Sommaire
Divertissement

Bien qu’ils n’aient jamais reçu les honneurs du groupe The Clash, la renommée des Ramones, ni la notoriété des Sex Pistols, The Misfits ont laissé une empreinte indélébile sur le punk rock.
Fondé par Glenn Danzig en 1976, le groupe a délibérément ignoré les postures politiques et les prétentions artistiques de leurs contemporains pour se concentrer sur des thèmes d’horreur et de violence. Adoptant pour mascotte le « Crimson Ghost », un méchant au visage de crâne tiré d’une série cinématographique de 1946, le groupe s’est enraciné dans un rock ‘n’ roll épuré à la manière des années 1950, imprégné d’agressivité et d’attitude.
Vers 1983, après une transition vers un style plus rapide et hardcore, le groupe s’est effondré sous le poids des changements de formation et des conflits internes.
Malgré une popularité grandissante après leur séparation, The Misfits ont été plongés dans des décennies de batailles judiciaires et d’animosité. En 1995, le bassiste Jerry Only et son frère Doyle Only, guitariste de la formation classique, ont recruté le chanteur inconnu Michale Graves pour une toute nouvelle incarnation du groupe.
Cette version reformée des Misfits, avec son esthétique caricaturale axée sur l’imagerie des films de monstres, a divisé leurs fans. Pendant ce temps, Glenn Danzig semblait prêt à tourner définitivement la page.
Pendant des décennies, les fans espéraient un retour de Danzig et Only. Dans ce qui peut être qualifié de miracle du punk rock, les musiciens en conflit ont finalement réglé leurs différends juridiques en 2016, permettant une série de concerts de retrouvailles à guichets fermés.
Des débuts en tant que punks autodidactes obsédés par la pop culture jusqu’à une carrière inattendue sur les grandes scènes, l’histoire de The Misfits révèle une trajectoire fascinante et singulière.
Divertissement
Né Glenn Anzalone le 23 juin 1955 à Lodi, dans le New Jersey, Glenn Danzig a grandi dans les banlieues américaines des années 60, passionné par les comics et les films d’horreur. Se considérant comme un outsider, il se démarquait par ses goûts littéraires peu communs : alors que ses pairs lisaient des lectures plus légères, lui s’immergeait dans l’univers sombre d’Edgar Allan Poe et de Baudelaire. Il confiait en 2013 au journaliste Trent Moorman que cette passion pour l’horreur et les bandes dessinées underground façonnait son identité.
Diplômé du lycée de Lodi en 1973, Danzig s’oriente vers la musique, motivé par une certaine révolte contre son environnement. Influencé par le heavy metal de Black Sabbath, il rejoint en 1975 son premier groupe, Talus. Très vite, il souhaite créer un projet plus personnel, mêlant ses intérêts atypiques à la montée fulgurante du punk rock new-yorkais, un mouvement qui incarne parfaitement son esprit anticonformiste.
Il choisit de nommer son nouveau groupe The Misfits, en référence au dernier film de Marilyn Monroe, et s’entoure de la bassiste Diane DiPiazza et du batteur Manny Martinez. Cependant, face à l’absence répétée de Diane aux répétitions, Jerry Caiafa, un adolescent de 17 ans au profil inattendu – joueur de football américain devenu punk – prend la basse, bien qu’il débute depuis seulement un mois.
Cette formation atypique sans guitariste, avec Danzig au chant et au piano électrique, sort en août 1977 leur premier single « Cough/Cool », accompagné de la face B « She », une ode à Patty Hearst, héritière devenue braqueuse de banque. Ce premier pas discographique marque le début d’un parcours qui allait profondément influencer la culture punk et underground.

Le label Blank Records, fondé par Glenn Danzig, a donné naissance au single « Cough/Cool », édité en quantité limitée à seulement 500 exemplaires. Malgré ce tirage restreint, ce petit exploit a suffi à attirer l’attention d’un grand label, mais pas de la façon dont Danzig et les Misfits l’espéraient initialement.
D’après American Hardcore: A Tribal History, Mercury Records souhaitait intégrer Blank Records en tant que filiale indépendante et proposa un accord en échange de 30 heures de temps de studio. Ainsi, les Misfits cédèrent leur label Blank Records et le renommèrent Plan 9, en hommage au célèbre film d’Ed Wood.
Au début de l’année 1978, le groupe, alors composé de Glenn Danzig, Jerry Caiafa (qui deviendra Jerry Only, après qu’on ait malencontreusement écrit « Jerry » comme un prénom seul sur « Cough/Cool »), le batteur Jim « Mr. Jim » Catania, et le guitariste Frank « Franché Coma » Licata, entra en studio pour enregistrer ce qui devait être leur premier album, Static Age.
En l’espace de 20 heures, le groupe enregistra 17 titres, parmi lesquels des versions inédites de « Teenagers From Mars », « Hybrid Moments » et « Last Caress ». Cependant, malgré la qualité de ces enregistrements, l’album ne suscita pas l’intérêt des maisons de disques.
Finalement, Glenn Danzig publia plusieurs morceaux sous forme de singles et d’EP. Ce n’est qu’en 1996, avec la sortie du coffret Misfits Box Set, que Static Age fut officiellement dévoilé au public, suivi en 1997 d’une sortie en album indépendant comportant des versions remixées de morceaux comme « She », « Spinal Remains » et la rareté « In The Doorway ».

Animés par la créativité de Glenn Danzig et financés grâce à l’emploi de jour de Jerry Only dans l’atelier mécanique de son père, les Misfits ont su fidéliser un public dévoué en donnant des concerts dans le New Jersey et à New York. S’inscrivant fermement dans une éthique du “faites-le vous-même”, Danzig créait lui-même les pochettes des disques autoproduits du groupe, pliant et collant les jaquettes à la main.
En 1978, avec le départ de Franché Coma et de Mr. Jim, le groupe dut à nouveau recruter un guitariste et un batteur. La formation suivante comptait Bobby Steele, vétéran de la scène punk new-yorkaise, et le batteur Joey Image. C’est à cette époque que le groupe commença à incorporer des éléments d’horreur dans son univers visuel. Un concert typique des Misfits débutait par la diffusion de bandes-annonces de films d’horreur sur un grand rouleau de papier sans couture suspendu devant la scène. Dès la fin du dernier extrait, le groupe lançait un premier accord strident en déchirant l’écran.
L’image du groupe devint aussi plus cohérente : Danzig portait un t-shirt fait maison représentant un squelette, tandis que Jerry Only arborait du cuir orné de pointes. Tous deux affichèrent alors des coiffures exagérées avec une large mèche en forme de pointe de Dracula, caractéristique qui sera connue sous le nom de devillocks.
Selon Misfits Central, le flyer du dernier concert du groupe à New York, au Max’s Kansas City, marque la première apparition du Crimson Ghost, l’emblématique fantôme cramoisi. Tiré du feuilleton cinématographique éponyme de 1946 produit par Republic Pictures, ce personnage devint la mascotte des Misfits et reste l’image la plus associée au groupe.
Divertissement

En juin 1979, The Misfits assurent la première partie du groupe punk britannique The Damned dans un club new-yorkais nommé Hurrah. Le bassiste Jerry Only discute alors avec le chanteur Dave Vanian de l’opportunité d’ouvrir leur tournée au Royaume-Uni, amorçant ainsi un projet de tournée qui s’avérera chaotique.
Selon les archives du groupe, Glenn Danzig et Jerry Only ont organisé cette tournée via le syndicat des musiciens anglais, avec un contrat officialisant les dates et les rémunérations signé par le manager de The Damned. Arrivés en Angleterre le 21 novembre 1979, Jerry Only se rend au domicile de Vanian pour finaliser les derniers détails, une initiative qui surprend le chanteur britannique qui n’avait pas pris au sérieux cette proposition.
Le problème principal survient lorsque Only oublie de signer les contrats préparés par la direction de The Damned. Cette situation entraîne des frustrations dues à un manque de paiement, sans compter les soucis liés au matériel loué. Face à ces difficultés, The Misfits décident d’abandonner la tournée après un seul concert.
Isolés en Angleterre, survivant grâce aux cartes de crédit du père d’Only, les membres du groupe vivent une période de tensions extrêmes. Le batteur Joey Image décide de prendre un vol de retour aux États-Unis, quittant le groupe. Pendant ce temps, Only explore Londres en compagnie de la mère de Sid Vicious, tandis que Bobby Steele et Glenn Danzig sont arrêtés suite à une altercation violente, rapportée comme étant avec des skinheads locaux. Leur incarcération de deux nuits à la prison de Brixton est à jamais gravée dans le titre London Dungeon, écrit par Danzig.
En 1980, le groupe The Misfits a remplacé le guitariste Bobby Steele par Paul Caiafa, le frère aîné de Jerry Only, alors âgé de 16 ans et devenu célèbre sous le nom de scène « Doyle ». Cette transition au sein du groupe fut entourée de controverses, reflétant des tensions internes profondes.
Selon Jerry Only, Bobby Steele se montrait peu fiable et manquait souvent les répétitions. Il confiait à l’auteur Steven Blush, dans American Hardcore, que « les problèmes de Bobby dépassaient ceux du groupe ». Pour lui, la priorité de Steele n’était pas le groupe, ce qui conduisit à son remplacement par Doyle, décrit comme un guitariste phénoménal.

Glenn Danzig, le leader emblématique des Misfits, raconte l’éviction de Steele sous un angle différent. Il explique que Jerry Only ne voulait plus de Bobby, préférant intégrer Doyle, ce qui donna lieu à une situation délicate où Steele ne fut pas informé clairement de son départ. Glenn avoua même avoir dû lui annoncer la nouvelle, déplorant que le groupe souhaitait que Steele vienne au concert sans savoir qu’il n’en ferait plus partie, une décision qu’il juge « pas cool ».
Pour sa part, Bobby Steele n’a jamais reçu une justification claire quant à son éviction. Il témoigna à Steven Blush avoir entendu plusieurs raisons, dont certaines enfreignent la réalité musicale, comme l’idée qu’il serait un mauvais guitariste comparé à Doyle. Steele évoque toutefois son soupçon que Jerry Only voulait simplement donner plus d’ascendant à son frère au sein du groupe.
Divertissement

En 1981, The Misfits enregistrent enfin leur premier album complet, marquant une étape majeure dans leur carrière. Sorti en 1982, Walk Among Us met en scène la formation classique du groupe avec Glenn Danzig, Doyle, Jerry Only et le nouveau batteur Arthur Googy. Considéré par beaucoup comme l’album emblématique du quintette, il incarne au sommet leur style mêlant mélodie et punk horreur.
Cependant, leur œuvre suivante entame un virage radical. Earth A.D. adopte un son hardcore très influencé par des groupes comme Black Flag ou Bad Brains. À sa sortie, cet album déroute tant les critiques que les fans. Beaucoup y voient alors un simple effet de mode, une tentative de suivre la vague hardcore. Pourtant, avec le temps, il est devenu un classique incontournable du genre.
Les fans historiques ont d’abord exprimé leur mécontentement face à ce changement brusque. Ian MacKaye, figure majeure du hardcore avec Minor Threat, expliquait : « Je les croyais avant, mais Earth A.D. me paraissait trop rapide, manquant d’authenticité et d’expression profonde ». De son côté, Glenn Danzig lui-même se montre critique vis-à-vis de cet album, évoquant une exécution trop hâtive et un rendu sonore presque monotone. Malgré tout, il reconnaît que Earth A.D. est devenu une œuvre de référence pour beaucoup, une véritable bible pour certains amateurs du genre punk hardcore.
La dernière formation originale des Misfits a donné son ultime concert le 29 octobre 1983 au Graystone Hall de Détroit. Dans les mois précédents, le groupe avait déjà perdu deux batteurs. Arthur Googy avait quitté le groupe après un incident supposé survenu lorsqu’il avait commandé deux cheeseburgers lors d’une étape de leur tournée, ce qui avait irrité Glenn Danzig, très attentif aux budgets serrés du groupe. Pour le remplacer, Robo, ancien batteur de Black Flag, avait intégré le groupe à temps pour enregistrer l’album Earth A.D.. Exclu du domicile des Caiafa, Robo avait emménagé chez Danzig, mais leur collaboration épineuse, en raison du tempérament du chanteur, le poussa rapidement à démissionner.
Avec un concert prévu pour Halloween et une tournée en Allemagne à l’horizon, les Misfits étaient une nouvelle fois à la recherche d’un batteur. Comme relaté dans This Music Leaves Stains, Jerry Only avait contacté Arthur Googy pour un retour au sein du groupe. Glenn Danzig, découvrant cette démarche, refusa catégoriquement cette idée. À la place, il fit appel à Brian « Damage » Keats, membre du groupe Genocide.
La prestation de Damage lors du concert d’Halloween à Détroit fut un échec retentissant. En proie à un stress palpable, il avait commencé à boire avant le spectacle et arriva sur scène trop ivre pour assurer sa performance. Doyle, exaspéré, le fit sortir de la scène, obliger Todd Swalla des Necros à le remplacer pour le reste de la soirée. À la fin du concert, Danzig annonça la fin des Misfits. Abattus, les membres du groupe entamèrent un retour tendu en van vers le New Jersey, marquant des années sans communication entre Danzig, Doyle et Only.
Après avoir quitté The Misfits, Glenn Danzig s’est consacré à un projet de longue date : créer un supergroupe punk avec Lyle Preslar à la guitare et Brian Baker à la batterie, deux membres de Minor Threat. Baptisé Samhain, en référence à l’ancien festival celtique des récoltes, ce groupe initia une nouvelle ère avec une formation initiale éphémère. Si Preslar a participé au premier album Initium en 1984, il ne correspondait pas à la vision artistique de Danzig, tout comme Baker.
La formation définitive comprenait Eerie Von, ancien photographe des Misfits, à la basse, Pete « Damien » Marshall à la guitare, et Steve Zing à la batterie. Ensemble, ils explorèrent des thèmes plus sombres et moins liés à l’esthétique des films B, forgeant ainsi une empreinte musicale plus sérieuse et inquiétante.
De leur côté, Jerry Only et Doyle retournèrent travailler à Pro-Edge, l’usine de couteaux prospère de leur père. Comme l’illustre le documentaire American Hardcore, ils firent leur retour en 1987 avec un nouveau projet nommé Kryst the Conqueror, un groupe de metal à thématique chrétienne censé répondre à l’univers plus occulte de Samhain. Leur unique album, Deliver Us From Evil, conçu notamment pour tester des instruments qu’ils avaient eux-mêmes conçus, fut toutefois un échec commercial.
La popularité croissante des Misfits, notamment grâce à Metallica qui couvrait leurs morceaux, donna lieu à un conflit juridique entre Danzig et les frères Caiafa pour l’utilisation du nom du groupe. Un compromis fut trouvé : Only et Doyle pouvaient continuer à enregistrer et tourner sous le nom « The Misfits », mais Danzig conservait l’intégralité des droits d’édition du catalogue original (1977-1983). À eux deux revenaient également les droits sur la marchandise.
Par ailleurs, en 2001, les anciens membres prirent des mesures pour empêcher la sortie de l’album avorté de 1980, 12 Hits From Hell, produit par Caroline Records. Mécontents de plusieurs aspects du disque, Only et Danzig firent annuler cette sortie, excluant ainsi le guitariste Bobby Steele de toute compensation financière éventuelle.
En 1986, le groupe The Misfits avait atteint une notoriété bien supérieure à celle qu’il connaissait lorsqu’il était encore en activité. Ce succès grandissant s’explique notamment par l’ascension de Metallica, qui a largement contribué à promouvoir ce groupe underground. En effet, Metallica a régulièrement vanté les Misfits lors d’interviews, arboré leurs tee-shirts, et repris leurs chansons « Last Caress » et « Green Hell » sur l’E.P. de 1987 Garage Days Re-Revisited.
Cliff Burton, le regretté bassiste de Metallica, était un véritable superfans des Misfits. Il a même réussi à faire découvrir le groupe à ses compagnons de scène. Burton, qui est tragiquement décédé dans un accident de bus en Suède en 1986, portait un tatouage distinctif du Crimson Ghost sur son bras droit, faisant ainsi l’éloge visuel du style horrifique propre aux Misfits.
Dans une interview avec le journaliste musical Joel Gausten, Doyle, guitariste des Misfits, a attribué une grande part de leur renommée à Cliff Burton : « Je pense que Cliff Burton a fait découvrir The Misfits au monde entier », a-t-il déclaré. « Sans lui, nous ne ferions pas ces retrouvailles aujourd’hui. Il a éclairé les gens à leur sujet. »
Après avoir réglé les différends juridiques concernant les droits sur le nom du groupe en 1995, Jerry Only et Doyle décidèrent de relancer The Misfits pour une nouvelle génération. Glenn Danzig déclina fermement une offre sommaire de retour, laissant ainsi la place à un nouveau chanteur.
Michale Graves, âgé de seulement 19 ans à son arrivée dans le groupe, apporta une puissance vocale assurée tout en s’éloignant volontairement du style « Evil Elvis » si caractéristique de Danzig. Aux côtés du batteur Dr. Chud, Graves, Jerry Only et Doyle — désormais connu sous le nom de Doyle Wolfgang Von Frankenstein — sortirent deux albums successifs, riches en métal : American Psycho et Famous Monsters.
Avec un son plus travaillé et une imagerie horrifique plus affirmée, ce nouveau visage des Misfits divisa les fans : d’un côté les fidèles de Danzig, de l’autre ceux séduits par cette approche plus caricaturale et moderne du groupe. Glenn Danzig résuma parfaitement le ressenti d’une grande partie des amateurs originels à l’auteur Steven Blush : « Ce que vous voyez aujourd’hui sous le nom The Misfits n’est plus The Misfits, mais un homme qui tente de revivre une époque et de gagner de l’argent parce que le punk est redevenu à la mode. »
Retour de la formation « originale » des Misfits

Le départ de Michale Graves et Dr. Chud, survenu après un concert désastreux en 2000 à l’House of Blues d’Orlando, a marqué la fin du second souffle réussi des Misfits. Pour célébrer le 25e anniversaire du groupe, Jerry Only a réuni une formation « all-star » comprenant Marky Ramone, batteur emblématique des Ramones, ainsi que Dez Cadena, figure majeure de Black Flag.
En 2005, Doyle a lancé son propre projet musical baptisé Gorgeous Frankenstein. La même année, le guitariste a retrouvé Glenn Danzig sur scène pour interpréter un set de morceaux classiques des Misfits. Par la suite, Doyle a multiplié les apparitions aux côtés de Danzig tout en développant une carrière solo sous son propre nom.
Selon les informations rapportées par Consequence of Sound, un litige juridique opposant Danzig et Jerry Only sur les droits de marque et les profits a été résolu par un accord. Celui-ci prévoit la reformation du groupe pour une série d’au moins dix concerts en stade, sous le nom de The Original Misfits. Pour l’occasion, le groupe a recruté le batteur Dave Lombardo, ancien de Slayer, ainsi qu’Acey Slade, bassiste de Wednesday 13, pour épauler Doyle à la guitare.
Après des années de rumeurs et de tensions bien documentées, l’espoir de voir un jour un retour des Misfits mené par Glenn Danzig paraissait mince. Certains restaient toutefois prudemment optimistes, tandis que de nombreux fans redoutaient une implosion avant même que le groupe ne remonte sur scène.
Le 4 septembre 2016, lors du Riot Fest de Denver, les Misfits ont déjoué tous les pronostics en se produisant enfin sur scène. Deux semaines plus tard, le groupe était à Chicago, où selon les estimations, entre 30 000 et 50 000 fans étaient venus les applaudir. Une tournée triomphale s’est alors enchaînée avec des concerts à guichets fermés à Los Angeles et Las Vegas. Le groupe, sous sa formation originale, a ainsi joué dans des salles à travers les États-Unis jusqu’en 2019.
Malgré l’annonce publique de Glenn Danzig indiquant que leur concert du 19 octobre 2019 au Madison Square Garden serait leur ultime prestation, ces vétérans du punk horrifique sont revenus sur scène seulement deux mois plus tard, à Philadelphie.
Réfléchissant à ces années d’animosité, Jerry Only a confié au magazine Rolling Stone qu’il n’avait en fait « jamais vraiment cessé d’être ami » avec Danzig, comparant leur relation à la rivalité légendaire entre Larry Bird et Michael Jordan. « Nous étions prêts à nous déchirer », avoue-t-il, « ça semblait s’acheminer vers un nouveau combat judiciaire, mais cela s’est transformé en réunion. Nous sommes sortis de cette expérience en sachant que nous allions jouer ensemble. C’est quelque chose de vraiment exceptionnel. »

