Les surtaxes appliquées par certaines compagnies aériennes pour les bagages considérés comme « de grande taille » peuvent atteindre des montants particulièrement élevés : 36 euros chez Ryanair, près de 43 euros chez EasyJet et même jusqu’à 280 euros pour Vueling. Ces frais supplémentaires suscitent une vive inquiétude, notamment parmi les associations de consommateurs.
Pour contrer cette tendance, une quinzaine d’organisations européennes, dont l’UFC-Que choisir et la CLCV en France, ont sollicité la Commission européenne afin qu’elle mène une enquête à l’échelle de l’Union européenne. Cette enquête vise à examiner la politique tarifaire appliquée aux bagages à main par sept compagnies low-cost majeures : EasyJet, Norwegian, Ryanair, Transavia, Volotea, Vueling et Wizzair. Selon l’UFC-Que choisir, ces compagnies imposeraient des frais injustifiés aux consommateurs.
Des critères de classification contestables
En 2014, la Cour de justice de l’Union européenne a établi que le transport des bagages à main ne peut être soumis à un supplément dès lors qu’ils répondent à des exigences raisonnables de poids et de dimensions, ainsi qu’aux normes de sécurité en vigueur. Pourtant, ces sept compagnies facturent des frais supplémentaires pour des bagages dont la taille reste jugée raisonnable, mais qui ne correspondent pas aux dimensions spécifiques imposées par chaque compagnie pour qualifier un bagage de « petit » ou de « grand » format.
Le manque d’harmonisation est également problématique : les dimensions retenues pour définir la taille admissible d’un bagage à main varient considérablement d’une compagnie à l’autre, compliquant la compréhension et la comparaison pour les voyageurs. Ces disparités contribuent à une facturation arbitraire et souvent excessive des bagages.
Vers une harmonisation des règles à l’échelle européenne
Face à cette situation, l’UFC-Que choisir, la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie (CLCV) ainsi que leurs partenaires européens ont décidé de saisir la Commission européenne ainsi que les autorités nationales de protection des consommateurs dans les 27 pays membres de l’Union. En France, cette démarche implique notamment la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). L’objectif est de déclencher une enquête approfondie sur l’ensemble du territoire européen afin de sanctionner les pratiques commerciales potentiellement illégales de ces compagnies low-cost.
Cette initiative coïncide avec des négociations au niveau européen visant à réviser le règlement relatif aux droits des passagers aériens. Pour ces associations, cette phase de réforme représente une opportunité majeure pour clarifier les services devant être inclus dans le prix de base des billets et pour établir des règles uniformes concernant les bagages à main.
