Sommaire
L’essentiel
- Dany Boon a retrouvé toute son énergie et son humour bienveillant pour son nouveau spectacle.
- Il se moque du monde et de lui‑même avec une énergie communicative, entre parole, chant et danse.
- Un public transgénérationnel se presse à chaque représentation, de Paris à la province, en Suisse et en Belgique.
Après sept ans d’absence des planches, Dany Boon est de retour avec un « seul en scène » jubilatoire : Clown n’est pas un métier !!, mis en scène par Isabelle Nanty. À la fois sur scène et au cinéma — il figure à l’affiche du film Regarde d’Emmanuel Poulain‑Arnaud — le comédien déclenche des tempêtes de rire, que ce soit à Paris, en province, en Suisse ou en Belgique. Sur scène, il donne aussi des nouvelles rassurantes de sa metteuse en scène, victime d’un accident de la route en septembre dernier.
Le spectacle véhicule une bienveillance constante : que Dany Boon parle, chante ou danse, il affiche un dynamisme communicatif et une présence physique élastique. Son plaisir d’être sur scène contamine le public, qui rit autant devant ses nouveautés que devant le retour de son sketch du K‑Way ou son hommage tendre à Raymond Devos. Sur scène comme dans la vie, Dany Boon se montre généreux et d’une gentillesse réconfortante.
Êtes‑vous heureux d’être revenu sur scène ?
« Je me suis rendu compte d’à quel point ça me manquait. C’était absolument merveilleux de retrouver ce contact avec le public. Je ressens cela très fort, le fait d’être ensemble, de communier, d’être au théâtre dans ce lieu qui symbolise pour moi une forme de temple de l’émotion et de l’humain. Et cela, dans une société qui est de plus en plus difficile, dure, violente, agressive, et aussi autocentrée, solitaire. C’est important de s’amuser ensemble. Rien ne me comble plus que de faire rire. »
Comment avez‑vous conçu votre spectacle ?
« J’avais envie de faire un spectacle de musical. Il y a beaucoup de stand‑up aujourd’hui, mais je voulais faire quelque chose de plus complet, avec de la musique, du mime. Je voulais aussi traiter de sujets actuels qui parlent à tout le monde comme les réseaux sociaux, les contrôles dans les aéroports. On a tous vécu ça et on peut donc en rigoler de façon complice. »
Vous vous moquez des modes actuelles puis vous vous traitez vous‑même de “vieux con”, comment expliquez‑vous ce paradoxe ?
« Je me sens parfois dépassé notamment dans le regard de mes enfants. Je sais que c’est normal, dans l’ordre des choses. J’ai essayé d’avoir un regard moderne sur la modernité un peu comme le faisait Jacques Tati dans ses films. En écrivant le spectacle, je me suis dit que j’étais en train d’allumer le monde d’aujourd’hui, d’une manière assez brutale et assez violente. Cela m’a fait rire de moi‑même. L’autodérision est indispensable quand on veut amuser sans humilier les autres. Il faut savoir rire de ses travers, se moquer de soi pour désamorcer l’agressivité de l’humour vis‑à‑vis du public. »
De qui est composé votre public ?
« J’adore l’idée d’avoir un public très familial. Voir des enfants de 10 ans qui rient avec des gens plus âgés est très gratifiant. Je pense que le côté clownesque de mon personnage scénique et la musique peuvent toucher toutes les générations. J’avais, le week‑end dernier, une grand‑mère qui était au premier rang, et qui m’a attrapé à la fin pendant les saluts. Elle m’a dit “merci” parce qu’elle avait vécu un drame dans sa vie et que c’était la première fois qu’elle riait depuis… Je suis là pour ça. Ce que j’essaie de faire avec le travail et l’humilité, c’est de faire que le rire soit aussi, avant tout, une réparation. Et que ce rire rassemble différentes personnes de toutes classes sociales et de tous âges. »
Vous sentez‑vous proche des spectateurs ?
« L’un des plus beaux compliments que je peux avoir vient des gens qui me disent que je suis comme ils m’imaginaient. Il y a une chose sur laquelle je ne triche pas, c’est que je ressens un bonheur absolu à chaque fois, et quelle que soit la personne que je rencontre, quand on m’arrête dans la rue. Je ne refuse jamais un selfie ou un autographe et j’adore discuter avec les gens. Je ne vais pas faire que le selfie, je vais parler avec eux et j’adore cet échange. Je pense que c’est d’ailleurs une caractéristique de la région du Nord où j’ai grandi. Dans mon quartier, les gens se parlent et communiquent et il y a une sorte de spontanéité. Et puis, comme je le dis d’ailleurs à la fin du spectacle, je suis très reconnaissant au public d’être toujours là et surtout d’avoir fait de moi ce que je suis. »
Reviendrez‑vous au cinéma ?
« La tournée retarde un peu l’écriture de mon prochain film mais elle me permet de me ressourcer. Avoir arrêté la scène pendant longtemps m’a aussi aidé à trouver de nouveaux sujets. C’était angoissant de revenir sur scène, un peu comme un saut dans le vide. On a très peur de la hauteur et se vautrer. Mais c’est stimulant aussi. Cela évite de s’encroûter. Je compte donc continuer à alterner théâtre et cinéma. »
Billets et informations pour le spectacle : Clown n’est pas un métier !!
