Martin Scorsese aurait pu finir en soutane plutôt que derrière une caméra. Dans un nouveau documentaire intitulé Mr. Scorsese et signé Rebecca Miller, présenté au New York Film Festival le week‑end dernier, le cinéaste de 82 ans lève le voile sur son passage éclair dans un séminaire catholique à l’adolescence. Une vocation religieuse qui a tourné court face aux tentations du monde réel.
« J’ai intégré le séminaire préparatoire sur la 85e Rue. Les premiers mois se sont bien passés, mais quelque chose s’est produit », raconte le réalisateur de Taxi Driver dans ce documentaire qui arrive la semaine prochaine sur Apple TV+. « J’ai commencé à comprendre que le monde changeait. C’était les débuts du rock and roll, l’ancien monde se mourait. J’ai pris conscience de la vie autour de moi. »
Une sortie peu glorieuse
Martin Scorsese évoque également l’éveil de sentiments amoureux qui ont compliqué sa trajectoire spirituelle : « J’ai soudain réalisé que c’était bien plus complexe. On ne peut pas se couper du monde. »
Le réalisateur admet avoir été exclu du séminaire pour mauvaise conduite, sans toutefois préciser la nature exacte de ces comportements. « Je me suis rendu compte que je n’avais pas ma place là‑bas. J’ai essayé de rester mais ils ont convoqué mon père et lui ont dit : « Sortez‑le d’ici » », confie-t‑il.
Un ami d’enfance, Joe Morale, confirme que l’adolescent avait « l’œil vif pour les demoiselles ». Néanmoins, la fascination de Martin Scorsese pour la foi catholique ne l’a jamais quitté, comme en témoignent ses grandes fresques d’époque, notamment La Dernière Tentation du Christ et Silence.
