Vente d’art IA chez Christie’s : Une polémique artistique

par Olivier
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Vente d'art IA chez Christie's : Une polémique artistique
États-Unis
20 Minutes avec AFP

Publié le 21/02/2025 à 18h04 – Mise à jour le 21/02/2025 à 18h04
Quel avenir pour l’intelligence artificielle dans le monde de l’art ? Récemment, Christie’s a inauguré sa première vente exclusivement consacrée aux œuvres créées en partie grâce à des algorithmes avancés. Intitulée « Augmented Intelligence », cette vente en ligne regroupe une vingtaine de pièces, disponibles jusqu’au 5 mars, et suscite déjà des réactions vives au sein de la communauté artistique.

Divertissement

Pour beaucoup, l’IA est désormais un complément précieux dans la pratique artistique. Nicole Sales Giles, à la direction des ventes d’art numérique, explique que l’algorithme enrichit le processus créatif en rapprochant technologie et expression personnelle. Parmi les œuvres exposées, figure une pièce historique de Charles Csuri, pionnier dans l’art informatique, réalisée dès 1966 en déformant un dessin initial par le biais d’un logiciel.

L’événement met en lumière divers formats, tels que des toiles, des sculptures, des photographies et même de grandes affiches numériques. Notamment, l’œuvre « Emerging Faces » de l’Américain Pindar Van Arman illustre une « conversation » entre deux modèles d’IA, où l’un esquisse un visage pendant que l’autre intervient dès qu’il reconnaît une forme humaine – une création évaluée jusqu’à 250.000 dollars.

Si certains saluent l’innovation, d’autres critiquent l’utilisation de modèles ayant potentiellement exploité des œuvres protégées par le droit d’auteur sans autorisation. Une pétition regroupant plus de 6.300 voix dénonce ce qu’elle perçoit comme un « vol massif d’œuvres d’artistes humains ». Parallèlement, des démarches judiciaires furent engagées en 2023 contre des plateformes d’IA générative, notamment Midjourney et Stability AI, pour atteinte aux droits de propriété intellectuelle.

Dans ce contexte, des acteurs majeurs de l’art numérique, comme Refik Anadol qui présente sa création animée « Machine Hallucinations », insistent sur le fait que la plupart des artistes impliqués utilisent leurs propres données et modèles. Cette approche vise à distinguer l’inspiration légitime d’une pratique discutable. Toutefois, des voix critiques, telles que celle de l’illustrateur Reid Southern, appellent à écarter les œuvres qui ne reposeraient pas sur des logiciels ou des données originales, faisant ainsi naître un débat intense sur la frontière entre innovation et appropriation.

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