5 chansons rock classiques en a cappella encore meilleures

par Olivier
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5 chansons rock classiques en a cappella encore meilleures
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Metallica sur scène lors d'un festival en plein air

On pourrait croire que le rock ne peut exister sans guitares, et pourtant les exemples rassemblés ici montrent le contraire. Les reprises a cappella — souvent associées au folk, à la soul ou à la country — permettent à des chanteurs habiles de reprendre des mélodies riches en se contentant de la voix humaine. Les meilleurs résultats proviennent généralement de formations : petits ensembles comme les trios ou quatuors apportent dynamisme et couvrent la plupart des parties instrumentales, tandis que de grands chœurs offrent une densité capable d’élever une chanson au rang du transcendant.

Mais le procédé fonctionne-t-il pour des classiques du rock ? Reproduire la puissance d’un tube joué devant des stades n’est pas simple, et pourtant de nombreux artistes ont tenté l’expérience, soit entièrement sans instruments, soit en réduisant l’accompagnement au strict minimum. Voici cinq versions a cappella de chansons rock célèbres qui ont trouvé leur public ces dernières années — et que certains jugent même meilleures que les originaux.

Bohemian Rhapsody

Peu de classiques du rock déclenchent autant de chants spontanés que « Bohemian Rhapsody » de Queen (1975). Fusion improbable d’opéra et de hard rock, le titre a connu une longévité exceptionnelle, renforcée par son apparition dans la comédie rock Wayne’s World.

Le nombre de reprises est incalculable, mais les passages a cappella du morceau — son intro célèbre et ses envolées opératiques multi-voix — ont depuis longtemps attiré les groupes vocaux. Parmi eux, la quintette texane multi‑Grammy Pentatonix se démarque.

Connus surtout pour leurs albums de Noël, Pentatonix, vainqueurs de la troisième saison de The Sing‑Off (NBC) en 2011, savent réinventer des classiques de genres variés, y compris le rock. Leur reprise de « Bohemian Rhapsody », parue en 2017 en ouverture de l’EP PTX, Vol. 4 – Classics, met en valeur l’étendue du groupe : accords parfaits, beatboxing précis et même l’utilisation d’un mégaphone pour évoquer le son de guitare de Brian May. La performance est devenue un incontournable des concerts du groupe et illustre comment le a cappella rock peut sublimer un monument du répertoire.

How Deep Is Your Love

Les Bee Gees — trio britannique‑australien composé des frères Barry, Robin et Maurice Gibb — ont marqué plusieurs décennies par leurs harmonies exceptionnelles. S’ils sont souvent associés à la vague disco de la fin des années 1970, ils ont aussi signé de délicates ballades, dont « How Deep Is Your Love » (1977), reprise phare de la bande originale de Saturday Night Fever.

Parmi les nombreuses interprétations du titre, l’une des plus révélatrices reste celle des frères Gibb eux‑mêmes, proposée sans accompagnement sur The Des O’Connor Show (télévision britannique) en 1998. Après des succès comme « Islands in the Stream » et « Guilty », ce moment a cappella met en lumière la fusion des voix des frères, transformant l’émission de l’après‑midi en occasion mémorable et rappelant le talent pur du trio, malgré la disparition de Robin et Maurice.

Battery

Metallica est indéniablement ancré dans le metal, et certains rechignent à l’assimiler au rock classique. Pourtant, la version a cappella de « Battery », ouverture fulgurante de l’album Master of Puppets (1986), mérite une place dans cette sélection. Morceau emblématique régulièrement joué en concert — et choisi pour l’hommage de Metallica au concert d’adieu de Black Sabbath en juillet 2025 — « Battery » est souvent l’une des premières chansons que les apprentis guitaristes tentent de reproduire.

Il est surprenant qu’un titre aussi lourd se prête au a cappella rock, mais le groupe allemand Van Canto relève le défi. Formation singulière composée d’un batteur et de cinq chanteurs, Van Canto recrée à la voix certaines des lignes les plus iconiques du metal. Leur interprétation de « Battery » joue sur le titre comme refrain mimant les riffs percutants, tandis que le chanteur principal reproduit la rugosité vocale de James Hetfield avec une énergie remarquable.

Africa

Impossible d’anticiper l’ouverture de cette version spectaculaire : une interprétation live de « Africa » de Toto par le groupe vocal slovène Perpetuum Jazzile. L’arrangement de Tomaž Kozlevčar, présenté au festival Vokal Xtravaganzza en 2008, est devenu viral sur YouTube et a accumulé des millions de vues.

Plusieurs éléments rendent la performance particulièrement captivante. Perpetuum Jazzile est un « XXL vocal group » d’environ 50 chanteurs capables de produire des textures sonores étonnantes. Dès la première minute trente, le groupe utilise claquements de doigts, frappes de jambes et sauts sur la scène relevée pour recréer le bruit d’un orage, apportant une dramaturgie saisissante à leur version immaculée du tube de Toto. Beatboxing précis, reproduction fidèle des lignes de synthé et autres trouvailles font de cette interprétation un must, que l’on soit fan de l’original ou non.

Don’t Stop Believin’

Peu d’artistes osent s’attaquer aux sommets de Journey, et « Don’t Stop Believin’ » est sans doute l’archétype du morceau de stade, célèbre pour ses riffs de clavier obsédants et les envolées vocales de Steve Perry. Pour autant, l’instrumentiste et chanteuse Petra Haden a livré une version a cappella qui convainc même les amateurs intransigeants de l’original.

Fille du contrebassiste de jazz Charlie Haden, Petra Haden est chanteuse, multi‑instrumentiste et compositrice, ayant collaboré avec de nombreux artistes et groupes, dont les Haden Triplets, Foo Fighters et The Decemberists. En 2005, contrainte de suspendre ses tournées après un grave accident de voiture, elle s’est mise à enregistrer un album a cappella de reprises (notamment The Who Sell Out) sur un enregistreur 8 pistes, projet né d’une suggestion d’ami. Le succès de cette démarche l’a conduite à explorer d’autres classiques rock chantés uniquement à la voix — parmi eux, « Don’t Stop Believin’ ».

Écoutez comment Haden réinvente les parties de clavier et de guitare : c’est une interprétation vibrante d’une musicienne qui connaît et aime profondément la chanson, si bien qu’on oublie parfois qu’il s’agit d’une prestation entièrement vocale.

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