Sommaire
Un accident grave sur la Croisette
Au Festival de Cannes 2025, un incident dramatique est survenu samedi matin lorsqu’un palmier a été renversé par un violent coup de vent, blessant grièvement un homme qui se trouvait à proximité. Transporté à l’hôpital, son état reste préoccupant. Cependant, ce fait divers n’était pas le seul sujet de tension à Cannes ce jour-là.
Fatih Akin et les menaces politiques
Le réalisateur turco-allemand Fatih Akin, présentant son film Amrum hors compétition, a partagé son inquiétude quant à son avenir et à celui de ses proches en Turquie. Il a notamment évoqué le cas de son agente, Ayse Barim, arrêtée en janvier dernier pour « tentative de renversement du gouvernement turc ». Elle fait face à une enquête liée aux manifestations anti-gouvernementales du parc de Gezi en 2013, un événement qui a profondément ébranlé le régime de Recep Tayyip Erdogan et qui peut entraîner une peine maximale de trente ans de prison.
« Si elle est incarcérée, que va-t-il m’arriver ? » s’est interrogé Fatih Akin, qui envisage sérieusement de ne pas retourner en Turquie, malgré l’absence officielle de mandat d’arrêt à son encontre. Il a expliqué que l’enquête repose en partie sur les 39 conversations qu’Ayse Barim a eues avec Osman Kavala, philanthrope opposant politique condamné à la prison à perpétuité en 2022. Les échanges entre Barim et Kavala, qui a financé le film The Cut de Fatih Akin, ont déclenché cette procédure judiciaire. « Je suis le lien entre eux, et ils sont tous deux en prison à cause de ça », a souligné le cinéaste.
Le film phare du jour : « Die, My Love »
Parmi les œuvres programmées en compétition, le thriller Die, My Love, réalisé par la Britannique Lynne Ramsay, a retenu l’attention. Le long-métrage, porté par Jennifer Lawrence et Robert Pattinson, décrit le combat d’une mère atteinte de psychose qui tente de préserver sa santé mentale dans une région rurale isolée. La réalisatrice, déjà récompensée à Cannes en 2017 pour le scénario de A Beautiful Day, signe ici un film mystérieux et intense, suscitant une grande attente.
Rachida Dati mobilise au Festival
Lors de sa visite au Festival, la ministre de la Culture Rachida Dati a prononcé un discours appelant à la mobilisation collective en faveur de l’exception culturelle française. Elle a invité les producteurs et réalisateurs présents à rejoindre une action à Bruxelles, destinée à défendre ce modèle face aux défis actuels que représentent l’intelligence artificielle, les tensions géopolitiques, ainsi que les pressions de l’administration américaine.
Rachida Dati a rappelé que sur les 107 films sélectionnés à Cannes cette année, 39 étaient français, soit plus d’un tiers, soulignant l’importance de ne pas limiter la protection de la culture à une simple idée. Elle a insisté sur la nécessité d’une présence active des artistes au côté des diplomates et représentants européens, regrettant une baisse de l’engagement sur ce front. La ministre s’est remémorée des figures emblématiques comme Claude Berri ou Bertrand Tavernier qui avaient jadis défendu cette cause.
Elle a également donné des chiffres révélant que le cinéma américain représente plus de 60 % des écrans en Europe, contre 36 % en France, alors que le cinéma européen ne capte qu’un tiers des entrées dans les salles du Vieux continent, le reste étant majoritairement dominé par les productions américaines.
