Divertissement

La réplique culte « Napoléon, passe-moi quelques frites ! » et près de 20 000 autres phrases mémorables du film Napoleon Dynamite (2004), situé dans une campagne rurale de l’Idaho, illustrent parfaitement l’ambiance étrange et surréaliste de cette œuvre. Qu’il s’agisse d’un vote pour Pedro, de nourrir Tina la lama, de déclarer son amour à Lafawnduh, ou d’écouter avec nostalgie Uncle Rico évoquer sa capacité à lancer un ballon de football par-dessus « ces montagnes », Napoleon Dynamite a créé un genre unique de comédie hipster inclassable, resté inégalé depuis. Ce succès doit beaucoup à son protagoniste à la chevelure ébouriffée et au regard plissé : Napoléon, incarné par Jonathan Joseph « Jon » Heder, alors âgé de 26 ans.
Avant cette interprétation marquante, Heder jouait principalement dans Peluca, un court-métrage réalisé en 2003 par son ami Jared Hess, créateur également de Napoleon Dynamite. Né en 1977 à Fort Collins, dans le Colorado, Jon Heder avait initialement étudié l’animation informatique pour financer une licence en beaux-arts, témoignant de sa détermination à percer dans le domaine artistique. Depuis sa consécration, il a enchaîné divers rôles à la télévision, dans des courts-métrages et en doublage, comme le confirme sa filmographie sur IMDB, collaborant notamment avec des géants de la comédie tels que Will Ferrell dans Blades of Glory (2007).
Cependant, le public semble souvent cantonner Jon Heder à son rôle emblématique, le ramenant sans cesse à Napoléon Dynamite et s’interrogeant davantage sur sa discrétion plutôt que sur ses autres performances.

La véritable raison de sa discrétion réside dans un choix de vie simple et familial. Jon Heder est avant tout un homme qui privilégie son rôle de père au foyer, passant du temps avec ses enfants, jouant aux jeux vidéo, étant scout étoile et membre actif de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, connue sous le nom de mormons. Tout en ayant repris son rôle de Napoléon dans une série animée en 2012, et prêté sa voix à des productions comme Robot Chicken ou Teenage Mutant Ninja Turtles, Heder utilise sa notoriété pour équilibrer sa vie plutôt que pour gravir les échelons du star-system.
Le comédien se décrit comme « sélectif » dans le choix de ses projets, affirmant : « J’aime le succès et je souhaite que mes projets rencontrent du succès. Mais j’ai compris que je suis heureux en essayant d’être assez normal sans chercher à devenir énorme. Pas tant normal, mais ancré, terre-à-terre. » Sa foi religieuse a influencé son refus des rôles provoquants, préférant des univers comiques absurdes tels que la web-série Sockbaby ou plus récemment la série Swedish Dicks en 2018.
Au final, Jon Heder semble parfaitement épanoui dans ce rôle de discrétion volontaire, qu’on le voit beaucoup ou non.
