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Partir un jour… mais pas sans retour. Ce lundi, TF1 consacre une soirée entière à Filip Nikolic, disparu en 2009 et figure emblématique du boys band 2Be3. Dès 21h10, la chaîne diffuse le biopic Filip, réalisé par Laurent Tuel, avec Mikaël Mittelstadt dans le rôle-titre et Sara Mortensen. À 23 heures, place au documentaire Filip Nikolic, le destin brisé d’une icône, signé François Chaumont. Avec le réalisateur, le documentaire éclaire le regain d’intérêt pour un groupe qui a marqué la pop culture française de la fin du XXe siècle.
De « Partir un jour » à « Culte »
Les 2Be3 reprennent une place inattendue dans l’actualité culturelle de 2025, au point que même les moins de 20 ans connaissent encore leurs tubes — 2Be3, Toujours là pour toi, Donne, Partir un jour. Ces chansons, interprétées par trois jeunes hommes (Adel, Filip et Frank) originaires de Longjumeau, continuent de circuler sur les plateformes de musique et réapparaissent dans des séries et au cinéma.
Le film Partir un jour, avec Juliette Armanet au casting et à la réinterprétation du titre éponyme, avait rouvert le dernier Festival de Cannes et contribué à remettre le groupe sous les projecteurs. À compter du 24 octobre, la série Culte (sur Prime Video), qui avait déjà revisité le phénomène Loft Story lors de sa saison 1, s’intéressera au parcours des 2Be3, prolongeant ainsi cette mise en lumière.
« Ils étaient connus de la France entière »
La programmation de TF1 met en avant le charisme de Filip Nikolic, leader du groupe, seize ans après sa disparition à 35 ans. Le biopic retrace l’ascension de Filip, son amour pour Valérie (interprétée par Sara Mortensen) et le lent effritement de sa destinée. Le documentaire de François Chaumont complète la fiction en rassemblant des témoignages — Linkup, Mia Frye, Jean-Luc Azoulay, Pascal Nègre — et des images d’archives qui restituent la vie du chanteur.
Pour le réalisateur, les années 1990 formaient un contexte particulier de « starification » antérieur aux réseaux sociaux : une simple apparition télé pouvait propulser un titre, les ventes de CD étaient importantes et les maisons de disques multipliaient les campagnes presse pour les ados, les passages télé et radio. Même ceux qui n’écoutaient pas forcément leur musique connaissaient les 2Be3 : « Ils étaient connus de la France entière », souligne François Chaumont.
La personnalité de Filip explique aussi la persistance de l’intérêt : sa beauté, son énergie mêlée de confiance et de fragilité, faisaient de lui une figure magnétique. Le documentaire conserve des images marquantes, notamment ce moment où Filip se jette dans la foule à Bercy, bras ouverts, révélant son goût du risque et son côté « chien fou ».
« Filip Nikolic et Mike Brant, un même genre de destin »
Le parcours tragique de Filip — mort à 35 ans — a contribué à forger sa légende. François Chaumont établit un parallèle avec Mike Brant : tous deux étaient beaux, au sommet de la popularité, mais le succès n’a pas apaisé des fragilités profondes. « Le succès ne les a pas rendus heureux », explique le réalisateur, rappelant que la perte de popularité a souvent révélé des blessures intimes.
« Les gens sont nostalgiques de la décennie 1990 »
La nostalgie joue un rôle central dans le retour en grâce des 2Be3. Le phénomène, apparu en 1997, a été rapidement éclipsé par d’autres icônes populaires — en 1998, la Coupe du monde a fait des footballeurs les nouveaux héros — mais la décennie 1990 reste, aujourd’hui, une période révolue qui suscite une forte nostalgie. « Quand on était ado dans les années 1990, on regardait beaucoup vers les années 1970 ou 1980. Aujourd’hui, dans les années 2020, on est nostalgiques des années 1990 », observe François Chaumont, qui voit dans cette distance temporelle un nouveau rapport aux idoles.
