En 1975, Peter Gabriel, le chanteur emblématique de Genesis, décide de quitter le groupe. Ce départ, loin d’être une simple séparation ordinaire, reflète les tensions et la pression inhérentes à la vie dans un groupe de rock international en pleine ascension.
Après des années passées ensemble dans des espaces restreints tels que studios d’enregistrement et bus de tournée, les disputes sur des détails futiles comme les paroles ou les relations personnelles deviennent monnaie courante. Ce milieu étroit peut rapidement transformer un rêve musical en routine accablante.
Pour Peter Gabriel, le déclic est survenu face à ce qu’il décrit comme le caractère étouffant du statut de star mondiale. Dans le documentaire Genesis: A History, il confiait : « Il y avait tout ce grand spectacle avec des tournées planifiées bien à l’avance, et j’avais l’impression de faire partie d’une machine. »
Il expliqua aussi : « Je sentais que je devenais une sorte de stéréotype, une ‘star de rock’, ou que je recherchais cette gratification de l’ego. Je ne m’aimais pas, je n’aimais pas la situation et je ne me sentais pas libre. » Ce sentiment d’étouffement au cœur d’un succès mondial illustre bien la double face du métier de musicien : un voyage exaltant, mais aussi une longue période éloignée de chez soi, souvent éprouvante.
Malgré ce départ, Gabriel ne s’éloigna pas de la musique. Il continua à briller, notamment avec le lancement du titre Solsbury Hill, devenu un hymne romantique incontournable des années 1990. De son côté, Phil Collins prit la relève de la voix principale de Genesis, menant le groupe vers une nouvelle ère, avant que Genesis ne se reforme ensuite.