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La Grèce s’apprête à commander une quatrième frégate Belharra à la France, a annoncé le ministre grec de la Défense Nikos Dendias. « Le projet de loi pour l’acquisition d’une quatrième frégate de défense et d’intervention de type Belharra est prêt » et sera présenté au Parlement après une réunion du conseil de sécurité nationale.
Après les trois premières FDI grecques nommées Kimon, Nearchos et Formion, la quatrième devrait porter le nom de Themistocles. La commande définitive n’a toutefois pas encore été signée, le processus parlementaire étant en cours.
Contexte de l’accord
En 2021, la Grèce et la France ont scellé un partenariat stratégique dans la défense, comprenant la commande de 24 Rafale et de trois frégates Belharra pour un montant total supérieur à 5,5 milliards d’euros, dont environ 3,5 milliards pour les avions. L’accord prévoyait une option pour l’acquisition d’une quatrième frégate. La signature finale pourrait coïncider avec la cérémonie de remise de la frégate Kimon, attendue à la base navale de Salamine à la fin de l’année, selon Ekathimerini.
Le premier exemplaire du programme FDI destiné à la marine française, l’Amiral Ronarc’h, a récemment quitté Lorient pour Brest. La commande française porte sur cinq frégates qui doivent être livrées entre 2025 et 2032. La version export de la FDI présente néanmoins des différences significatives en matière d’armement par rapport à la version destinée à la Marine nationale.
Armement et capacités de la version grecque
Si les plateformes françaises et export partagent certains équipements — tourelle de calibre 76 mm, deux canons téléopérés de 20 mm, deux lanceurs de missiles antinavires Exocet et le radar Seafire 500 — la configuration grecque est renforcée. Les frégates grecques embarqueront 32 missiles surface-air Aster 30 NT (contre 16 pour la version française), deux lanceurs triples de torpilles au lieu d’un double, un système de défense antiaérienne courte portée, ainsi que des brouilleurs et des leurres anti-missiles et anti-torpilles.
La Themistocles devrait en outre bénéficier d’une montée en gamme par rapport aux trois autres unités, notamment la capacité de lancer des missiles Elsa (European Long-Range Strike Approach) d’une portée supérieure à 500 km — un programme actuellement en développement en coopération européenne — ainsi que plusieurs mises à niveau de systèmes et l’intégration de capacités de drones.
Enjeux stratégiques et dépenses
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a souligné à plusieurs reprises les défis grandissants pour la sécurité de l’Europe, la position géographique de la Grèce en Méditerranée orientale en faisant un membre stratégique de l’OTAN. Athènes a annoncé en avril une refonte de ses forces armées, qualifiée de la plus importante de son histoire moderne, dotée d’environ 25 milliards d’euros.
Outre les Rafale et les frégates, la Grèce a aussi commandé 20 avions de chasse F‑35A pour 3,5 milliards d’euros, le premier appareil étant attendu fin 2028. Historiquement cliente importante des industries de défense européennes et américaines, la Grèce consacre plus de 3 % de son PIB à la défense — un des niveaux les plus élevés en Europe — et son budget défense pour 2025 atteint 6,13 milliards d’euros.
