Que se passe-t-il si une exécution échoue du premier coup

par Stéphane
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Que se passe-t-il si une exécution échoue du premier coup

Les Origines de la Peine de Mort aux États-Unis

La peine de mort existe aux États-Unis depuis des siècles, et la première exécution enregistrée remonte à 1608 dans la colonie de Jamestown en Virginie. Le condamné à mort était le Capitaine George Kendall, accusé d’espionnage au profit des Espagnols. À l’époque, même des crimes mineurs tels que le vol, le commerce avec les Amérindiens ou le vol de poulets pouvaient être passibles de la peine capitale. Au fil des ans, diverses méthodes telles que la pendaison, le peloton d’exécution, l’électrocution et la chambre à gaz ont été utilisées pour les exécutions. Actuellement, la méthode principale d’exécution est l’injection létale dans la plupart des États autorisant la peine de mort, mais d’autres méthodes sont également autorisées.

Le processus d’injection létale est considéré comme la méthode la plus « humaine » d’application de la peine de mort, censée être rapide et indolore. Cependant, des rapports indiquent que cela n’est pas toujours le cas, et en cas d’échec, le détenu peut subir une forme de torture. L’injection létale consiste en l’administration de trois types de médicaments : un anesthésique pour endormir le détenu, un agent paralysant pour arrêter la respiration, et un agent toxique pour provoquer un arrêt cardiaque. Si les doses sont correctes et que tout se déroule comme prévu, le détenu devrait décéder en quelques minutes après l’administration de la dernière injection.

Les Risques d’une Exécution Ratée

Malgré la prévalence de l’injection létale, des cas d’échecs lors de tentatives d’exécution ont été rapportés. Il est à noter que l’injection létale est un processus généralement non effectué par des professionnels de la santé, ce qui peut entraîner des complications. Lorsqu’un détenu survit à une tentative d’exécution, les bourreaux ne cessent pas la procédure tant que le détenu n’est pas décédé, ce qui peut mener à une souffrance intense avant la mort. Selon les statistiques, sur 8 776 exécutions effectuées de 1890 à 2010, 276 ont été des échecs. Certains problèmes rencontrés comprennent des dysfonctionnements des chaises électriques, une mauvaise administration des médicaments, des erreurs humaines ou simplement la survie du détenu pendant la procédure.

En cas d’échec de l’exécution prévue, celle-ci sera reportée à une date ultérieure en raison de circonstances imprévues. Les droits des condamnés à mort prévoient que l’exécution doit être effectuée de manière à infliger le minimum de souffrance possible, mais cela n’est pas toujours respecté. Des cas où des détenteurs ont survécu à une première tentative d’exécution ont été enregistrés, entraînant des débats sur la légalité de poursuivre les tentatives ultérieures, certains argumentant que c’est une forme de torture.

Les Conséquences Humaines des Exécutions Ratées

Les cas d’exécutions ratées ont souvent des conséquences humaines dévastatrices. En 1965, William Vandiver a été soumis à cinq décharges électriques de 2 300 volts pour que son exécution puisse être menée à bien. En 2007, Christopher Newton a été exécuté par injection létale, un processus qui a pris deux heures en raison des difficultés à trouver une veine adéquate pour l’administration des médicaments. En 2014, Dennis McGuire a agonisé pendant 25 minutes, serrant les poings et luttant pour respirer, avant que les médicaments ne fassent effet. Ces cas remettent en question la rapidité et l’efficacité du processus d’exécution.

Des études ont révélé que près de 3% des exécutions aux États-Unis entre 1890 et 2010 ont été des échecs, soulevant des préoccupations quant à la légalité et à l’humanité de la procédure d’exécution en cas d’échec. Certains témoignages ont décrit ces tentatives répétées d’exécution comme une forme de torture, poussant à une réévaluation des pratiques entourant la peine de mort.

Le Cas de Doyle Lee Hamm

Un exemple marquant des conséquences tragiques des exécutions ratées est celui de Doyle Lee Hamm, un meurtrier dont l’exécution prévue en 2018 a viré au cauchemar. Hamm, atteint de cancer cranien et de lymphome, a connu des problèmes de voies veineuses lors de sa tentative d’exécution. L’équipe chargée de l’exécution a passé près de trois heures à tenter de trouver une veine adéquate, sans succès. Ils ont finalement interrompu la procédure lorsque le mandat de mort légal a expiré. Durant ces heures d’agonie, Hamm a prié pour que tout se termine pour mettre fin à sa souffrance insoutenable.

La tentative d’exécution désastreuse a conduit à des poursuites judiciaires contre le Département des corrections de l’Alabama pour violation des lois contre les peines cruelles et inhabituelles. La perspective d’une nouvelle tentative d’exécution a été stoppée, et la peine de Hamm a été commuée en réclusion à perpétuité. Il est décédé en prison de causes naturelles en 2021, laissant derrière lui un exemple troublant des implications inhumaines des échecs d’exécution.

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