Feu ! Chatterton : un nouvel album pour conquérir de nouveaux fans

par Olivier
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Feu ! Chatterton : un nouvel album pour conquérir de nouveaux fans
France

L’essentiel

  • « Labyrinthe », le quatrième album studio de Feu ! Chatterton, sort ce vendredi 12 septembre 2025.
  • En février, le groupe jouera deux soirs à l’Accor Arena (ex-Palais omnisports de Paris Bercy) : la première fois devant une telle foule, signe d’une nouvelle dimension pour le quintette formé il y a quinze ans.
  • Feu ! Chatterton a touché un nouveau public en chantant « L’Affiche rouge » lors de la panthéonisation de Mélinée et Missak Manouchian en janvier 2024. Pour « Labyrinthe », le groupe a cherché davantage de simplicité.

L’Accor Arena affichera complet le 11 février 2026 pour le concert de Feu ! Chatterton. Face à l’engouement, le groupe a ajouté une date, la veille. Les places s’arrachent avant même la sortie de son quatrième album, Labyrinthe, ce vendredi. « C’est une immense satisfaction », confie le guitariste et claviériste Clément Doumic. « C’est très émouvant pour nous. Bercy, c’est la salle où, ados, on allait voir les groupes internationaux qu’on adorait. Ce sera aussi la première fois que l’on jouera devant autant de monde. »

C’est également le signe que Feu ! Chatterton est entré dans une autre dimension, quinze ans après sa formation et après avoir franchi crescendo les étapes du succès. Le précédent opus, Palais d’argile, paru en 2021, lui a valu une certification platine et trois nominations aux Victoires de la musique qui ont accompagné une tournée triomphale.

« On a toujours l’impression d’être un groupe alternatif. Et je pense qu’on en est un. On éprouve une sorte de fierté à faire exister cette forme parallèle à grande échelle et d’essayer d’être le contre-courant de ce qui peut exister à grande échelle », explique le chanteur Arthur Teboul.

Après la Panthéonisation, « il s’est passé quelque chose »

Le 21 février 2024, la carrière de Feu ! Chatterton a connu un tournant avec l’interprétation de L’Affiche rouge (Strophes pour se souvenir) lors de la cérémonie d’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian. Cette chanson de Léo Ferré, sur les mots de Louis Aragon, que le groupe avait l’habitude de chanter sur scène, a été logiquement sollicitée pour cet événement solennel.

Arthur Teboul n’en a ressenti la portée que le lendemain. « Sur l’instant, on se disait juste « On fait ce que l’on doit faire, on délivre. » Et puis, en voyant la vidéo, j’ai eu des frissons. C’est un des seuls moments de ma vie où j’ai eu le sentiment du destin. Tout ce que j’avais fait jusqu’ici m’amenait là. Nous étions ensemble sur les marches du Panthéon, à 500 mètres du lycée où nous nous sommes rencontrés. »

Avec cette cérémonie, Feu ! Chatterton a aussi reçu des retours dithyrambiques. « Il s’est passé quelque chose. On sent que notre public s’est élargi après cela. Des gens qui ne savaient pas trop qui on était ont été touchés. Il y a eu une bascule », analyse le batteur Raphaël de Pressigny. Arthur Teboul ajoute : « Quand on passe à la télé, on nous demande d’interpréter nos morceaux les plus pop. Là, on a pu montrer une autre part de nous, probablement la plus représentative de notre musique. »

Aller « direct aux sentiments »

Les chansons de Feu ! Chatterton ne sont pas calibrées pour la radio. « On ne peut pas obtenir un succès commercial si on le conscientise », estime Clément Doumic. Plusieurs des tubes du quintette le sont devenus sans que cela soit vraiment envisagé, comme « Un monde nouveau », qui a été nommée parmi les chansons de l’année aux Victoires 2022, et « Mille vagues », deuxième extrait de Labyrinthe, qui a trouvé son public cet été sans passage en radio. Mille vagues, balade hommage à Jean-Philippe Allard, leur manager décédé à 67 ans, a résonné auprès des foules des festivals.

« On venait du funérarium. Nous nous sommes retrouvés en studio, désemparés. On a écrit et composé cette chanson en deux heures, comme si quelque chose de plus grand que nous était venu nous la donner », raconte Clément Doumic. « Arthur n’aurait pas osé écrire un tel texte il y a encore quelques années. Mille vagues est très intime et simple, il y a peu de formules littéraires. C’est moins dandy poétique, ça va direct aux sentiments. »

« On a fait comme on le sentait »

Pour concevoir Labyrinthe, Arthur Teboul et ses acolytes ont cherché la simplicité. « Depuis que je suis devenu papa, je réfléchis à la manière dont j’ai envie de faire passer les messages. J’ai aussi publié des recueils de poésie, dans lesquels j’ai mis les trucs les plus bizarres et sophistiqués. J’ai trouvé un autre canal d’expression. Résultat : les chansons sont juste des chansons. »

Les autres membres ont aussi lâché prise. « Avant, dans un même morceau, on essayait de mettre plusieurs parties de nous-mêmes. On mélangeait du rock psyché avec de l’électro et du hip-hop, par exemple. Là, on a assumé une seule identité pour chaque titre », explique le claviériste.

« Sur « Allons voir » [premier extrait de Labyrinthe], on s’est amusé à se dire : « breakbeat à la Oasis dès le premier refrain, riff façon Brian Jonestown Massacre, solo de guitare à la fin. Voilà, le morceau, c’est ça, en fait », illustre le batteur. On a fait comme on le sentait, en se faisant davantage confiance. » Cette liberté et cette clarté sont sans doute la clé qui peut permettre à Labyrinthe d’élargir encore davantage le public de Feu ! Chatterton.

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