Divertissement

Dans les années 1960, Motown Records a révélé certains des plus grands talents musicaux afro-américains au monde. Des artistes tels que Marvin Gaye, Stevie Wonder, Diana Ross ou encore The Temptations ont marqué une ère musicale et posé les bases de la pop des décennies suivantes. Mais c’est à la fin des années 1960 que Motown connaît une apogée avec l’émergence des Jackson Five, emmenés par le jeune Michael Jackson, qui deviendra une icône mondiale.
Alors que la famille Jackson brillait sur la scène musicale, Motown traversait une période difficile avec le départ progressif de ses plus grandes stars. Pour remplacer ces talents partis, la maison de disques s’est tournée vers une autre famille de musiciens : les DeBarge. À l’image des Jackson, les DeBarge ont connu plusieurs succès marquants, devenant rapidement des noms familiers dans le paysage musical des années 1980. Mais le destin de ce groupe fut tragiquement différent, la consommation de drogues jouant un rôle dévastateur dans leur chute.

Jonathan « Chico » DeBarge, le plus jeune enfant de la famille, s’est rapidement démarqué de ses aînés. Né en 1966, il n’a pas directement intégré les groupes formés par ses frères, mais a commencé à chanter dans la chorale de son église avant d’être signé par Motown dans les années 1980.
Le groupe DeBarge atteint son apogée en 1985 avec l’album Rhythm of the Night, qui a marqué la scène musicale. Jonathan sort ensuite son premier album éponyme en 1986, dévoilant une voix influencée par le soul et un style plus funk que ses frères. Son single « Talk to Me » se classe dans le top 10 des hit-parades R&B et fait une forte impression dans les charts pop, affirmant son talent.
Deux ans plus tard, son album Kiss Serious ne connaît pas le même succès, et cette période marque aussi le début de ses ennuis judiciaires. En 1988, Jonathan et son frère Bobby sont arrêtés pour trafic de stupéfiants, ce qui entraine une peine de prison sévère pour eux.

Cette arrestation marque le déclin du succès du groupe DeBarge. Plusieurs membres de la famille rencontrent à cette époque des problèmes liés à l’alcool et à la drogue. Jonathan a purgé une peine de six ans, une période marquée par la perte tragique de son frère Bobby, décédé du sida après son incarcération. Jonathan attribue en partie la sévérité de sa condamnation à des préjugés raciaux subis au tribunal.
Après sa sortie en 1994, il connaît un regain de succès dans le sous-genre néo-soul à la fin des années 1990, avant de voir sa relation avec Motown s’interrompre. Néanmoins, ses luttes contre la dépendance continuent au XXIe siècle, avec plusieurs incidents judiciaires liés à la drogue, révélant les difficultés persistantes du chanteur.

En 2003, alors qu’il collabore avec le metteur en scène Tyler Perry, Jonathan DeBarge est victime d’une agression violente lors d’une tournée théâtrale. Cette altercation avec des membres supposés de la mafia italienne à Philadelphie le laisse gravement blessé, souffrant d’une profonde plaie au flanc qui a frôlé ses organes vitaux. Cet épisode contribue à son addiction aux médicaments sur ordonnance.

Parmi les autres drames familiaux, Jonathan dénonce les actes d’un père autoritaire et abusif, Robert Louis DeBarge Sr., accusé par plusieurs de ses enfants d’abus sexuels. Cette sombre révélation jette une lumière douloureuse sur les difficultés internes à la famille DeBarge, comparable en certains aspects à la famille Jackson.

Le coup le plus dur pour Jonathan survient en 2020 avec la mort tragique de son fils Dontae Anderson-DeBarge, retrouvé poignardé dans les rues de Los Angeles. Ce drame familial et ses conséquences personnelles se mêlent aux difficultés judiciaires et aux dérapages de Jonathan jusqu’en 2021, où il est de nouveau arrêté pour des faits liés à la drogue.
