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Depuis près de huit ans, les téléspectateurs ont suivi le parcours éprouvant de June Osborne dans la série The Handmaid’s Tale, adaptation du roman dystopique de Margaret Atwood. Lancée en 2017, la série narre la lutte de June contre la république totalitaire et patriarcale de Gilead, où les femmes sont réduites en esclavage et privées de leurs droits fondamentaux.
Avec la diffusion récente du dernier épisode de la sixième et ultime saison sur Ciné + OCS via MyCanal, le moment est venu de clore cette saga marquante. Le récit s’achève à une époque marquée par un parallèle ironique avec la réalité américaine, la série débutant avec l’élection de Donald Trump et se terminant dans un contexte similaire, soulignant ainsi les tensions sociales et politiques persistantes.
Au fil des saisons, la série s’est éloignée du texte originel pour explorer davantage les thématiques actuelles, dont la remise en cause constante des droits des femmes. Ce traitement a cependant divisé une partie du public, certains reprochant un excès de violences répétées affectant les personnages féminins.
Bataille après bataille
Les deux derniers épisodes ont offert un rythme intense et sanglant, illustrant la révolte des Servantes, l’action des résistants du groupe Mayday et l’intervention du gouvernement américain. En contraste, le final propose un épilogue plus introspectif et teinté d’optimisme, centré sur la fragilisation progressive de Gilead après la mort des dirigeants dans une explosion aérienne.
La reconquête de Boston par l’armée américaine et le retour des habitants amputent considérablement le pouvoir de la dictature. Néanmoins, le combat reste inachevé, Gilead persistant dans plusieurs grandes villes, notamment Washington, pour maintenir son emprise.
Elisabeth Moss, actrice principale et productrice, rappelle qu’il serait irréaliste que June puisse à elle seule faire tomber le régime en un instant. « Cette guerre se remporte bataille après bataille, livre après livre, manifestation après manifestation. C’est la vérité, et cela donne espoir pour l’avenir. » Ainsi, bien que fragilisé, le régime de Gilead survit au terme de la série.
Adieux et retrouvailles douloureuses
Le personnage de June est confronté à plusieurs pertes majeures. Nick, son compagnon et père de sa seconde fille Nichole, meurt lors de l’attentat détruisant l’avion des Commandants, après l’avoir trahie pour rejoindre définitivement Gilead. Par ailleurs, Luke, son mari, choisit de rejoindre les forces américaines pour continuer la lutte, les deux se séparant avec l’espoir de se retrouver un jour.
June retrouve Emily, ancienne servante et camarade engagée dans la résilience de Mayday. Le retour émouvant de Janine et de sa fille, libérées grâce à l’intervention de Tante Lydia, témoigne aussi des premiers succès de la rébellion.
Enfin, June retrouve sa mère et sa fille Nichole qui ont fui en Alaska. Pourtant, le rendez-vous tant attendu avec Hannah, son aînée enlevée dès le premier épisode, ne se produit pas, Facebook toujours recherchant sa fille disparue par amour et détermination à la sauver, elle poursuit inlassablement ses combats.
Elisabeth Moss souligne que ce choix narratif, inspiré du roman Les Testaments écrit par Margaret Atwood en 2019, sert de base au dénouement de la série, située avant cette suite. Ainsi, l’histoire personnelle de June reste ouverte et que la lutte pour la liberté et les droits perdure.
Le commencement d’un long combat
Les Testaments, actuellement en cours d’adaptation, se déroulent environ quinze ans après les événements de The Handmaid’s Tale et approfondissent l’univers dystopique à travers des personnages connus comme Tante Lydia. Ce prolongement soulève des questions sur le rôle que June et les autres protagonistes, dont Serena, auront dans ce futur récit, ainsi que sur le sort des enfants Hannah et Nichole.
Cette conclusion n’est donc pas une fin définitive. Comme le souligne une inscription sur un mur de Boston : « C’est juste le commencement. ». Le combat contre la dictature patriarcale de Gilead, la défense des droits des femmes et plus largement la quête de liberté continuent, portés par des résistants comme Mark Tuello, Serena, June, et bien d’autres, tous attentifs au monde qu’ils lègueront aux générations futures.
Dans la scène finale, June revient dans la maison des Wateford où elle fut servante. Tenant un dictaphone, elle entreprend d’écrire ses mémoires en reprenant le même monologue entendu dans le premier épisode de la première saison. Si The Handmaid’s Tale s’achève, l’histoire de June Osborne, de ses filles et de ses combats ne fait que commencer.
