Un homme de 60 ans a été mis en examen pour « tentative de meurtre » et placé en détention provisoire après avoir agressé violemment le maire de Villeneuve-de-Marc, en Isère. Le sexagénaire, sans antécédent judiciaire, a été arrêté vendredi suite à l’attaque survenue mercredi devant la résidence du maire, alors que ce dernier retirait du lierre de son mur.
Le suspect a expliqué à la justice avoir agi sous le coup d’un sentiment d’injustice lié à un litige ancien avec la mairie, provoqué par l’effondrement en 2022 du toit d’un bâtiment communal sur son abri de jardin. Ce différend « s’est enkysté » et a engendré une forte rancune chez l’homme, selon le procureur de Grenoble.
Durant l’agression, le maire Gilles Dussault, en poste depuis 2014 à la tête de cette commune de 1 171 habitants située entre Lyon et Grenoble, a reçu plusieurs coups portés avec une arme blanche, lui perforant un poumon et un bras. L’agresseur est ensuite revenu sur les lieux en voiture, tentant de renverser le maire et son fils, venu à son secours. Fort heureusement, les jours de la victime ne sont plus en danger et une sortie d’hôpital est envisagée prochainement.
Après l’incident, l’homme a pris la fuite dans les bois, revêtu d’une « tenue commando », mais a été identifié et arrêté 36 heures plus tard sans résistance. Administrativement français, né en Algérie, il a été décrit comme une personne « très intelligente » présentant un « vécu persécutif » avec une tendance à réinterpréter les faits.
Lors des auditions, le suspect a affirmé que le maire le surveillait et cherchait à racheter son terrain. Deux couteaux ont été découverts sous son oreiller, justifiés par sa volonté de se défendre, cette précaution apparaissant liée à la conviction que sa sœur, décédée en avril 2025, aurait été assassinée.
L’agresseur a également évoqué avoir été provoqué par un « regard sadique » du maire juste avant les faits. Il a reconnu avoir « pété un plomb » en saisissant un outil dans son atelier pour frapper le maire, tout en niant vouloir atteindre un organe vital ou causer un homicide. Son retour sur place en voiture, selon ses dires, visait uniquement à constater les conséquences de son geste, affirmant que le maire et son fils s’étaient jetés sur son véhicule.
Cet homme avait jusque-là « plutôt réussi dans la vie » : propriétaire de quatre appartements, il avait travaillé jusqu’à son licenciement en 2021 et est également l’auteur de deux ouvrages, dont un consacré à l’intelligence artificielle.
Le parquet avait requis sa mise en examen pour « double tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « tentative de meurtre » sur le fils du maire, des infractions passibles de la réclusion criminelle à perpétuité, en soulignant la gravité exceptionnelle des faits.
