« Honte et indignité », s’est insurgé Emmanuel Macron ce jeudi, faisant référence à la découverte récente de dégradations sur plusieurs dizaines de plaques de sépultures dans le Tata sénégalais de Chasselay, une nécropole dédiée aux tirailleurs. Le président français a déclaré sur le réseau social X que « les Français savent ce qu’ils doivent aux tirailleurs sénégalais, morts pour la France ». En plus des dégradations des plaques, des étiquettes se rapportant au « vaudou » ont été retrouvées sur les murs de cette importante mémoire collective.
La préfète du Rhône a évoqué cette profanation comme une honte pour les auteurs, précisant que les services de l’État s’engagent à assurer la remise en état rapide de la nécropole. En réaction à ces actes, l’Office national des combattants et victimes de guerre a déposé une plainte, supportée par la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, Patricia Miralles. Une enquête a été ouverte et confiée à la gendarmerie.
Les tirailleurs sénégalais, enrôlés par l’armée française durant les deux guerres mondiales, représentent une part importante de l’histoire militaire et coloniale de la France. Patricia Miralles a souligné que profaner un tel site est un outrage à leur sacrifice et une atteinte à notre histoire commune.
En août dernier, Macron avait déjà rendu hommage aux tirailleurs pour leur contribution lors du débarquement allié en Provence, dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire de la Libération de la France. De plus, il a reconnu à la fin de l’année dernière que des forces coloniales françaises avaient commis un « massacre » contre les tirailleurs africains en 1944 près de Dakar à Thiaroye, un témoignage salué par le président sénégalais comme un « pas important » vers la vérité.