Sommaire
Divertissement

Avant toute chose, il convient d’être parfaitement clair : l’un des vérités non dites de « MythBusters » est qu’il s’agissait avant tout de divertissement. Personne ne s’attendait raisonnablement à ce qu’Adam Savage, Jamie Hyneman, ou les membres de l’équipe Build—Kari Byron, Grant Imahara, et Tory Belleci—publient leurs résultats, parfois assez dangereux, dans une revue scientifique à comité de lecture.
Pourtant, au fil des 14 saisons originales (sans compter la 15e avec de nouveaux animateurs), l’équipe a réalisé un véritable travail scientifique, intégrant calculs, tests à petite échelle, et découvertes souvent fascinantes directement visibles à l’écran. Dans bien des cas, leurs conclusions n’étaient pas si éloignées de la réalité, même si le nombre d’essais restait limité et que certains épisodes pouvaient paraître plus fantaisistes ou surprenants. Le plus souvent, les MythBusters s’amusaient sincèrement.
Cependant, ils ne se sont pas toujours trompés. Certains tests sont devenus quasiment légendaires pour leurs erreurs, suscitant des débats passionnés aussi bien dans les salons que jusqu’à la Maison Blanche. Qu’il s’agisse du fameux rayon de la mort d’Archimède ou d’un canon « Star Trek » improvisé, les détails ont souvent été remis en question. Même des mythes moins spectaculaires ont donné lieu à des discussions animées. Que ce soit une erreur de calcul, la pression du budget et du calendrier de tournage, ou un simple lapsus, il faut reconnaître que les MythBusters se sont parfois fourvoyés.
L’opération Valkyrie, qui a inspiré le film « Valkyrie » et évoque la tentative d’assassinat d’Hitler par bombe le 20 juillet 1944, reposait sur un contexte de mécontentement croissant. Certains hauts responsables nazis pensaient que l’élimination d’Hitler pourrait permettre à l’Allemagne de se redresser politiquement, militairement et moralement. Le colonel Claus von Stauffenberg fut choisi pour placer l’explosif dans un mallette au centre de commandement polonais appelé Wolfsschanze (la Tanière du Loup).
Le plan initial prévoyait de déposer cette mallette explosive sous une table de réunion, dans un bunker souterrain, au plus près d’Hitler. Cependant, la réunion estivale fut déplacée dans une structure aérienne offrant une meilleure ventilation. De plus, une seule charge explosive fut activée et un participant, sans le vouloir, déplaça la mallette loin d’Hitler. L’explosion tua quatre personnes, mais Hitler survécut.
Les MythBusters ont tenté de reproduire cette explosion dans deux environnements : un bunker aérien et un souterrain. Les premiers tests suggéraient que la vague de pression dans un espace renforcé souterrain aurait tué Hitler. Pourtant, un test à grande échelle, avec un mannequin en polystyrène censé représenter le Führer et capter les éclats, a démontré qu’Hitler aurait pu survivre.
Les téléspectateurs ont rapidement pointé plusieurs défauts dans l’expérience. L’équipe utilisa des containers métalliques, dont un s’effondra partiellement lors de son enfouissement et dut être remplacé et partiellement couvert en urgence. Ce container était fermé à l’aide d’une pile de traverses de chemin de fer en bois, ce qui a aussi été critiqué. D’autres observateurs soulignèrent que ces containers ne constituaient pas de bons équivalents du complexe souterrain profond et multi-salles de la Wolfsschanze.
Une controverse autour du canon à poulet

Lorsque l’on évoque les erreurs controversées des MythBusters, il est impossible de passer à côté du fameux canon à poulet. Ce dispositif, utilisé depuis longtemps par de nombreuses agences, permet de simuler l’impact d’oiseaux sur les avions. Le principe repose sur un canon actionné par de l’air comprimé, tirant à grande vitesse des projectiles composés de mousse, d’autres matériaux, voire de véritables poulets, afin de tester la résistance des matériaux d’aéronefs.
Ce dispositif a donc constitué une cible idéale pour les MythBusters, qui lui ont consacré un épisode en 2004. La question posée était simple : un poulet congelé provoque-t-il plus de dégâts qu’un poulet décongelé ? Lors de ce premier test, ils conclurent que les poulets décongelés étaient tout aussi destructeurs que les congelés, ce qui leur valut de déclarer ce mythe « démonté ».
Toutefois, les choses se compliquèrent rapidement. Quelques mois plus tard, ils décidèrent de revisiter l’expérience dans un nouvel épisode. Le principal problème du test initial était que l’équipe, composée d’Adam, Jamie et des autres, n’avait pas utilisé de véritables vitres d’avion conçues pour résister à ce type d’impact. Bien qu’ils n’aient pas pu recréer un cockpit de petit avion, ils abordèrent le problème sous un autre angle.
Cette fois, plusieurs vitres furent disposées en couches successives. Après chaque tir du canon à poulet, ils comptèrent le nombre de vitres brisées. Leur conclusion finale revint à un mea culpa : leur première approche était erronée. En affinant leur méthodologie, le mythe fut requalifié en « plausible ». Cette remise en question illustre bien les défis rencontrés lors de démonstrations scientifiques à la télévision et montre que parfois, même les expérimentateurs les plus rigoureux doivent revoir leurs conclusions.
Les pare-chocs peuvent exploser, mais les détails se compliquent

Dans certaines conditions, un pare-choc de voiture peut effectivement exploser. Cependant, la question reste : jusqu’où peut-il être projeté ? Des témoignages fiables rapportent que des pare-chocs sous pression peuvent s’envoler sur de courtes distances, notamment lorsqu’un incendie de voiture provoque une montée de la chaleur et une surpression dans des éléments comme les amortisseurs intégrés au pare-choc.
Ce phénomène n’est pas tout à fait un mythe, puisque des pompiers ont parfois été témoins — et en ont même documenté — des pare-chocs propulsés lors d’incendies. Les MythBusters eux-mêmes ont confirmé cette réalité lors d’un épisode, où ils ont interrogé une pompière blessée par un pare-choc en vol alors que son équipe intervenait sur un feu de voiture.
Cependant, Adam Savage et Jamie Hyneman ont voulu approfondir la question. Ils ont reconnu que les pare-chocs équipés de composants sous pression pouvaient être projetés, mais ont cherché à vérifier la distance réelle parcourue. Peut-on atteindre les 15 mètres — soit environ 50 pieds — évoqués dans certaines anecdotes ? Leurs expériences n’ont pas permis d’obtenir de tels résultats spectaculaires, ce qui les a conduits à déclarer le mythe « busted » (démystifié).
Pour certains, cette limite des 15 mètres semblait arbitraire ou trop restrictive. Faut-il vraiment atteindre cette distance précise pour valider le mythe, alors que l’idée originale ne parlait pas d’un pare-choc atterrissant à plusieurs maisons de là ? Plusieurs voix ont depuis contesté le verdict des MythBusters, estimant que le phénomène reste plausible même si la distance exacte n’a pas été atteinte lors de leurs tests.
Une voiture appropriée pourrait soulever une bouche d’égout

En 2013, les MythBusters ont consacré une émission spéciale aux voitures Indy. L’un des mythes testés évoquait la possibilité qu’un véhicule assez rapide, lors d’une course sur route, puisse exercer suffisamment de force pour soulever des plaques d’égout lourdes de la chaussée.
Avec l’aide du pilote Logan Gomez et d’une plaque en plastique lestée, ils ont tenté l’expérience. Bien que la plaque allégée ait légèrement bougé lorsque Gomez l’a franchie à plus de 160 km/h (plus de 100 miles par heure), les MythBusters ont néanmoins déclaré ce mythe démenti.
Cependant, la physique suggère que cela pourrait être réalisable, mais seulement dans des conditions très spécifiques. En effet, la voiture ne soulève pas directement la plaque, elle réduit plutôt la pression de l’air au-dessus, permettant ainsi à l’air sous la plaque de pousser vers le haut et potentiellement la déplacer.
Avec suffisamment de pression d’air sous la plaque et une voiture assez rapide au-dessus pour diminuer la pression ambiante, le soulèvement pourrait théoriquement se produire.
Cette situation reste toutefois particulièrement difficile à observer en conditions réelles car elle demanderait des vitesses supérieures à 640 km/h (environ 400 miles par heure). Néanmoins, une autre piste serait celle des voitures de Formule 1 qui, bien qu’elles n’atteignent pas ces vitesses extrêmes (leur maximum est d’environ 377 km/h), sont conçues pour maximiser l’effet d’appui au sol.
Cela signifie qu’elles maintiennent la pression atmosphérique sous la voiture aussi basse que possible, ce qui pourrait rapprocher l’expérience d’une éventuelle inversion du verdict des MythBusters.
Le mythe du multitâche selon le genre, une expérience partiellement incomplète

Les MythBusters ont souvent exploré les mythes culturels, consacrant même deux émissions spéciales axées sur les différences entre les sexes, intitulées « Battle of the Sexes ». Cependant, ces épisodes comportaient certaines imprécisions, notamment dans « Battle of the Sexes : Round 2 », où l’équipe de production a testé l’idée que les femmes seraient meilleures en multitâche.
Un groupe de 20 volontaires, composé de 10 femmes et 10 hommes, a été invité à gérer une matinée chargée, devant accomplir simultanément plusieurs tâches : répondre à un appel professionnel, s’habiller, préparer le petit-déjeuner, et s’occuper d’un robot bébé capricieux. Chaque participant débutait avec un capital fictif de 100 points, des points étant retirés à chaque erreur. Le score moyen des femmes s’élevait à 72, contre 64 pour les hommes.
Cependant, les recherches académiques nuancent ces résultats. Une étude de 2021 publiée dans le Quarterly Journal of Experimental Psychology n’a révélé aucune différence significative dans le multitâche séquentiel. Les hommes se sont montrés légèrement meilleurs dans le multitâche simultané, semblable à celui évalué dans l’épisode des MythBusters. De plus, certains types de multitâche semblent avantager un sexe ou un autre, tandis que les capacités individuelles, indépendamment du genre, jouent un rôle non négligeable.
Par ailleurs, une étude de 2013 dans BMC Psychology a produit des résultats similaires et a mis en garde contre les généralisations hâtives. Enfin, un article de 2019 publié dans PLoS One n’a constaté aucune différence notable, tout en soulignant que le multitâche, en général, semble difficile pour tout le monde, hommes et femmes confondus.
Les pics de route évoquent inévitablement les scènes de poursuites spectaculaires des films d’espionnage, mais seraient-ils réellement efficaces pour arrêter une voiture en situation d’urgence ? C’est cette question que l’épisode de 2010 des MythBusters intitulé « Spy Car Escape » s’est attaché à vérifier. Lors d’une poursuite simulée, Adam, au volant de la voiture de tête, a déployé une série de pics acérés. Si la voiture poursuivante a souffert de quelques dommages, ceux-ci n’ont pas été assez rapides ni décisifs, et Adam a finalement été rattrapé. L’équipe a conclu que les pics solides contribuaient paradoxalement à maintenir la pression dans les pneus.
En 2015, les MythBusters ont repris l’affaire dans l’épisode « Unfinished Business », cherchant à répondre aux remarques des téléspectateurs concernant ce mythe. Cette fois, Adam a conçu cinquante nouveaux pics creux réalisés à partir de tubes peints en rose fluo, pour une meilleure visibilité sur la route. Tout comme les pics pleins précédents, ces nouveaux éléments étaient formés de deux segments soudés à 90 degrés, organisés en tétraèdre, garantissant qu’un point acéré soit toujours orienté vers le sol afin de percer un pneu.
Le résultat fut spectaculaire : ces pics creux perforaient effectivement les pneus, et de manière nettement plus efficace. Adam se trouvait dans la voiture poursuivante tandis que Jamie déployait les pics. En quelques secondes, les quatre pneus du véhicule étaient crevés, certains même se détachaient de leurs jantes, rendant la conduite pratiquement impossible. Face à ces résultats, les MythBusters ont reconnu leur erreur initiale et ont confirmé la véracité du mythe.
Le canon de Gorn, une aventure qui a passionné les Trekkies

Dans l’épisode « Arena » de 1967 de la série originale « Star Trek », un canon insolite, baptisé « canon de Gorn », fait son apparition après que le capitaine Kirk est téléporté sur une planète déserte pour affronter le capitaine Gorn, une créature reptilienne. Une espèce tierce, les Metrons, a décidé que ce conflit se résoudrait par un duel singulier. Après plusieurs rounds d’affrontement, Kirk parvient à construire un canon improvisé à partir d’un grand tube de bambou, de corde, de minéraux explosifs et de quelques diamants de fortune. Il tire, épargne son adversaire tombé au sol et regagne l’Enterprise plus ou moins indemne.
En 2009, l’équipe de « Build » a tenté de reproduire ce canon lors de l’épisode « Mini Myth Mayhem ». En utilisant du bambou, de la corde et de la poudre artisanale, ils ont tiré le canon avec des résultats surprenants : si le « Gorn » de substitution s’en est sorti indemne, le « Kirk » analogue a été littéralement mis hors course. Un second test avec un canon renforcé s’est avéré encore plus catastrophique. Le verdict de l’équipe fut clair : ce mythe était largement démystifié.
Toutefois, cette conclusion mérite réflexion. Ulrich Bretscher, chimiste suisse, a exploré la recette de poudre noire improvisée par Kirk et a estimé qu’elle pourrait fonctionner, à condition d’utiliser le bon charbon (probablement meilleur que celui employé par l’équipe de Build), de respecter des proportions précises et de trouver un bambou extraterrestre particulièrement résistant. Plus récemment, les YouTubers Thrand Godfrey et Eldgrimr Skjaldvegr ont eux aussi construit leur propre canon de Gorn, démontrant qu’il est possible de tirer sans que le bambou ne se désintègre.
Ce mythe à la fois étrange et amusant apparaît dans l’épisode « Trench Torpedo » de 2012, où l’équipe s’interroge sur l’idée selon laquelle une voiture remplie de ballons pourrait offrir une protection similaire à un airbag en cas de collision. Pour le test, des voitures étaient laissées tomber de 12,5 mètres afin de simuler un impact à 56 km/h. Les expérimentateurs avaient décidé que 100 g de force étaient la limite à partir de laquelle un accident devenait fatal.
Sans aucun ballon à l’intérieur, les mannequins testeurs subissaient une force impressionnante de 630 g, bien au-delà du seuil survivable. Lorsqu’ils ont rempli la voiture de ballons — une véritable « fête » colorée — la force d’impact est descendue à 130 g. Malgré cette baisse significative, la limite fatidique de 100 g fut tout de même dépassée. Les mannequins semblaient donc condamnés, et le mythe fut officiellement invalidé.
Toutefois, l’expérience soulève certaines questions. Pourquoi ne pas avoir précisé clairement quelles conditions rendent un crash survivable ? Aurait-il été possible d’expérimenter avec d’autres configurations de ballons pour mieux affiner les résultats ? Il semble que le déroulement ait été freiné par des contraintes de planning et de budget, ce qui limite la portée des conclusions. En effet, l’utilisation d’une grue et l’achat de voitures destinées à la casse représentent des coûts non négligeables.
En fin de compte, qualifier ce test de définitif ou de complètement démystifié semble prématuré. Cette expérience illustre bien comment même dans des émissions populaires dédiées à la science ludique, certaines conclusions peuvent mériter un examen plus approfondi.
Développements surprenants autour des pauses toilettes en extérieur

Les fans de longue date des MythBusters connaissent bien l’idée selon laquelle uriner sur le troisième rail électrifié d’une voie de métro ou de train pourrait provoquer une électrocution mortelle. Dès l’un des tout premiers épisodes, Adam et Jamie ont utilisé un mannequin anatomiquement plausible pour diriger un jet de liquide vers un rail électrifié. Si cela était techniquement possible, la vapeur produite se décomposait rapidement en gouttelettes isolantes, ce qui signifiait qu’une personne devrait se rapprocher de manière risible du rail pour que le mythe se réalise.
Cependant, certaines sources viennent nuancer cette démonstration. Plusieurs rapports modernes indiquent que des individus sont effectivement morts en tentant d’uriner sur le troisième rail du métro new-yorkais. Par exemple, dans les années 1960, le médecin légiste de New York, Milton Helpern, affirmait qu’un homme nommé Patrick O’Malley, retrouvé mort sur une voie de métro avec des brûlures caractéristiques à la main et aux parties génitales, avait péri dans ces circonstances (source : Where Death Delights). Toutefois, certains éléments comme les origines irlandaises d’O’Malley et son penchant pour l’alcool suggèrent que cette histoire a pu être amplifiée et teintée de préjugés.
Les MythBusters eux-mêmes ont remis en question leurs résultats initiaux en modifiant quelque peu le mythe. Dans l’épisode « Myths Revisited », ils ont maintenu que leur conclusion concernant le rail électrique restait valable, tout en installant une mini-clôture électrique dans leur atelier. Adam s’est alors volontairement exposé pour découvrir qu’un jet puissant et une proximité suffisante pouvaient effectivement provoquer une décharge, petite mais bien perceptible.
Peut-être faudrait-il accorder plus de crédit aux jeux vidéo

Dans l’épisode « Unfinished Business », Adam et Jamie se sont appuyés sur leur expérience précédente lors du « Video Game Special » de l’émission. Plutôt que de renouer avec leur célèbre cosplay de « Doom », ils ont choisi une approche plus posée en jouant au golf. Ni l’un ni l’autre n’avait pratiqué ce sport auparavant, et ils ont voulu voir s’ils pouvaient améliorer leurs compétences. Adam a pris des cours particuliers avec un professionnel tandis que Jamie a décidé de s’entraîner au swing grâce à un jeu vidéo.
Leur objectif était d’améliorer leur performance lors d’une partie de contrôle, en attendant des résultats concrets. Adam a réussi à réduire son score de 10 coups, tandis que Jamie n’a progressé que de deux coups. Une analyse approfondie de leurs gestes a confirmé que la technique d’Adam s’était nettement améliorée, en contraste avec la progression limitée de Jamie.
Ces résultats avaient conduit à conclure que l’idée selon laquelle les jeux vidéo pourraient améliorer les compétences réelles était invalidée. Cependant, des recherches ultérieures viennent nuancer cette affirmation.
De nombreux athlètes professionnels ont en effet témoigné de l’utilité des jeux vidéo pour améliorer leurs performances, que ce soit pour anticiper les tactiques adverses dans des jeux multijoueurs comme « FIFA », ou pour développer des capacités de résolution rapide de problèmes. Par exemple :
- Une étude publiée dans Cognitive Training a révélé que certains jeux vidéo favorisent l’adaptabilité des sportifs.
- Une publication de 2014 dans Human Movement Science et une autre de 2021 dans Procedia Computer Science ont démontré des améliorations mesurables en coordination, temps de réaction et suivi visuel chez certains joueurs.
Ces découvertes récentes invitent à une réévaluation plus nuancée de l’influence des jeux vidéo sur les performances sportives, montrant que le divertissement numérique peut aussi avoir des bénéfices insoupçonnés dans la réalité physique.
Le mythe de la marche sous la pluie : courir ou marcher, quelle stratégie pour rester moins mouillé ?
Lorsque la pluie commence à tomber, l’interrogation paraît simple : vaut-il mieux se dépêcher de rejoindre un abri ou, au contraire, continuer à avancer prudemment pour éviter de se mouiller davantage ? L’idée semble presque trop évidente pour nécessiter une expérience — courir devrait logiquement réduire le temps d’exposition aux gouttes. Pourtant, les MythBusters ont choisi de confronter ce mythe à la réalité, avec des résultats initialement surprenants.
Dans leur première expérience, ils concluaient que courir augmentait en fait la quantité d’eau reçue, soutenant ainsi la croyance populaire qu’il vaut mieux privilégier une marche lente pendant une averse. Cependant, cette première conclusion comportait des failles. Le test avait été réalisé grâce à un dispositif de pluie artificielle, que le public a critiqué pour son incapacité à reproduire fidèlement l’imprévisibilité d’une pluie soudaine. Certains ont avancé que les conditions excessivement contrôlées modifiaient trop l’environnement pour aboutir à un verdict fiable, même dans le cadre d’une émission télévisée. Par ailleurs, d’autres études scientifiques suggèrent que la direction et la force du vent pourraient profondément influencer le choix entre courir et marcher, bien que, quelle que soit la vitesse, vous soyez inévitablement mouillé.
Reconnaissant ces limites, les MythBusters ont décidé de revoir leur approche. Dans leur épisode « MythBusters Revisited », l’expérience a été répétée sous une vraie pluie. Cette fois, le verdict était inverse : courir permettait à la personne testée de rester relativement plus sèche que si elle marchait. Une nouvelle démonstration qui vient illustrer combien le contexte d’une expérience influence ses résultats, et combien la science derrière les phénomènes quotidiens est plus nuancée qu’un simple avis populaire.
Le mythe des zombies et ses détails surprenants

Lors du « Zombie Special » de l’émission MythBusters, Adam et Jamie se sont retrouvés face à une horde de zombies. Ils se sont demandés : vaut-il mieux les éliminer à l’aide d’une arme à feu ou d’une hache ? Adam a opté pour une fausse hache à embout en mousse, tandis que Jamie utilisait un pistolet paintball (les zombies — en réalité des volontaires vivants — portaient des masques faciaux). Adam a réussi à neutraliser en moyenne 14 « morts-vivants » avant d’être « mordu », contre 7 pour Jamie, ce qui donnait un avantage à la hache.
Plus tard, dans un épisode spécial « Volunteers », le duo a repris ce mythe avec plus de rigueur. Adam s’est fait assister par un expert en électronique, utilisant un accéléromètre, plusieurs appareils, une vraie hache, et un modèle de tête humaine pour mesurer la vitesse et la force nécessaires à une frappe létale au crâne. Sans la force adéquate, la hache ne marquait pas le « coup fatal » et il devait recommencer. Lors de ce nouveau test, les zombies ont d’abord percé une petite ouverture dans une clôture avant d’en franchir une plus grande, contrairement au premier test où Adam et Jamie étaient complètement entourés. Adam finit par se fatiguer et fut dépassé, tandis que l’essai de Jamie avec son pistolet paintball n’a toujours pas atteint son but.
Mais un tir plus précis — désolé Jamie — aurait-il permis un meilleur résultat ? Leurs calculs de force étaient-ils fiables ? Des études publiées dans le Journal of Neurosurgery montrent qu’une fracture crânienne catastrophique nécessite environ 520 livres de force. Reste que l’on ignore précisément quelle force serait nécessaire pour abattre un zombie, mêlant science et fiction dans cet univers captivant.
L’épisode des « MythBusters » où ils tentent de faire naviguer un voilier grâce à un ventilateur semblait à première vue trop simple pour nécessiter un vrai test. Pourtant, dans « Blow Your Own Sail », l’équipe a découvert que c’était bel et bien possible. Bloqué dans une mer sans vent, il serait envisageable d’utiliser un ventilateur de grande taille pour faire avancer un voilier. C’est ce que l’équipe de construction a mis à l’épreuve, bien que cela ait nécessité quelques ajustements : un ventilateur puissant couplé à une grande voile, et le bateau avançait finalement… péniblement, à environ 5 kilomètres par heure.
Cependant, si le verdict « confirmé » de l’équipe de construction n’était pas fondamentalement erroné, certains spectateurs ont souligné une erreur dans la technique utilisée. Le ventilateur était dirigé directement vers la voile, alors qu’en réalité, les voiles ne captent le vent que lorsqu’il souffle sous un certain angle. Cette inclinaison permet à la voile de se gonfler et de créer une courbure comparable à celle d’une aile d’avion, générant ainsi une force de portance sur un plan plus vertical. Ce mécanisme est précisément ce qui permet aux voiliers d’avancer même contre le vent, évitant d’avoir à sortir les rames pour progresser.
Cette approximation dans l’angle n’était peut-être qu’une limite imposée par le temps ou le budget de l’équipe, mais il aurait été fascinant de voir si une simple variation de position du ventilateur aurait pu produire un résultat plus spectaculaire. Ce cas illustre parfaitement comment, même dans le divertissement scientifique, le respect des principes physiques est essentiel pour des expériences réalistes.
Le mythe du rayon de la mort d’Archimède

Le mythe persistant autour d’un « rayon de la mort » conçu par l’inventeur grec Archimède repose sur l’idée qu’en 212 av. J.-C., il aurait créé une arme utilisant le verre pour repousser les envahisseurs romains à Syracuse. La théorie la plus répandue suggère qu’il s’agissait d’un dispositif réflecteur capable de concentrer les rayons du soleil en un faisceau suffisamment intense pour déclencher un incendie.
Les MythBusters ont testé cette hypothèse pour la première fois en 2004 et ont alors estimé que le miroir nécessaire aurait dû être démesurément grand, produisant au mieux une zone légèrement réchauffée. Deux ans plus tard, ils ont renouvelé l’expérience pour aboutir à un résultat similaire : le mythe était infirmé. Leur dernier test, en 2010, impliqua la participation de 500 lycéens, coordonnant leurs miroirs pour concentrer les rayons solaires sur une maquette de navire, commandité par la Maison Blanche. Une nouvelle fois, le résultat fut négatif.
Ce verdict semble donc clair. Pourtant, les MythBusters n’ont pas été les seuls à explorer ce phénomène, et certainement pas les derniers. En 2024, l’étudiant ontarien Brenden Sener a réalisé une expérience scientifique similaire en utilisant de petits miroirs concaves pour focaliser les rayons d’une lampe chauffante sur une cible miniature. Ses observations démontraient une augmentation progressive de la température avec chaque miroir supplémentaire, suggérant qu’avec des miroirs plus grands et une source solaire plus puissante, l’ignition serait envisageable.
On peut rapprocher ce concept des technologies utilisées au système solaire électrique Ivanpah, installé dans le désert de Mojave en Californie. Ce dispositif employait des faisceaux contrôlés par ordinateur pour suivre précisément le soleil et concentrer ses rayons sur des tours réceptrices, produisant ainsi de l’énergie solaire. Malgré son efficacité initiale, cette centrale a fermé après 11 ans, supplantée par des technologies solaires plus compétitives et économiques.
Cette corde en ruban adhésif n’est pas tout à fait honnête

Le spécial « Duct Tape Canyon » semblait déjà un peu exagéré dès le départ, avec Jamie et Adam en route vers un événement officiel à bord de leur voiture ancienne, qui tombent en panne dans le désert. Ce duo en smoking dispose à l’évidence d’un approvisionnement inépuisable en ruban adhésif et en film à bulles, qu’ils utilisent pour regagner la civilisation.
Ils survivent ainsi à des nuits fraîches en plein air et traversent des rapides de classe 5 sur des radeaux fabriqués sur mesure. Mais ce qui a suscité de vives discussions chez les fans concerne la manière dont ils ont descendu ces rapides : pour y parvenir, Adam et Jamie ont effectué une descente en rappel sur une face rocheuse particulièrement abrupte, en utilisant des cordes faites maison en ruban adhésif.
Adam Savage a précisé par la suite qu’ils avaient utilisé une vraie corde d’escalade en secours, ce qui est tout à fait raisonnable. Mais le problème va plus loin. Les MythBusters ont conclu qu’il était possible de descendre en rappel avec une corde en ruban adhésif (et qu’ils n’avaient jamais mis de poids sur la corde de secours). Or, cette affirmation n’a pas convaincu tous les fans.
Sur Internet, certains ont estimé avoir été trompés par un manque de précision, puisque la corde de secours semblait également recouverte de ruban adhésif. D’autres ont noté que la position d’Adam et Jamie dans leurs harnais pouvait laisser penser qu’ils appuyaient parfois sur la corde de sécurité. Bien sûr, tout cela reste sujet à spéculation, car il est difficile de vérifier exactement comment le poids était réparti entre les cordes en ne regardant que l’épisode.
Peut-être qu’un test plus contrôlé dans l’atelier des MythBusters, fournissant des résultats clairs, aurait pu renforcer la crédibilité de leurs affirmations.
Dans l’épisode intitulé « Mission Impossible Mask », les spectateurs ont découvert une expérience inspirée du film d’action Shoot ‘Em Up. Dans ce film, un personnage met en mouvement un manège d’aire de jeu en tirant sur ses barres métalliques. L’équipe de tournage a voulu vérifier la plausibilité de cette scène en installant un manège sur un pas de tir pour y tirer avec différentes armes. Les pistolets n’ont eu aucun effet sur la rotation tandis qu’un fusil à pompe a seulement percé un trou dans les tubes métalliques.
Même avec des plaques métalliques soudées sur la cible, le fusil à pompe n’a pas réussi à faire bouger la structure. Ce n’est qu’avec un fusil AR50 surpuissant combiné aux plaques que le manège s’est déplacé… de seulement 20 centimètres. Enfin, en ajoutant des roulements à billes au mécanisme et en tirant en séquence avec plusieurs armes haute puissance, ils ont réussi à obtenir un mouvement continu, mais à ce stade, le mythe était clairement démenti.
Cependant, le problème ne réside pas dans la difficulté réelle à faire tourner un manège par des tirs, ni dans l’aspect dangereux de ce genre d’expérience. C’est plutôt la physique employée par l’équipe qui est restée confuse. Lors des explications, les notions de mécanique telles que l’énergie cinétique et la quantité de mouvement ont été mélangées, ce qui a rendu la théorie instable. Si les résultats expérimentaux sont intéressants, la mauvaise interprétation des principes physiques a affaibli les conclusions finales.
Les omissions intrigantes de l’épisode sur l’éthylotest

Peut-on vraiment tromper un éthylotest, même en étant fortement alcoolisé ? Probablement pas — et il est vivement déconseillé d’essayer. Pourtant, lors d’un épisode des MythBusters en 2003, alors qu’Adam Savage et Jamie Hyneman étaient en état d’ébriété sous la supervision d’un policier, certains détails intrigants ont échappé à l’écran. Sous contrôle policier, ils ont tenté de diminuer artificiellement le taux d’alcool mesuré dans leur souffle en utilisant des astuces comme garder des pièces de monnaie dans la bouche, manger un oignon ou consommer en grande quantité des pastilles à la menthe.
Ces méthodes se sont toutes révélées inefficaces, menant à un verdict clair : « coupable ». Cependant, les éthylotests ne sont pas infaillibles. Ils fonctionnent en détectant l’éthanol présent dans le sang, qui se propage jusque dans les poumons et ressort dans l’haleine. L’appareil utilise un faisceau infrarouge ou des capteurs de gaz pour mesurer cet éthanol et déterminer si le taux d’alcool sanguin dépasse la limite légale. Pourtant, ces dispositifs possèdent une marge d’erreur assez large, pouvant générer de faux positifs.
Par ailleurs, la présence d’alcool encore dans la bouche peut fausser les résultats, même sans réelle intoxication. Certaines affections médicales, comme le diabète ou le reflux gastrique, peuvent aussi augmenter les lectures. La respiration rapide (hyperventilation) pourrait théoriquement tromper le capteur, mais elle serait sûrement détectée par l’agent de police, et un taux d’alcool sanguin très élevé rendrait cette technique inutile. L’une des raisons possibles pour lesquelles les MythBusters ont évité de mentionner ces limites, c’est qu’ils ne souhaitaient pas encourager une conduite dangereuse et irresponsable sous l’emprise de l’alcool.
Le débat sans fin sur la porte du Titanic

Parmi les mythes les plus enracinés dans la culture populaire, celui de la porte sur laquelle Jack et Rose tentent de survivre dans le film Titanic de James Cameron en 1997 demeure le plus célèbre. Des débats passionnés persistent depuis des décennies : auraient-ils pu tous deux tenir sur ce morceau de porte flottante et survivre ? En réalité, il ne s’agit même pas d’une porte complète, mais d’un cadre de porte.
Naturellement, l’équipe des MythBusters s’est saisie du sujet. Sur demande de Cameron lui-même, ils ont testé la flottabilité du fragment de bois ainsi que les risques liés à l’hypothermie. Ensuite, Jamie Hyneman et Adam Savage ont enfilé leurs combinaisons étanches pour expérimenter dans un cours d’eau local avec une réplique du cadre de porte et un gilet de sauvetage d’époque. (Jamie incarnait Rose, évidemment.) À presque toutes les tentatives, Jack semblait condamné, sauf lorsque Jamie/Rose ôtait le gilet de sauvetage pour le placer sous la porte, augmentant sa flottabilité. Ainsi, dans des conditions idéales, il était possible que Jack se faufile sur la porte aux côtés de Rose.
Plusieurs années plus tard, James Cameron est revenu sur cette énigme dans un documentaire de National Geographic, Titanic : 25 ans après. Des doublures ont reproduit la scène dans une piscine froide, confirmant que le « truc » du gilet était particulièrement délicat à réaliser. Cameron a proposé une autre solution, tout en soulignant les nombreuses variables pouvant compromettre la survie. Il a conclu qu’avec les connaissances actuelles, il aurait conçu un radeau plus petit.
Que faire lorsque vous êtes menacé par une tornade ? Pour la plupart, la réponse est simple : se mettre à l’abri rapidement, de préférence dans un bâtiment solide, au rez-de-chaussée, dans une pièce intérieure loin des fenêtres. Cependant, les chasseurs de tornades, ou certains membres de l’équipe MythBusters lors d’une collaboration, adoptent une approche bien différente, parfois risquée, en se plaçant directement face au danger.
Dans l’épisode « Storm Chasing Myths », les MythBusters se sont intéressés aux abris personnels conçus pour survivre à une tornade de force F3. Après des expérimentations à petite échelle, ils ont imaginé un abri pliable, transportable comme un sac à dos. Jamie Hyneman, confiant dans le dispositif, s’est soumis au test en plaçant l’abri dans le souffle d’un moteur à réaction.
Lors du premier essai, l’abri a commencé à se désagréger à 217 km/h (135 mph). Une amélioration rapide a porté la résistance du dispositif jusqu’à 290 km/h (180 mph). Pourtant, ce moteur projette l’air dans une seule direction, alors qu’une tornade génère des vents circulaires, changeant constamment d’orientation.
Cette limitation majeure soulève un doute : que se passerait-il si les vents tourbillonnants venaient de côté ? Les MythBusters n’ont pas testé cette hypothèse, laissant planer le mystère sur la véritable efficacité d’un abri personnel face à la puissance imprévisible d’une tornade.
