Une victoire pour les opposants à l’A69
Les opposants au projet de liaison autoroutière A69, reliant Toulouse à Castres, ont remporté une importante victoire. Le tribunal administratif de Toulouse a statué en leur faveur, affirmant que ce projet, qui est resté dans les cartons pendant trois décennies et qui bénéficie du soutien de nombreux élus de la région Occitanie, n’a pas un intérêt public justifiant sa réalisation.
Cette décision annule l’arrêté de mars 2023, par lequel les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn avaient accordé une autorisation à la société Atosca pour procéder aux travaux de construction de l’A69. Ce jugement, marquant une première sur le fond de ce dossier particulièrement contesté, rejoint les critiques des anti-A69, lesquels considèrent le projet comme « anachronique » et « écocide », arguant qu’une route nationale déjà existante pourrait être aménagée pour réduire le temps de trajet sans engendrer de coûts supplémentaires pour les usagers.
Réactions des opposants et réponse des autorités
Le collectif La Voie est Libre (LVEL) s’est réjoui de cette décision qu’il qualifie d’« historique », soulignant l’indépendance des magistrats face aux pressions des autorités et des acteurs économiques. Actuellement, le chantier de l’A69, dont la construction a atteint un stade avancé et qui devait être inauguré fin 2025, est placé en suspens. Les travaux, tels que les ponts déjà réalisés et le tracé visible entre le Tarn et la Haute-Garonne, sont désormais arrêtés. Les engins de chantier, habituellement en activité, ont été retirés du site, marquant une pause inattendue dans ce projet de grande envergure.
En réponse à ce jugement, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a annoncé l’intention de l’État de faire appel, qualifiant la décision d’« ubuesque ». Cependant, tant que ce recours n’aura pas été examiné, le chantier de l’A69 devra rester à l’arrêt, car un appel dans ce contexte n’est pas suspensif.