Désarmement rapide du PKK : un tournant historique en Turquie

par Olivier
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Désarmement rapide du PKK : un tournant historique en Turquie
Turquie

Logo 20 Minutes avec AFP

La guérilla kurde du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, est sur le point de franchir une étape historique en se transformant en parti politique turc à l’appel de son fondateur, Abdullah Öcalan. Après plus de quarante ans de conflits armés contre les forces turques ayant causé au moins 45 000 morts, le PKK s’apprête à y mettre fin, saisissant ainsi un processus engagé par les autorités d’Ankara depuis octobre.

Dans un message diffusé mercredi par des médias proches du mouvement, Abdullah Öcalan, détenu depuis 1999, s’engage à mettre en œuvre rapidement le désarmement de ses combattants, avec une première cérémonie prévue d’ici la fin de la semaine dans le nord de l’Irak. Le chef de 76 ans, toujours figure tutélaire malgré sa détention prolongée, insiste sur « une transition volontaire de la phase de conflit armé vers celle de la démocratie et du droit ».

Une médiation fructueuse

« Les modalités du désarmement seront définies et mises en œuvre rapidement », promet Öcalan dans un message vidéo tourné sur l’île-prison d’Imrali, au large d’Istanbul, où il est entouré de six autres détenus du PKK. Il rappelle son « appel à la paix et à une société démocratique » du 27 février et salue la réponse positive du mouvement, qui a déclaré sa dissolution le 12 mai.

Ce tournant fait suite à une main tendue à l’automne par le pouvoir turc, relayée par l’allié nationaliste du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, Devlet Bahceli. Une médiation conduite par le parti pro-kurde DEM, troisième force au Parlement turc, a permis plusieurs rencontres avec Öcalan, facilitant le dialogue entre les parties.

Le président Erdogan avait souligné samedi dernier que « le processus s’accélérera encore davantage lorsque l’organisation terroriste commencera à déposer les armes ».

Un cadre politique « indispensable »

Depuis les affrontements violents qui avaient ensanglanté Diyarbakir, ville à majorité kurde du sud-est, en 2015, les combattants du PKK se sont principalement repliés dans les montagnes de Kandil, au nord de l’Irak, subissant opérations militaires et bombardements aériens intensifs de l’armée turque.

Le processus de paix porte désormais l’ambition d’instaurer un cadre politique « indispensable » à sa réussite, avec la création d’une commission ad hoc au sein du Parlement turc, souligne Abdullah Öcalan. Le fondateur du mouvement, à l’origine marxiste, met en avant « le caractère historique de cette étape » et la « faillite » de la lutte armée.

« Le PKK, fondé sur la quête d’un État indépendant et d’une guerre de libération nationale, a été anéanti. Son existence a été reconnue, ce qui signifie que son objectif principal est désormais atteint », conclut-il.

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