Les Faits les Plus Fous des Fans de Star Trek

par Zoé
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Les Faits les Plus Fous des Fans de Star Trek
France

Divertissement

Captain Kirk screaming at something

Poursuivant notre exploration culturelle, Star Trek s’impose comme un phénomène mondial. La série télévisée des années 1960, bien que courte à l’origine, a engendré sept séries dérivées et treize films, et a donné naissance à l’un des fandoms les plus visibles et influents de l’histoire de la science‑fiction.

Les aficionados de Star Trek se rencontrent dans tous les pays et proviennent de tous les milieux sociaux. Parmi les visages célèbres qui ont avoué leur passion pour la franchise :

  • Barack Obama, qui s’est décrit comme un Trekkie.
  • Le physicien Stephen Hawking, qui a même fait une apparition dans un épisode de Star Trek: The Next Generation.
  • L’astronaute Mae Jemison, pionnière et grande admiratrice de la série.

Cette influence dépasse souvent le cadre du divertissement : certains symboles contemporains évoquent clairement l’imagerie de Starfleet, témoignant de l’empreinte durable de la saga sur la culture populaire. Avec des dizaines de millions de fans à travers le monde, le mouvement rassemble inévitablement des passionnés, des excentriques, des militants — et des esprits brillants.

Dans la suite de cet article, nous retraçons quelques-unes des façons les plus surprenantes dont l’obsession pour Star Trek a poussé ses admirateurs à des actions hors du commun.

Les Trekkies et la première grande campagne de lettres « Sauvez la série »

Formulaire type de la campagne Sauvez Star Trek

Poursuivant l’exploration des exploits des fans, cette mobilisation illustre à quel point les passionnés de Star Trek ont su se rassembler pour défendre une création qui leur tenait à cœur.

La série originale n’a duré officiellement que trois saisons, mais elle a failli disparaître encore plus tôt. À la fin de 1967, des rumeurs d’annulation se répandirent, incitant des fans comme Bjo et John Trimble à lancer une vaste campagne d’écriture de lettres, malgré les contraintes techniques et logistiques de l’époque.

Ils durent d’abord maîtriser un système postal tout récent pour coordonner un envoi massif. Ensuite, munis d’une machine à ronéotyper à manivelle — l’ancêtre lent et odorant des photocopieuses modernes — ils imprimèrent des milliers de lettres « Sauvez Star Trek », qu’ils plièrent, étiquetèrent et affranchirent en courrier groupé.

  • Mobilisation par réseau : Bjo utilisa une liste de diffusion d’environ 4 000 contacts et demanda à chacun de convaincre plusieurs personnes d’écrire.
  • Production artisanale : impression manuelle en grande quantité à l’aide d’une ronéotypeuse.
  • Pression publique : des centaines d’étudiants organisèrent des manifestations devant les bureaux de la chaîne pour appuyer la demande.

Le résultat fut massif : la chaîne reçut plus de 116 000 lettres individuelles, provenant de tous horizons. En réaction, la production obtint une saison supplémentaire, bien que les audiences ne permettent pas d’assurer une longévité durable.

Cette mobilisation précoce reste un exemple marquant de l’influence des communautés de fans sur la culture populaire et la trajectoire de séries cultes comme Star Trek.

Des fans de Star Trek ont dérobé plus de 150 000 $ d’uniformes et d’équipements

Kirk parlant avec le chancelier klingon dans Star Trek VI

Dans la continuité des anecdotes étonnantes autour de la communauté, le phénomène du collectionnisme pousse parfois certains fans à franchir les limites. Le marché des souvenirs liés à la science-fiction, et en particulier à Star Trek, peut atteindre des sommes très élevées pour des costumes et accessoires d’origine.

Plusieurs facteurs favorisent l’apparition d’un commerce parallèle autour des objets rares :

  • la forte demande pour des pièces authentiques de séries cultes ;
  • la rareté des accessoires et costumes originaux ;
  • la valeur élevée que les collectionneurs sont prêts à payer.

Un des cas les plus marquants remonte à 1990 : un collectionneur californien a été arrêté en possession d’environ 50 000 $ d’uniformes et d’éléments de décor obtenus illicitement. Au total, pour plus de 150 000 $ d’équipements originaux — provenant de la série originale, de The Next Generation et de plusieurs films — avaient disparu des archives de production.

L’individu, identifié comme Kevin Buehler, cherchait à vendre ou échanger ces pièces rares. Il a finalement été dénoncé par un autre fan, indigné par le vol et la mise en vente d’objets considérés comme des reliques pour la communauté. Buehler a ensuite été condamné pour recel.

Cette affaire illustre combien la passion pour Star Trek peut engendrer des comportements extrêmes, et rappelle l’importance de préserver et de protéger le patrimoine matériel des séries cultes.

Une Trekkie s’est présentée au jury en uniforme

Space cadet juror 1996

Poursuivant notre tour d’horizon des gestes les plus étonnants des fans, cette anecdote lie politique contemporaine et passion pour Star Trek. En 1996, la procédure dite «Whitewater», à laquelle étaient mêlés Bill et Hillary Clinton, occupait l’espace médiatique et menaçait la campagne présidentielle.

Un juré suppléant, Barbara Adams, originaire de Little Rock et employée comme superviseure d’une reliure, décida de se présenter au procès vêtue de l’uniforme de Star Trek: The Next Generation. Son geste n’était pas anecdotique : elle souhaitait promouvoir, par ce costume, des valeurs qu’elle associait à la série — inclusion, tolérance et foi en l’humanité — et attirer l’attention sur une alternative au «télévisionnment passif».

La manœuvre fonctionna sur le plan médiatique : Barbara obtint une large couverture et put évoquer à la télévision nationale la signification de son uniforme. Toutefois, elle fut finalement exclue du jury pour avoir enfreint l’interdiction faite aux jurés de parler aux médias, même au sujet de leur tenue. Fidèle à sa démarche, elle déclara ne pas regretter son action, affirmant qu’elle était en mission pour promouvoir les idéaux de Star Trek.

  • Contexte : l’affaire Whitewater a placé la politique et l’actualité sous un microscope national (en savoir plus).
  • Motivation : l’uniforme visait à incarner et diffuser des valeurs sociales positives associées à Star Trek.
  • Conséquence : exposition médiatique d’une part, et exclusion du jury pour non-respect des consignes procédurales d’autre part (compte rendu de l’interview).

Cette affaire illustre comment la culture populaire, et en particulier Star Trek, peut se mêler de façon inattendue aux affaires publiques et aux débats civiques — parfois au prix de conséquences procédurales sévères.

Source image et contexte : History by Day / NY Daily News.

Des Trekkies ont interprété Shakespeare… en klingon

Worf and Data in medieval clothing

En prolongement de la passion minutieuse des amateurs de Star Trek, la langue klingonne est née d’un besoin de crédibilité cinématographique : pour un des films de la franchise, les producteurs ont fait appel au linguiste Marc Okrand afin de formaliser un idiome crédible pour les Klingons.

L’année suivant la sortie du film, les notes de Dr. Okrand ont été publiées sous la forme de The Klingon Dictionary, qui a rapidement rencontré un large public. En 1992, le Klingon Language Institute a vu le jour et, depuis, des passionnés du monde entier se sont approprié cette langue devenue entièrement fonctionnelle.

Du fait de cette évolution, le klingon est passé de simples répliques extraterrestres à une langue capable de rendre des textes littéraires majeurs. Le Shakespeare Birthplace Trust a reconnu cette appropriation en soulignant l’« héritage klingon » autour du dramaturge, et, en 2010, une compagnie de théâtre de Washington, D.C., a même présenté des scènes de Shakespeare jouées en klingon.

Les pratiques dérivées de cette passion sont variées et parfois surprenantes :

  • Des traductions littéraires : des œuvres comme le Tao Te Ching, l’épopée de Gilgamesh ou L’Art de la guerre ont été publiées en klingon.
  • Des ressources d’apprentissage : des cours et outils numériques permettent aujourd’hui d’apprendre le klingon de façon structurée.
  • Des initiatives culturelles et commerciales : on trouve des centres touristiques thématiques, et même des annonces professionnelles publiées en klingon, destinées à attirer l’attention des curieux.

Ces exemples montrent comment la culture populaire et la linguistique peuvent se mêler pour donner naissance à des pratiques culturelles inattendues, renforçant l’influence de Star Trek bien au-delà de l’écran.

Les cérémonies de mariage inspirées par Star Trek

Worf and Dax wedding from Deep Space Nine

Poursuivant notre exploration des passions culturelles, les mariages à thème Star Trek illustrent à quel point la fiction peut s’immiscer dans les rituels les plus personnels. Ces cérémonies amplifient souvent le sens du rituel, le spectacle et — parfois — le malaise, lorsqu’on demande aux proches de revêtir des tenues inconfortables ou de participer à des coutumes exotiques.

La richesse d’un mariage Star Trek tient avant tout à sa diversité : chaque choix d’univers apporte son propre décor, ses accessoires et son ton. Parmi les variantes les plus fréquentes, on retrouve :

  • Mariages klingons : rituels guerriers, dagues, faux sang et prothèses qui transforment les convives. Ces cérémonies misent sur l’intensité dramatique et l’engagement physique des participants.
  • Cérémonies Starfleet : uniformes aux couleurs codées, phasers et tricorders en décor, et une mise en scène inspirée de la hiérarchie militaire. L’esthétique est à la fois formelle et théâtrale.
  • Noces vulcaines : robes fluides, atmosphère solennelle et oreilles pointues pour recréer la logique et la retenue propres à cette culture. Le résultat peut être surprenamment élégant et confortable.
  • Fêtes bêtazoïdes : tenues plus détendues mais ambiance émotionnellement chargée, avec des échanges parfois très intimes entre les invités.

Les mariages Star Trek ne se limitent pas à un seul univers : on peut tout à fait imaginer une union Bajorane avec un officier vulcain officiée par un représentant de Starfleet, une fanfare klingonne, ou même un gâteau en forme d’échiquier 3D. La créativité est au cœur de l’exercice — tant dans le choix des espèces que dans l’invention d’éléments scénographiques.

Pour certains couples, organiser un mariage aussi original demande de sortir des sentiers battus et de travailler avec des fournisseurs spécialisés. Comme l’a résumé le Trekkie Gerard Milewski : « la seule façon d’obtenir quelque chose d’original était de se tourner vers de petits producteurs et des lieux non conventionnels ». Qapla’ — l’amour trouve toujours son chemin.

Des fans de Star Trek ont altéré des billets canadiens pour rendre hommage à M. Spock

Spock dessiné sur un billet canadien de 5 $

Poursuivant le récit des gestes les plus inattendus du fandom, les hommages aux personnages de Star Trek ont parfois pris des formes surprenantes et apprêtées d’humour. Après la disparition de l’acteur Leonard Nimoy en 2015, des fans canadiens ont transformé le portrait du billet de 5 $ en clin d’œil à M. Spock.

Depuis plusieurs années, certains observateurs avaient remarqué une ressemblance amusante entre le visage gravé de Sir Wilfrid Laurier et l’officier scientifique aux oreilles pointues. À la mort de Nimoy, ce trait d’esprit s’est multiplié : de nombreux billets ont reçu des ajouts dessinés à la main.

  • Sourcils arqués
  • Oreilles pointues
  • Insigne de la Flotte Stellaire
  • Salutation vulcaine
  • Coupe au bol retravaillée avec pattes éclatées

La vogue des « Spock Your Fives » a été si répandue qu’elle a suscité une réaction officielle. Les autorités monétaires ont rappelé que, même si écrire sur un billet n’est pas forcément illégal, cela peut le rendre difficilement utilisable en transaction, compromettre ses éléments de sécurité et réduire sa durée de vie en circulation. Elles ont aussi insisté sur le fait que les billets sont des symboles nationaux et qu’ils méritent une certaine réserve.

Malgré ces avertissements, l’épisode témoigne d’un lien profond entre la culture populaire et les gestes collectifs qui célèbrent des figures marquantes de la science-fiction. Pour les amateurs de Star Trek, ces dessins n’étaient pas seulement de l’humour : ils étaient une manière spontanée et partagée d’exprimer un deuil et une admiration.

Suckerpunch : un fan de Star Wars

Poursuivant le thème des rivalités entre univers de science‑fiction, la question « Star Trek ou Star Wars ? » est devenue une véritable querelle culturelle. On la retrouve partout, des séries d’animation aux émissions de variétés, et elle est souvent qualifiée de « Grand débat geek » par la presse spécialisée.

Star Trek vs Star Wars
CaptainJZH

Ce clivage n’est pas qu’anecdotique : des scientifiques et des médias s’en sont emparés. Par exemple, l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson a expliqué qu’il préférait Star Trek parce que Star Wars « ne cherche pas à représenter une physique réelle », remarque qui a été relayée par plusieurs titres nationaux.

La dispute peut pourtant dépasser le cadre des discussions animées. En 2017, en Oklahoma, une querelle entre colocataires à propos de la supériorité de l’un ou l’autre univers a dégénéré physiquement. Selon un entretien rapporté par Ars Technica, le fan de Star Wars Bradley Burk a résumé le conflit ainsi : « Il disait que Spock était le meilleur et je disais que Yoda était le meilleur. »

Des insultes ont dégénéré en violences : Burk a été projeté au sol et son adversaire, partisan de Star Trek, l’a étouffé au point de le faire perdre connaissance. La police a rapidement arrêté le Trekkie et a déposé des accusations d’agression. Le dénouement judiciaire de l’affaire n’a pas été précisé dans les sources publiques.

Ce type d’incident illustre à la fois l’intensité des passions autour de Star Trek et la façon dont des débats culturels, a priori inoffensifs, peuvent parfois franchir les limites du raisonnable — un rappel que la culture geek, malgré son humour et son érudition, reste profondément ancrée dans les émotions humaines.

Transformer une maison en Enterprise

L'équipage de l'Enterprise-D sur le pont

Poursuivant l’exploration des dévotions extrêmes des fans, certains collectionnent des autocollants ou des objets, tandis que d’autres réinventent entièrement leur espace de vie pour faire entrer Star Trek dans leur quotidien.

Parmi les exemples les plus spectaculaires, la «USS Bell» — une pièce créée dans l’ancienne demeure d’un multimillionnaire en Floride — combine cinéma privé, bar complet, une «Ready Room» et même une chambre de régénération inspirée des Borgs. Le bar reprend les couleurs iconiques de la série originale, tandis que la salle de projection recrée avec confort le pont de l’Enterprise‑D. Pour en savoir plus : l’article dédié.

Vous n’avez pas besoin d’être millionnaire pour vous lancer. À Philadelphie, Gary Reighn a dépensé environ 15 000 $ et deux ans de travail pour concevoir «The Bridge Home Theater», un home cinéma de 19×14 pieds aux allures de vaisseau spatial. Gary partage plans et photos détaillées pour qui souhaite se lancer : reighn.com.

Autre parcours, plus intime : Tony Alleyne, en Angleterre, a consacré une décennie et près de 7 800 $ pour métamorphoser un appartement de 500 pieds carrés en hommage à Star Trek, avec une cuisine de la Fédération, une salle de téléportation façon Enterprise‑D et même une cellule inspirée d’un vaisseau Voyager. Après des difficultés à vendre le bien et des conséquences liées à un divorce en 2012, il a probablement dû repenser cet espace unique. Plus de détails : reportage.

Ces réalisations montrent à quel point l’univers de Star Trek peut inspirer des projets domestiques ambitieux — du temple privé du fan à la reconstitution minutieuse de décors mythiques — et offrent des idées concrètes pour ceux qui rêvent de franchir le pas.

De nombreux sites de rencontres dédiés à Star Trek

Kirk et Uhuru sur le point de s'embrasser

CBS via Getty Images

Poursuivant l’examen des comportements les plus inattendus des amateurs, on constate que certains fans souhaitent littéralement organiser leur vie autour de Star Trek. Pour ceux-là, mieux vaut s’assurer que leur partenaire partage au moins une part de cet enthousiasme. Heureusement, l’ère numérique a répondu à ce besoin : au cours de la dernière décennie, plusieurs sites et applications de rencontres ont vu le jour pour permettre aux Trekkies et Trekkers de « vivre longtemps et prospérer ». Le phénomène s’inscrit dans une tendance plus large où les plateformes spécialisées facilitent les rencontres selon des affinités culturelles ou communautaires.

Parmi les services dédiés, on retrouve notamment :

  • Star Trek Dating — dont le slogan est « Set phasers to stunning! ».
  • Trek Dating — présenté comme un lieu pour « scanner les formes de vie » en quête d’une connexion.
  • Trekkie Dating — où l’on promet de « love long and prosper » aux membres en quête d’amour.
  • Trek Passions — longtemps l’un des services de rencontres science‑fiction les plus en vue, sans doute parce qu’il faisait partie des premiers à se lancer. La plateforme a même été évoquée, avec humour, dans un monologue de Conan O’Brien et a accueilli des fans venus d’autres univers geek.

Cette multiplication de sites montre que les rencontres thématiques ne sont pas propres à la science‑fiction : qu’il s’agisse de cowboys, d’agriculteurs ou d’autres sous‑cultures, des services de mise en relation dédiés existent déjà depuis longtemps. En somme, si l’on s’identifie à une espèce — ou simplement à un univers de fiction —, il n’est pas surprenant d’y chercher l’âme sœur, d’autant que, comme le souligne la presse, ces plateformes s’adressent aujourd’hui à un public très large (pour presque tout le monde).

Les Trekkies ont donné son nom à la première navette spatiale

The cast of Star Trek with the prototype space shuttle

Poursuivant l’histoire fascinante des liens entre culture populaire et conquête spatiale, voici un épisode où les fans de Star Trek ont réellement influencé le monde réel. Dans les années 1970, alors que l’ère des vols lunaires laissait place à une nouvelle vision, l’administration spatiale américaine cherchait un véhicule réutilisable capable à la fois de transporter des équipages et de servir de laboratoire.

Le programme de la navette spatiale visait à rendre l’espace plus « familier », un lieu de travail et de séjour pour l’humanité. Un nom avait même été retenu au départ : Constitution. Mais des milliers d’adeptes de Star Trek, mobilisés notamment par Bjo et John Trimble, lancèrent une vaste campagne de lettres pour proposer un autre choix : Enterprise.

Ils inondèrent la Maison-Blanche de courriers non sollicités, arguant qu’un nom déjà familier et chargé d’émotion pour une large partie du public renforcerait l’idée d’un espace accessible à tous. Le président de l’époque donna instruction de rebaptiser la navette en Enterprise. Même si les auteurs de la campagne ne furent pas officiellement cités, la présentation publique en septembre 1976 se fit en présence du casting de Star Trek et du créateur Gene Roddenberry.

  • Contexte : début des années 1970, virage du spatial vers l’utilisation et la réutilisabilité.
  • Nom initial proposé : Constitution.
  • Mobilisation : campagne de lettres menée par des fans de Star Trek, dont Bjo et John Trimble.
  • Résultat : la navette porta finalement le nom Enterprise et la révélation officielle inclut l’équipe de la série.

Cette anecdote illustre comment la passion des fans de Star Trek a franchi l’écran pour marquer l’histoire de l’exploration spatiale, prouvant que la science-fiction peut parfois façonner le réel.

Quand des fans de Star Trek ont tourné un film avec leur héros d’enfance

Scène de Free Enterprise avec William Shatner

Pour rester dans le registre du divertissement, cette histoire raconte comment la passion de deux admirateurs de Star Trek a donné naissance à un film singulier. En 1999, Mark Altman et Robert Burnett ont mis tout leur cœur dans un projet visant à dépeindre les fans sans condescendance ni stéréotype.

Ils ont réuni une équipe solide et presque tout ce qu’ils souhaitaient : un scénario drôle, des acteurs convaincants, une bande-son soignée et des moyens de production sérieux. Après plusieurs réécritures, leur idole d’enfance, William Shatner, a accepté de jouer un rôle de co-vedette, donnant au film une crédibilité inattendue.

Les retours critiques furent plutôt favorables : le film montrait des amateurs de science-fiction comme des adultes fonctionnels et a même contribué à relancer la carrière de Shatner. Malgré ces succès artistiques, la réception du public resta timide.

  • Un accueil critique positif mettant en avant une représentation authentique des fans.
  • La présence de William Shatner, obtenue après des réécritures du scénario.
  • Un échec commercial marqué : recettes modestes et exploitation limitée en salles.

Au final, le film n’a rapporté guère plus de 30 000 dollars et n’est resté à l’affiche que deux weekends dans les rares salles qui l’ont programmé. Cette aventure illustre à la fois la force de la communauté de fans et la difficulté de transformer une passion partagée en succès commercial.

Divertissement

Flyer de la convention Star Trek de San Francisco, 1976

Poursuivant l’exploration de la culture populaire, il est fascinant de constater que les fans de Star Trek ont posé les jalons de ce que nous connaissons aujourd’hui comme la «fandom» moderne.

Entre la série originale et le premier film, une véritable infrastructure de fans a émergé, transformant une simple admiration en une sous‑culture organisée. Ce mouvement a donné naissance à de nombreux éléments familiers :

  • le «geek chic» et les créations d’artistes amateurs ;
  • les fanzines et les récits écrits par des fans (y compris le phénomène du slash fic) ;
  • le cosplay et les costumes faits maison, des oreilles de Spock aux tricorders artisanaux ;
  • les conventions thématiques, avec panels, sketches et projections exclusives.

Les passionnés organisaient des magazines informels, formaient des clubs locaux et construisaient décors et costumes pour se rassembler. De nouvelles histoires de l’équipage de l’Enterprise ont été écrites et diffusées au sein de la communauté, certaines finissant par être publiées.

Des réseaux de collectionneurs se sont constitués et des proto‑conventions ont vu le jour, proposant discussions, extraits retrouvés et tirages de films qui suscitaient autant d’applaudissements que d’enchères. Rapidement, ces rassemblements ont pris de l’ampleur et attiré des milliers de participants — ainsi que certains acteurs de la série.

  • Au fil des années 1980, les conventions se sont professionnalisées, devenant aussi des événements lucratifs pour les organisateurs et les invités.
  • On a vu apparaître des promotions croisées, des croisières‑convivences et des compétitions entre hôtels et centres de congrès pour accueillir ces manifestations.

En fin de compte, ce phénomène culturel est né d’une volonté de faire soi‑même et de se rassembler : des fans déterminés ont transformé leur passion pour Star Trek en traditions durables et en une économie de divertissement florissante.

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