- Le réalisateur chinois John Woo a reçu un accueil triomphal à Lyon.
- Ses films tournés à Hong Kong — A toute épreuve, The Killer, Une balle dans la tête et Le Syndicat du crime — ressortent en salle dans toute la France après avoir été restaurés.
- Il travaille sur un nouveau projet de polar.
Alors que ses films tournés à Hong Kong ressortent en salle, somptueusement restaurés, au rythme d’un par mois, John Woo a été reçu comme un roi lors de sa visite au Festival Lumière à Lyon. Le cinéaste, âgé de 79 ans, s’est montré très généreux avec les nombreux fans venus lui témoigner leur admiration.
« Je suis sidéré de le voir en chair et en os, » confiait Jordan, étudiant en cinéma. « Découvrir les œuvres de John Woo sur grand écran et pouvoir faire signer mon affiche d’A toute épreuve m’a conforté dans l’idée qu’il ne ressemble pas à ses films : dans la vraie vie, il est très gentil. » Avec des œuvres tournées pour Hollywood comme Volte/Face, Mission : Impossible 2 et Windtalkers, le cinéaste a poursuivi une carrière brillante après avoir quitté Hong Kong.
Amour et rédemption
« Je ne parviens pas à me faire à l’idée que j’ai toujours autant de fans, » confie John Woo. « Le cinéma, c’est aussi cela pour moi : l’idée de me faire de nouveaux amis avec lesquels je peux partager mes histoires et que chacun les comprend à sa façon. »
Le réalisateur est réputé pour ses scènes d’action mais il refuse catégoriquement que sa filmographie soit résumée à cela. « On me propose toujours des scénarios violents mais mes films ne sont pas que cela. En prenant de l’âge, j’ai envie de montrer des choses plus positives et j’ai toujours parlé d’amour, d’amitié et de rédemption. »
En préparant son prochain projet, un polar sur la mafia, il continue à s’adonner à sa passion de cinéphile. « La dernière œuvre récente qui m’a emballé est Drunk de Thomas Vinterberg, » commente-t-il. « J’avoue regarder plus souvent des films anciens que des nouveautés. J’ai une sélection d’une vingtaine d’œuvres que je revois inlassablement tous les ans : j’y redécouvre chaque fois des choses qui m’inspirent. » Il cite François Truffaut, David Lean et Akira Kurosawa comme ses réalisateurs favoris.
Comme une lettre à un ami
« Quand j’écris un film, j’ai l’impression de faire une lettre à un ami pour lui parler de moi, même si je n’ai jamais été un gangster, » plaisante-t-il. « Je cherche à capturer de petits morceaux de vie. Ce qui est important, c’est de montrer la vie dans le cinéma car la vie, c’est le cinéma. »
La vie de John Woo est toujours autant rythmée par le 7e art, même s’il ne veut plus regarder ses propres films : « Quand j’en revois ne serait-ce qu’un passage, je m’exaspère devant leurs défauts, » soupire-t-il. À entendre les réactions enthousiastes des spectateurs qui découvrent ses œuvres aujourd’hui, ceux-ci semblent plutôt épatés par leur souffle épique et leur incroyable modernité.
