Succession de Mahmoud Abbas : Hussein al-Cheikh nommé vice-président

par Olivier
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Succession de Mahmoud Abbas : Hussein al-Cheikh nommé vice-président
Palestine

Le président palestinien Mahmoud Abbas, âgé de 89 ans, a créé un nouveau poste au sein de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en nommant Hussein al-Cheikh comme vice-président. Cette désignation marque une étape clé, faisant d’al-Cheikh un probable successeur.

Wasel Abou Youssef, membre du Comité exécutif de l’OLP, a confirmé que ce poste de numéro deux vient d’être officiellement institué lors d’une convention organisée à Ramallah, en Cisjordanie occupée. Cette initiative, lancée par Mahmoud Abbas lui-même, intervient alors que la communauté internationale réclame depuis plusieurs années une réforme en profondeur de l’OLP.

Préparation de la succession dans un contexte politique fragile

Plusieurs nations arabes et occidentales souhaitent que l’Autorité palestinienne, également dirigée par Mahmoud Abbas, tienne un rôle renforcé dans la gestion de la bande de Gaza, théâtre d’un conflit violent depuis octobre 2023. Selon Aref Jaffal, directeur du centre Al-Marsad dédié au suivi électoral, la création du poste de vice-président reflète une volonté claire de préparer la relève du président palestinien.

« Le système politique palestinien traverse une période critique », souligne-t-il, estimant que ces mesures sont un avant-goût de la future nomination d’un successeur à Abbas. Hussein al-Cheikh, âgé de 64 ans, est un membre historique du mouvement Fatah dirigé par Abbas et reconnu pour sa proximité avec ce dernier.

Son parcours est marqué par plus d’une décennie passée en détention dans des prisons israéliennes à la fin des années 1970 et au début des années 1980, période durant laquelle il a appris à parler l’hébreu. En 2022, il a accédé au poste de secrétaire général du Comité exécutif de l’OLP et dirige aussi le département des négociations, un rôle stratégique témoignant de son lien étroit avec Mahmoud Abbas. Il supervise par ailleurs un comité chargé de la surveillance des missions diplomatiques palestiniennes à l’étranger.

Une décision sous influence et dans la controverse

Créée en 1964, l’OLP regroupe la majorité des mouvements politiques palestiniens, à l’exception notamment du Hamas, qui contrôle Gaza depuis 2007, ainsi que du Jihad islamique. Cette nomination fait suite à l’annonce d’Abbas lors d’un sommet au Caire en mars, consacré à l’avenir de Gaza après le conflit en cours entre Israël et le Hamas.

Pour Hani al-Masri, expert au Centre palestinien de recherche politique et d’études stratégiques, cette création n’est pas tant une réforme qu’une réponse aux pressions extérieures. Il plaide plutôt pour l’instauration d’un poste de vice-président directement au sein de l’Autorité palestinienne, à qui pourraient être transférés des pouvoirs significatifs.

Un poste contesté au sein des factions palestiniennes

Plusieurs groupes politiques palestiniens, opposés à cette création, ont boycotté la convention à Ramallah, dénonçant une ingérence étrangère. Après l’attaque sanglante menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les bailleurs de fonds internationaux conditionnent désormais plus strictement leur soutien financier à l’Autorité palestinienne, aujourd’hui aux portes de la faillite, à l’adoption de réformes politiques et institutionnelles.

Mercredi, Mahmoud Abbas a justifié la création du poste en affirmant qu’il contribuerait au renforcement des institutions palestiniennes et faciliterait une reconnaissance internationale plus large de l’État palestinien. Toutefois, certains analystes y perçoivent surtout une manoeuvre destinée à donner l’illusion d’un partage du pouvoir à la tête de l’OLP, conformément aux attentes de la communauté internationale.

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