L’enquête sur les quatre corps découverts le 13 août dans la Seine à Choisy‑le‑Roi (Val‑de‑Marne) prend une nouvelle dimension. L’association Stop homophobie a annoncé dimanche se constituer partie civile et lancer un appel à témoins, mettant en avant la piste d’une « possible motivation homophobe derrière cette série de crimes ».
Dans un communiqué publié sur son site, l’organisation invite « toute personne ayant aperçu le suspect, ou disposant d’informations sur ses déplacements et ses fréquentations, à se rapprocher des enquêteurs ou nous contacter ». Pour son secrétaire général, Terrence Khatchadourian, « chaque témoignage peut être déterminant pour comprendre la chronologie des faits et éviter d’autres drames ».
Un suspect mis en examen pour meurtres
Selon Me Etienne Deshoulières, avocat de l’association, « d’après les premiers éléments de l’enquête, il ne s’agit pas d’un fait divers, mais de la manifestation d’une violence systémique qui vise les hommes gays ». Le parquet de Créteil a ouvert une information judiciaire pour meurtres. Un jeune homme d’une vingtaine d’années, sans domicile fixe et dont l’identité reste incertaine, a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Stop homophobie affirme par ailleurs que « plusieurs sources proches du dossier évoquent l’hostilité de l’accusé à l’encontre de l’homosexualité dans un contexte marqué par un discours religieux rigoriste ».
La piste homophobe pas encore confirmée
Parmi les victimes figure un Français de 48 ans domicilié à Créteil, présenté sous le prénom de Franz, et identifié comme homosexuel. D’après l’association, il avait pour habitude de fréquenter les abords du lieu où les corps ont été retrouvés, connu comme un lieu de rencontres sexuelles entre hommes. Le parquet a confirmé que certains des défunts fréquentaient ce site.
Outre Franz, les victimes comprennent deux jeunes sans‑domicile fixe — un Algérien de 21 ans et un Tunisien de 26 ans — ainsi qu’un autre Algérien de 21 ans domicilié à Choisy‑le‑Roi. Le parquet indique que deux des victimes fréquentaient également le secteur, situé à proximité d’un local technique abandonné utilisé par des personnes sans‑abri. La présence du quatrième homme sur place n’a pas encore été expliquée et la justice n’a pas confirmé à ce stade si la motivation homophobe constitue l’axe principal de l’enquête.