Amir Tataloo : le rappeur iranien condamné à mort pour blasphème

par Olivier
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Amir Tataloo : le rappeur iranien condamné à mort pour blasphème
Iran
Léa Zacsongo-Joseph

L’essentiel

Amir Tataloo est un rappeur iranien qui suscite les passions, ayant été signé par Universal Music Group tout en étant interdit dans son pays. Il fait face à une condamnation à mort pour « blasphème », en raison d’accusations portées par le régime iranien qui l’accuse d’inciter la jeunesse à s’opposer au gouvernement. Malgré la censure, Tataloo a su captiver une génération en quête de changement grâce à sa musique éclectique mêlant hip-hop, RnB et pop, abordant des sujets tant politiques que légers, ce qui lui a valu plusieurs arrestations.

Exilé puis extradé en Iran, il risque la peine capitale pour « insulte au prophète » Mahomet. Son visage et son corps sont une toile de peinture, ses textes politiques et son combat pour la liberté d’expression pourraient bien lui coûter la vie. Voici l’histoire d’Amir Hossein Maghsoudloo, mieux connu sous le nom d’Amir Tataloo.

Premier artiste iranien signé par Universal Music Group, Tataloo ne se contente pas d’être un simple rappeur admiré par la jeunesse iranienne ; il s’est imposé comme un ennemi du régime. Les autorités l’accusent d’inciter à la révolte et de promouvoir des comportements jugés immoraux.

Un artiste qu’on veut faire taire

Exclu de la radio, de la télévision et de toute diffusion officielle en Iran, Amir Tataloo n’a jamais trouvé sa place auprès des autorités de son pays. À 37 ans, cet artiste a réussi à créer un lien fort avec la jeunesse iranienne grâce à sa musique, pionnière dans les genres underground. Son titre « Nuclear Energy », avec un clip soutenant le programme nucléaire de l’Iran, est devenu très populaire sur Internet.

Né à Majidieh, Téhéran, Tataloo s’est exilé à Istanbul en 2018. Cependant, en 2023, il est arrêté par la police turque et extradé vers l’Iran, où il fait face à des accusations graves telles que « propagation de la corruption et de la prostitution ». Sa voix, jadis courtisée par les politiciens conservateurs, est devenue une cible pour un régime résolu à le faire taire.

Ennemi de la République islamique

Amir Tataloo a été à plusieurs reprises accusé d’encourager la prostitution et de faire de la propagande contre les valeurs du régime islamique. Cependant, c’est l’accusation d’« insulte au prophète » qui a entraîné sa condamnation à mort, prononcée le 19 janvier 2025.

Cependant, cette décision n’est pas définitive et pourrait faire l’objet d’un appel, semblable à d’autres cas de rappeurs iraniens. La lutte de Tataloo n’est pas seulement la sienne mais résonne avec celle de nombreux artistes qui se battent pour une expression libre et authentique dans un contexte où le désespoir semble dominer.

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