Accord européen fragile sur les émissions de gaz à effet de serre

par Olivier
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Accord européen fragile sur les émissions de gaz à effet de serre
Europe, Danemark, Suède, Espagne, Hongrie, République tchèque, France, Allemagne
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L’essentiel

  • Les pays européens ont trouvé un accord fragile sur une fourchette de réduction des émissions de gaz à effet de serre comprise entre -66,25 % et -72,5 % d’ici à 2035, par rapport à 1990.
  • L’absence de consensus sur l’objectif climatique pour 2040 reste problématique : des pays comme la Hongrie et la République tchèque s’opposent à la proposition d’une réduction de 90 % des émissions, tandis que le Danemark, la Suède et l’Espagne réclament une approche plus ambitieuse.
  • Tandis que l’extrême droite dénonce « l’écologie punitive » de Bruxelles et que l’Europe reste le quatrième plus gros émetteur mondial, l’enjeu est double : conserver un rôle moteur dans la lutte contre le changement climatique tout en préservant l’unité politique.

Un compromis fragile. C’est en ces termes qu’on peut qualifier l’accord trouvé par les pays européens ce jeudi sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Obtenu après des négociations tendues à Bruxelles, ce compromis vise à éviter que l’Union européenne n’arrive sans position claire à la prochaine Assemblée générale de l’Onu et à la COP30 qui se tiendra au Brésil en novembre.

« Pour sauver la face »

Plutôt qu’un objectif unique, les vingt-sept États se sont entendus sur une fourchette : une réduction comprise entre -66,25 % et -72,5 % d’ici à 2035, par rapport à 1990. Chiffrée de manière provisoire, cette fourchette devra être précisée dans les semaines et mois à venir. Le Danemark, qui assure la présidence tournante de l’UE, souhaite voir dans ce compromis un signal fort : l’Europe « est et restera un leader mondial en matière de climat », a-t-on indiqué depuis Copenhague.

Simon Stiell, le responsable de l’Onu Climat, a salué une décision « importante » tout en avertissant que l’enjeu sera désormais de transformer cette « déclaration d’intention » en mesures concrètes. « Si ces objectifs sont atteints rapidement », a-t-il expliqué, l’Europe « a beaucoup à y gagner ». Pour de nombreux observateurs, cet accord permet surtout à l’Union de « sauver la face » sur la scène internationale, en attendant de régler ses divergences internes.

Report au 23 octobre

L’absence de consensus sur l’objectif pour 2040 demeure un point de blocage majeur. La Commission européenne propose une réduction de 90 % des émissions d’ici à 2040, proposition contestée par la Hongrie, la République tchèque et d’autres pays inquiets pour leurs industries. À l’inverse, le Danemark, la Suède et l’Espagne défendent une trajectoire plus ambitieuse.

La semaine dernière, la France et l’Allemagne ont demandé que la question soit portée devant les chefs d’État et de gouvernement lors du sommet prévu le 23 octobre : un report vivement critiqué par les ONG environnementales.

4e plus gros émetteur mondial

Ce désaccord survient dans un contexte politique délicat : l’extrême droite progresse dans plusieurs États européens et dénonce ce qu’elle qualifie d’« écologie punitive » de Bruxelles.

L’Union européenne s’était déjà engagée à réduire ses émissions de 55 % d’ici à 2030. Mais le service de surveillance européen Copernicus a rappelé l’urgence climatique en annonçant des records d’émissions de carbone en 2025, en partie liés aux incendies de forêt de cet été. Pour l’instant, l’Europe reste le quatrième plus gros émetteur mondial, derrière la Chine, les États‑Unis et l’Inde. L’enjeu est donc double : maintenir un rôle moteur dans la lutte contre le changement climatique tout en préservant une certaine unité politique.

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