La véritable raison de l’extinction du dauphin baiji
La Chine continentale abrite une faune surprenante. Si les audiences occidentales connaissent bien le panda et le panda roux, le pays est également le foyer d’animaux comme le crocodile chinois, l’une des deux seules espèces de crocodiles au monde. Comme de nombreuses espèces chinoises de gibbons, de cerfs porte-musc et de tigres, il s’agit d’une espèce en danger critique, avec seulement quelques centaines d’exemplaires sauvages restants. Une espèce, en particulier, est malheureusement devenue le symbole de l’extinction en Chine : le baiji.
Le baiji était un dauphin adapté à la vie dans les rivières d’eau douce, se distinguant par un museau très étroit et une dépendance à l’égard du sonar pour la navigation en raison de sa mauvaise vue. Ces animaux n’avaient que peu de prédateurs naturels à craindre, se nourrissant de poissons dans le fleuve Yangtze. Bien qu’ils soient officiellement classés comme en danger critique d’extinction, une expédition pour retrouver des spécimens sauvages au début des années 2000 n’a rien donné. Aussi malheureux que soit ce manque de résultats, il n’est guère surprenant à la lumière des nombreuses décennies d’activités humaines qui ont précédé.
Les pratiques de pêche imprudentes ont causé l’extinction du baiji. Bien que le baiji ait été directement ciblé pour sa viande par des chasseurs, cela seul n’a pas causé son extinction. Tout au long du 20e siècle, de plus en plus de projets de construction se sont concentrés sur le fleuve, y compris le colossal barrage des Trois-Gorges. Comme ces dauphins s’appuyaient sur leurs capacités sonores, le bruit humain perturbait leur navigation, rendant la recherche de nourriture extrêmement difficile. L’intrusion humaine a également entraîné d’énormes quantités de pollution dans les eaux, réduisant encore la zone où les dauphins pouvaient vivre.
Le facteur le plus déterminant de l’extinction du baiji a été la surpêche. À mesure que les pêcheurs commençaient à prélever d’énormes quantités de poisson dans le fleuve, les baijis perdaient non seulement leur source de nourriture mais étaient également blessés et tués par des collisions avec des bateaux, l’enchevêtrement dans des filets, et même la pêche électrique. Bien que le gouvernement chinois ait adopté des lois pour limiter ces pratiques, les dégâts étaient déjà faits. Au mieux, une dizaine de baijis pouvaient encore survivre, tandis que le dernier spécimen captif est mort en 2002.
