Vous connaissez sûrement les Village People. Ces hommes aux costumes emblématiques qui ont popularisé la chanson mythique « Y.M.C.A. », souvent chantée à tue-tête sans que beaucoup comprennent véritablement son message. Leur musique, empreinte de l’énergie vibrante des années 1970 et de cette attitude optimiste, a marqué l’ère disco. Comme le souligne Teach Rock, malgré leur image construite autour de stéréotypes assumés de la culture gay, ils ont su s’imposer dans la culture populaire.
Il semblait donc naturel que ce succès soit transposé sur grand écran. Qui ne voudrait pas voir un film consacré aux Village People ? Ce groupe a réussi à faire danser des foules du monde entier en formant avec leurs corps les lettres de leur hymne, une performance qui paraissait idéale à porter au cinéma. Pourtant, leur incursion à Hollywood s’est soldée par un échec retentissant. Explorons les raisons pour lesquelles le film des Village People a floppé.

Le film s’intitule Can’t Stop the Music, sorti en 1980. Dire qu’il a été un désastre serait un euphémisme. Sa médiocrité fut telle qu’il a inspiré la création d’un phénomène cinématographique : les Razzies, ou Golden Raspberry Awards, qui récompensent chaque année les pires films. Cette tradition a débuté lorsque le publicitaire J.B. Wilson, exaspéré de perdre son temps devant deux films désastreux dont Can’t Stop the Music, a voulu se faire rembourser. Le long-métrage retraçait la création du groupe, mais a surtout obtenu le premier Razzie du « pire film ».

Depuis, les Razzies sont devenus une institution à Hollywood : certains acteurs les arborent même fièrement. Halle Berry et Sandra Bullock ont assisté aux remises de prix et prononcé des discours d’acceptation, tandis que d’autres artistes, comme Ben Affleck, ont eu plus de mal à prendre la chose avec légèreté. Interrogé par Yahoo! Entertainment sur la fierté associée au premier Razzie décerné à Can’t Stop the Music, Randy Jones, le fameux Cowboy des Village People, se montre réservé mais reconnaît : « Mais oui, Can’t Stop est la raison d’être des Razzies. »
