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Après le touchant DogMan présenté au Festival de Deauville en 2023, Luc Besson retrouve Caleb Landry Jones pour incarner Dracula. L’acteur américain, récompensé à Cannes en 2020 pour Nitram, succède ainsi à une lignée prestigieuse d’interprètes du vampire de Bram Stoker, aux côtés de Max Schreck, Bela Lugosi, Christopher Lee, et d’autres.
Cette nouvelle adaptation se distingue des versions antérieures, notamment celles de Friedrich Wilhelm Murnau, Tod Browning, Francis Ford Coppola ou Dario Argento. Luc Besson explique : « C’est un film plus romantique qu’horrifique venu du désir de Caleb de jouer le personnage. Quand il m’a parlé de cette idée, je m’en suis immédiatement emparé pour la faire mienne sans penser aux films précédents car je ne suis pas vraiment cinéphile. » Ainsi, son Dracula s’éloigne des clichés habituels du genre.
Un vampire romantique
Le sous-titre « Une histoire d’amour » n’est pas anodin. Luc Besson met en lumière l’aspect amoureux tragique du personnage plus que son côté effrayant. Dracula est animé par la douleur de la perte de son épouse, et il tient Dieu pour responsable de sa mort.
Ce prince du XVe siècle, contraint de partir à la guerre, ne supporte pas la disparition de celle qu’il aime. « Il ne peut imaginer l’existence sans elle, insiste le réalisateur. Et comme il a été condamné à vivre éternellement après avoir repoussé Dieu, c’est elle qu’il recherche inlassablement parce qu’il est persuadé qu’elle l’attend. » L’atmosphère poétique du film est renforcée par la partition de Danny Elfman, qui accompagne ce drame intime.
Un vampire abstinent
Contrairement aux représentations classiques, le Dracula de Luc Besson n’est pas un séducteur. Ses disciples, hommes ou femmes, ne sont pas des objets sexuels. « Il ne se sert d’eux que pour accélérer sa mission, déclare le cinéaste. Il ne cherche pas à les séduire. »
Pour attirer ses proies, le vampire utilise un parfum qui leur impose son pouvoir, mais il n’est ni cruel ni sensuel. « C’est un vampire qui n’a pas le goût du sang, précise Luc Besson. Il n’en boit que parce qu’il ne peut pas faire autrement mais il ne prend aucun plaisir à en consommer. » Il se contente parfois de petits animaux et ne s’attaque aux humains qu’en dernier recours, notamment lorsqu’il est en colère ou lorsqu’il recherche sa bien-aimée.
Un entourage original
La femme qui fait battre le cœur de Dracula l’a aimé en retour, et leur séparation a été douloureuse pour elle aussi. Zoe Bleu, fille de Rosanna Arquette, fait ses débuts à l’écran dans ce rôle. Selon Luc Besson, elle incarne « un mélange de grâce intemporelle et de modernité » qui justifie bien l’attachement du prince Vlad, prêt à défier le temps pour la retrouver.
Dans cette version, il n’y a pas de chasseur de vampires comme Van Helsing. À la place, un prêtre charismatique, incarné par Christoph Waltz, joue le rôle de l’ennemi de Dracula. Luc Besson souligne : « J’aimais cette idée d’une congrégation qui lutte contre les buveurs de sang en se transmettant la mission par-delà les années. »
Une vision très personnelle
Un autre élément inédit est la présence des serviteurs qui vivent dans le château du vampire. « C’est Patrice Garcia, créateur d’Arthur et les Minimoys, qui m’a suggéré ce concept, explique Luc Besson. Il nous a aussi aidés à créer le look de Caleb, ce côté dandy sur lequel nous avons construit le film. »
Caleb Landry Jones est le pilier de cette adaptation. Charismatique et intense, il n’efface pas les interprètes précédents mais s’inscrit à leurs côtés avec une identité propre. « Il a apporté une dimension unique au personnage, estime Luc Besson. On a cherché sa voix longtemps. Il a pris un coach roumain pour obtenir une légère connotation des pays de l’Est. Puis, il a travaillé sa gestuelle et sa démarche. Dracula devait être lent. Quand on est immortel, on n’est pas pressé. »
