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Moins d’un an après sa sortie au cinéma, Deadpool & Wolverine est disponible depuis le 25 avril sur Disney+. Cette diffusion accélérée marque un changement majeur dans la chronologie des médias, bouleversant les habitudes habituelles du secteur et suscitant diverses réactions.
Une nouvelle règle pour la diffusion en streaming
Depuis janvier, Disney bénéficie d’une autorisation exceptionnelle : sa plateforme peut proposer ses films en streaming seulement neuf mois après leur sortie en salles, contre dix-sept mois auparavant. En contrepartie, Disney+ s’engage à renforcer son soutien financier au cinéma français.
Ce nouvel accord, qui s’étend sur trois ans, impose à Disney+ d’investir 25 % de son chiffre d’affaires annuel réalisé en France dans des productions européennes et françaises, contre 20 % précédemment. D’ici 2028, au moins 70 films de divers genres et budgets devront être financés par le groupe. Cette avancée place Disney+ devant ses principaux concurrents, puisque Netflix doit attendre quinze mois, et Amazon Prime Vidéo ainsi que Paramount+ dix-sept mois avant de pouvoir diffuser un film.
Cette évolution permet aux abonnés de Disney+ de profiter dès à présent de succès populaires comme Deadpool & Wolverine, qui a rassemblé 3,7 millions de spectateurs en France en 2024 et met en vedette Ryan Reynolds et Hugh Jackman.
Les réactions des autres plateformes
Cette position avantageuse accordée à Disney+ n’est pas sans provoquer des contestations. Amazon Prime Vidéo a annoncé avoir saisi le Conseil d’État pour contester la nouvelle disposition relative à la chronologie des médias, estimant que cet accord n’est plus adapté aux pratiques des spectateurs français. L’objectif de la plateforme est de réduire la fenêtre de diffusion de 17 à 12 mois.
De son côté, Netflix, qui bénéficie d’une fenêtre de quinze mois après un investissement conséquent dans le cinéma français, souhaite également réduire ce délai à 12 mois, mais sans revoir à la hausse ses contributions financières.
Tensions chez les diffuseurs traditionnels
Pour Canal+, la nouvelle donne est loin d’être favorable. Engageant annuellement environ 220 millions d’euros au profit du cinéma français, le groupe menace de revoir à la baisse ses investissements, alors qu’il bénéficie toujours d’une fenêtre de diffusion relativement courte de six mois après la sortie en salles grâce à OCS.
Les chaînes en clair comme TF1, France Télévisions ou M6 conservent encore une attente de vingt-deux mois avant de pouvoir diffuser certains films, une situation qui devient de plus en plus délicate à gérer face à l’essor rapide des plateformes de streaming et à l’évolution des modes de consommation.
