Il serait insuffisant de qualifier la fin de Sam Cooke de simplement triste ; le terme « tragique » s’impose. Reconnu comme un innovateur musical, Cooke est souvent décrit comme le « père de la musique soul ». En 1957, son premier tube, « You Send Me », élimina même le célèbre « Jailhouse Rock » d’Elvis Presley au sommet des classements, un exploit marquant le début d’une série de succès tels que « Chain Gang » et « Sad Mood ».
Malheureusement, la carrière fulgurante du chanteur fut brusquement interrompue. Dans la nuit du 11 décembre 1964, à l’âge de 33 ans, Sam Cooke fut mortellement blessé par balle au motel Hacienda de Los Angeles. Les circonstances exactes demeurent mystérieuses. Après une soirée arrosée, il se trouvait avec une femme nommée Elisa Boyer, avec qui une altercation éclata. Cette dispute dégénéra jusqu’à ce que le directeur du motel tire sur Cooke, un acte finalement classé comme homicide justifié.
Malgré cette disparition prématurée, Sam Cooke laissa derrière lui une œuvre considérable et de nombreux succès. Il est intéressant de se pencher sur la valeur qu’il détenait au moment de sa mort.
Estimer la fortune d’un artiste mort dans les années 1960, avant même d’avoir atteint l’apogée financière de sa carrière, est une tâche ardue. Les plateformes de référence n’incluent souvent pas Sam Cooke, et les estimations disponibles, oscillant entre 1 et 5 millions de dollars, manquent de fiabilité. Une analyse plus fine s’impose donc.
Avec 29 titres classés dans le Top 40 du Billboard, dont certains écoulés à plusieurs millions d’exemplaires, et quatre hits atteignant le Top 10, Cooke occupe une place de choix dans l’histoire de la musique. Selon le classement des 100 plus grands chanteurs de tous les temps publié par Rolling Stone, il est à la quatrième place, juste entre John Lennon et Elvis Presley. Ces faits attestent de l’ampleur de son succès, même si aucun chiffre précis ne peut être fixé.
Indépendamment de la richesse accumulée à sa mort, il est probable que Sam Cooke aurait considérablement augmenté sa fortune s’il avait vécu plus longtemps. Homme d’affaires avisé, il avait négocié un contrat exceptionnel, lui assurant les droits sur ses bandes masters pour 30 ans ainsi que d’importantes avances. Par ailleurs, son tube posthume, « A Change Is Gonna Come », est devenu un véritable hymne du mouvement des droits civiques, renforçant ainsi la portée durable de son héritage.