Un acte de violence à Clermont-Ferrand
Raphaël Chitrit, un homme de 39 ans en fauteuil roulant, a été agressé par un CRS lors d’une opération policière à Clermont-Ferrand, un incident qui a suscité une vive indignation sur les réseaux sociaux. La scène, captée en vidéo, montre un policier assénant un coup de poing à Raphaël alors qu’il se trouvait dans le quartier de Croix-de-Neyrat, où il est bien connu des habitants.
Les faits se sont déroulés le 11 mars, alors que Raphaël observait l’intervention des forces de l’ordre. Habitué à plaisanter avec les policiers locaux, il raconte avoir tenté de faire une blague lorsque des CRS venant de Lyon, moins familiers avec lui, sont intervenus. Un CRS a alors violenté Raphaël en le maintenant sur son fauteuil, tandis qu’un autre lui portait un coup de poing au visage. Cette agression a provoqué une réaction immédiate de Raphaël qui, se remémorant les événements, a simplement dit : « J’ai crié ‘sa mère’ parce que j’ai eu mal ».
Après cet incident, Raphaël a été interpellé et transporté dans un fourgon sans son fauteuil roulant. Arrivé au commissariat, il a dû attendre dans un couloir le retour de son fauteuil, notant avec ironie qu’il « ne risquait pas de partir en courant ». C’est plusieurs heures plus tard qu’il a pu récupérer son moyen de déplacement. Dans un retournement de situation absurde, l’un des agents a même porté plainte contre Raphaël, alléguant avoir été frappé dans cette altercation, bien que celui-ci soit tétraplégique.
Réactions des autorités et du quartier
La procureure de Clermont-Ferrand a justifié l’intervention en parlant d’une opération de securisation en réponse à des incidents récents dans le quartier. Selon ses déclarations, Raphaël aurait insulté les forces de l’ordre et tenté de les blesser avec son fauteuil. Cependant, cette version des faits est contredite par la vidéo des événements et par des témoignages de témoins présents sur place. Elle a néanmoins signalé qu’une expertise psychiatrique était nécessaire avant toute poursuite judiciaire.
La réaction du quartier a été marquée par l’indignation de nombreux habitants, qui dénoncent des violences policières fréquentes et un climat général de tension. Des voix se sont élevées pour critiquer ce type de comportement des forces de l’ordre et la gestion des opérations de police dans le secteur.