque. Malheureusement, il est désormais reconnu comme l’un des lieux les plus pollués au monde. Cette situation désastreuse est due à l’installation nucléaire de Mayak, créée dans les années 1940 pour produire du plutonium. Pendant des décennies, le lac a été tenu secret et utilisé comme décharge radioactive entre 1951 et 1953. Il a également servi de zone de stockage pour des matériaux radiologiques, qui étaient ensuite transférés dans des cuves de stockage souterraines.
Les conséquences de ce dumping ont été catastrophiques. Le manque de connaissance en technologie nucléaire chez les opérateurs de Mayak a conduit à une pollution radioactive. En 1990, après plusieurs années de fusions nucléaires, l’existence de Mayak a été officiellement reconnue, révélant également les graves problèmes de santé rencontrés par les résidents des environs.
Une enquête menée en 1990 a révélé que le Lac Karachay était si radioactif que « rester sur la rive pendant une heure » pouvait être fatal. De plus, les habitants de la région de Tcheliabinsk, située à proximité, ont connu une augmentation de 21 % des cas de cancer, de 25 % des malformations congénitales et de 41 % des leucémies. Plusieurs résidents ont également souffert de maladies dues à la contamination de la rivière Techa toute proche. À partir des années 1960, le lac a commencé à s’assécher, émettant une poussière radioactive qui s’est répandue sur les villages voisins.
D’après les études, les retombées radioactives auraient pu toucher 500 000 personnes. Il a été décidé de « remplir » le lac de béton pour empêcher les sédiments radioactifs de se propager au-delà du fond du lac, mais cela n’a fait que masquer la pollution sans la faire disparaître. Ainsi, il existe une inquiétude réelle sur le fait que la radiation du Lac Karachay pourrait un jour se disperser ailleurs. En 2003, le permis de Mayak a été annulé en raison de leur négligence. Dr. Scott Miller, de l’École de Médecine de l’Université de l’Utah, a même qualifié le Lac Karachay de si dangereux qu’une simple excursion pique-nique pourrait s’avérer mortelle.
