Jean Dujardin brille dans ‘L’Homme qui rétrécit’

par Olivier
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Jean Dujardin brille dans ‘L’Homme qui rétrécit’
France

Fiche d’identité

  • L’Homme qui rétrécit est un conte métaphysique doublé d’un divertissement spectaculaire.
  • Jean Dujardin apporte une dimension tragique à cette œuvre presque sans dialogue.
  • Ce film de Jan Kounen, adapté d’un roman de Richard Matheson, est une réussite.

Jean Dujardin n’a pas la grosse tête. Après avoir accepté de se montrer tout petit dans Un homme à la hauteur (AlloCiné) de Laurent Tirard face à Virginie Efira, il perd encore des centimètres pour L’Homme qui rétrécit de Jan Kounen, découvert au Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (strasbourgfestival.com). Il apporte une dimension tragique à ce film où on le voit souvent seul à l’écran.

Le comédien incarne un chef d’entreprise, marié (à Marie-Josée Croze) et père de famille, qui voit sa taille diminuer sans raison apparente dans cette adaptation d’un roman de Richard Matheson paru aux États-Unis en 1956. Ce classique de la littérature horrifique avait déjà été porté à l’écran par Jack Arnold en 1957. Jan Kounen dédie d’ailleurs son film à l’écrivain et au cinéaste qui l’ont inspiré, ainsi qu’à Jules Verne et Georges Méliès, deux maîtres français qui ont nourri son imagination.

Un aventurier pas comme les autres

Ce conte métaphysique n’a rien d’une comédie. Comme l’indique le titre, le héros devient de plus en plus petit sans aucun espoir de rémission ni de guérison. Sa famille finit par ne plus le voir tandis que des animaux apparemment inoffensifs pour des humains « normaux » (chat, souris, fourmis…) deviennent des menaces mortelles. La séquence où il affronte une araignée est l’une des plus réussies du film, tant elle provoque des frissons.

Jean Dujardin est à l’initiative de ce projet ambitieux qu’il a confié au réalisateur qui l’avait déjà dirigé dans 99 francs. Peu de dialogues, mais une voix off un peu trop présente et une partition épique signée Alexandre Desplat accompagnent les épreuves du héros. Jan Kounen a tenu à tourner dans des décors en dur plutôt que de s’appuyer excessivement sur le numérique. Il a tiré le meilleur parti d’un budget de plus de vingt millions d’euros pour donner vie à sa vision. Les décors étaient filmés séparément et Jean Dujardin était ensuite ajouté après que ses déplacements aient été captés avec une caméra très mobile. Le résultat est impressionnant.

Un parcours initiatique

« J’ai été touché par le côté parcours initiatique du récit, » explique Jan Kounen. « La force de cet homme qui doit se résigner à ce qu’il va devenir, au fait de perdre tout ce qu’il a été, m’a bouleversé. »

Cette métaphore cruelle de l’existence et d’une vie qu’il faut apprendre à abandonner n’empêche pas L’Homme qui rétrécit d’être un divertissement fort réjouissant, offrant l’un des plus beaux rôles de Jean Dujardin, étonnant en aventurier perdu dans un univers domestique.

Après Chien 51 de Cédric Jimenez, L’Homme qui rétrécit démontre que les Américains n’ont pas le monopole du grand spectacle. On souhaite de tout cœur que le public fasse un triomphe au film de Jan Kounen et que le succès en salles soit au rendez‑vous.

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