Pétition pour conserver la tapisserie de Bayeux en France

par Olivier
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Pétition pour conserver la tapisserie de Bayeux en France
France, Royaume-Uni

20 Minutes avec AFP

Des voix s’élèvent en France pour que la tapisserie de Bayeux reste sur le territoire. Une pétition mise en ligne le 13 juillet contre le prêt de l’œuvre au British Museum de Londres invoque des raisons de conservation : elle rassemblait près de 45 000 signatures mercredi.

« Nous demandons solennellement au président de la République de renoncer à ce projet. Ce prêt serait un véritable crime patrimonial », peut-on lire à la fin de la pétition créée sur le site change.org par Didier Rykner, directeur de la rédaction du site La Tribune de l’Art.

Une tapisserie « beaucoup trop fragile »

Didier Rykner estime que la tapisserie de Bayeux est « beaucoup trop fragile pour être transportée sans grand risque ». « Les spécialistes de la tapisserie, les restaurateurs qui travaillent dessus et les conservateurs disent qu’il y a un risque de déchirures, de chutes de matière, dues aux manipulations et vibrations lors de son transport », ajoute-t-il. « C’est inadmissible de prendre le risque que cette œuvre absolument unique soit détériorée », s’emporte-t-il.

La tapisserie, un « récit brodé » datant du XIe siècle long de 70 mètres, raconte la conquête de l’Angleterre en l’an 1066 par Guillaume, duc de Normandie, qui deviendra par la suite « Guillaume le Conquérant ».

Le président Emmanuel Macron a annoncé le 8 juillet le prêt de l’œuvre au British Museum de Londres, prévu de septembre 2026 à juin 2027, en échange de pièces médiévales issues du trésor archéologique de Sutton Hoo.

Pour le ministère de la Culture, l’œuvre est transportable

Dans une vidéo mise en ligne par la préfecture du Calvados en février 2025, Cécile Binet, conseillère musées de la DRAC de Normandie, affirmait elle aussi que la tapisserie est « trop fragile pour être déplacée sur une grande distance » et que « toute manipulation supplémentaire » représentait « un risque pour sa conservation ». Quelques semaines après ces déclarations, la décision a été prise de l’envoyer à Londres. « Ça n’a aucun sens, c’est uniquement politique et diplomatique », juge Didier Rykner.

Une étude de faisabilité du transport vers Londres a été réalisée par des restauratrices en mars 2022. « Cette étude, on refuse de me la communiquer, elle reste confidentielle », s’agace Didier Rykner. « Le ministère de la Culture dit qu’il y a eu des études qui ont montré que l’œuvre était transportable, montrez-les-nous, je voudrais bien les voir ! »

La polémique n’est donc pas en voie de s’éteindre.

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