Les épreuves imposées aux candidats de Fear Factor étaient souvent insoutenables, même à distance depuis son canapé (idéalement pas à l’heure du dîner). Certains moments restent gravés dans les mémoires, comme celui où ils durent avaler des rats mixés, ou encore d’autres où ils furent contraints d’ingérer des animaux écrasés sur la route. Sans oublier ces scènes où ils durent manger des araignées vivantes, africaines ou des mygales, véritable cauchemar ambulant. Pourtant, rien ne surpassait cette fameuse séquence où ils durent boire un mélange surnommé « jus d’âne », si répugnant qu’elle fut censurée lors du retour raté de l’émission en 2011.
Pour les candidats, surmonter ces épreuves semblait relever d’une forme de thérapie psychologique intensive, visant à dénouer leurs ancrages matériels et profonds. Quant aux téléspectateurs, ils avaient juste à changer de chaîne, en jurant de ne plus jamais assister à de telles dégradations humaines — jusqu’à ce qu’ils y reviennent inévitablement. Mais comment Joe Rogan, l’animateur, a-t-il tenu sept saisons à côté de participants souvent malades devant tant d’horreurs à avaler ?
En 2011, juste avant de reprendre pour une version encore plus provocante de Fear Factor, qu’il avait déjà animée pendant six saisons dans les années 2000, Joe Rogan a révélé dans une interview au comédien Marc Maron, lors du podcast WTF, que tenir le rôle d’animateur n’avait pas toujours été une partie de plaisir. Selon Vulture, il confiait : « Il y a eu beaucoup de moments où je n’aimais pas ça. Pendant que je le faisais, je me moquais de l’émission. »
Alors, comment a-t-il survécu durant toutes ces saisons à exposer la déchéance la plus crue en prime time dans les foyers américains ? Selon ses dires, il a abordé la première saison complètement sobre. Mais il s’est vite rendu compte que cela serait impossible pour la suite. « De la deuxième à la sixième saison, j’étais défoncé à 90 % des épisodes », a-t-il avoué. Cette révélation ne surprend guère pour ceux qui le connaissent aujourd’hui.
Il a également défendu l’émission sous un angle typiquement américain. « Le show, c’était un peu comme les hot-dogs. Est-ce que les hot-dogs sont mauvais pour la santé ? Il ne faut pas en manger toute la journée, tous les jours. Mais parfois, j’ai envie d’un steak, et parfois, j’ai envie d’un putain de hot-dog. » Et là-dessus, difficile de le contredire.
