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Philippe Manoeuvre, 71 ans, ancien animateur des Enfants du rock et rédacteur en chef de Rock & Folk de 1993 à 2017, monte sur scène avec Un enfant du rock raconte. Accompagné du guitariste Yarol Poupaud, il propose un spectacle musical qui mêle récits de rencontres — plus de quatre cent cinquante artistes interviewés au cours de sa carrière — et improvisation, avec projections de photos personnelles aux côtés de stars comme Mick Jagger ou Keith Richards. Malgré le trac avant la première au Théâtre de l’Œuvre, il confie, non sans humour, « content bien sûr, mais je me demande pourquoi tous ces gens viennent me voir ».
A 71 ans, qu’est‑ce qui vous a poussé à franchir le pas du « presque seul » en scène ?
Ce n’est pas la première fois qu’on me proposait l’expérience. Après, je ne suis pas un comique, on ne va pas voir Philippe Manoeuvre pour rire à gorge déployée (rires)… Cet été, pendant deux mois, j’ai écrit le spectacle. J’étais dans mon jardin, avec mon dictaphone. Après, j’ai été répéter chez mon guitariste, Yarol Poupaud, qui va m’accompagner sur scène, et avec mon metteur en scène, Jérémie Lippmann. Il y avait une super ambiance, avec l’idée de proposer quelque chose qui n’existe pas, que je n’ai jamais fait : un spectacle d’une heure et demie autour du rock. À 71 ans, c’est enivrant !
Vous allez ouvrir l’album à souvenirs du rock…
Oui, je vais parler de mes rencontres avec des artistes, avec qui j’ai partagé de bons et de moins bons moments. Dans ma carrière de journaliste, j’ai interviewé pas moins de quatre cent cinquante artistes. Mais j’avais aussi envie qu’il y ait une part d’improvisation. Ainsi, à un moment du spectacle, je vais descendre dans la salle avec une casquette, où il y aura tous les noms des artistes que j’ai croisés, et je raconterai ce qui s’est passé, franchement, avec eux. Le rock, ce n’est pas être cadré. Il y a une mise en danger, celle notamment de descendre de scène sans se casser la gueule (rires).
… d’hier et d’aujourd’hui ?
J’ai été rédacteur en chef de Rock & Folk jusqu’en 2016, donc il y aura aussi des artistes d’aujourd’hui. Pendant cette période, je n’ai pas arrêté d’écrire, je voulais faire un article tous les mois, et continuer de rencontrer les gens. On va être sur un spectacle « classique rock ». Je vais parler des groupes qu’on aime, des Beatles aux Rolling Stones en passant par Johnny Hallyday. Mais aussi tous les styles, les punks notamment. Le rock est toujours important aujourd’hui, et les spectacles autour de cette musique sont moins présents. Nos amis du rap remplissent les salles, avec un succès colossal, mais il y a moins de soirées rock. C’était le moment de créer un feu de camp autour du rock, avec Yarol Poupaud (rires).
À quel moment Yarol Poupaud intervient‑il dans le spectacle ?
Il a été le guitariste et a été le grand chef d’orchestre de Johnny Hallyday. À un moment, on va aborder le sujet Johnny, Yarol Poupaud va s’exprimer et ça va être super intéressant. On voyagera avec deux guitares et il m’accompagnera sur scène. Je vais lui demander de jouer des morceaux. C’est un super guitariste et un performeur ! Il me rassure.
Du son mais aussi de l’image avec des photos projetées lors du show
Oui, avec des photos personnelles, mais aussi avec celles de copains. Notamment des clichés avec Mick Jagger, Paul McCartney ou encore Ringo Starr. Celle aussi avec Keith Richards, nous étions tous les deux au Ritz ce soir‑là, elle est très amusante et illustre bien mon propos. Et puis, à travers toutes ces photos, je me dis : « J’en ai fait des trucs quand même ».
Des trucs incroyables, et un trac aussi avant de monter sur scène ?
J’ai la crainte d’oublier mon texte, mais je vais me faire des repères sur scène, comme le font les groupes de rock. Le fait que le Théâtre de l’Œuvre soit complet ce lundi, je suis content bien sûr, mais je me demande pourquoi tous ces gens viennent me voir (rires).
Philippe Manoeuvre sera sur la scène du Théâtre de l’Œuvre à Paris, les lundi 1er et 8 décembre, à 20 heures.
