Bassin d’Arcachon : Risque de Droit à Polluer en Vue ?

par Olivier
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Bassin d’Arcachon : Risque de Droit à Polluer en Vue ?
France

Un projet controversé de rejet d’eaux usées dans le bassin d’Arcachon

Lors de l’hiver 2023-2024, le réseau d’assainissement du bassin d’Arcachon a atteint un point de saturation, entraînant le débordement des eaux usées présentes dans les bassins de sécurité et contaminant jusque les parcs ostréicoles. Pour pallier cette situation, le Siba, le syndicat en charge de la gestion des eaux pluviales et usées, propose la création de déversoirs d’orage. Ces installations visent à acheminer les débordements vers des zones éloignées des habitations. Cependant, la Coordination environnement bassin d’Arcachon (Ceba) s’inquiète de cette solution, craignant qu’elle ne se transforme en un « droit à polluer » protégé juridiquement.

La préfecture de Nouvelle-Aquitaine envisage d’accepter cette proposition et a annoncé des modifications réglementaires susceptibles de rendre possibles ces rejets dans la nature, tout en promettant un contrôle rigoureux. Ce processus doit encore obtenir l’approbation du parc naturel marin du bassin d’Arcachon.

Les raisons de ce projet sont claires : la saturation du réseau d’assainissement, particulièrement dans le nord du bassin, provoque lors de fortes pluies des débordements inévitables. À titre d’exemple, l’hiver dernier, des eaux usées contaminées par le norovirus ont inondé des parcs ostréicoles, entraînant une interdiction de commercialisation des coquillages, ce qui a affecté de nombreux consommateurs.

Mickaël Bosredon

Le réseau de plus de 1.200 km de tuyaux qui transporte les eaux usées du bassin vers les stations d’épuration a été mis à mal lors des événements climatiques récents. À l’heure actuelle, en temps normal, ces effluents sont dirigés vers des stations de traitement avant d’être rejetés dans l’océan. Cependant, les conditions exceptionnelles de l’hiver dernier ont conduit à des déversements jugés nécessaires.

Le président de la Ceba, Jacques Storelli, rappelle que les principes de base du Siba stipulent « zéro déversement dans la nature ». Il critique la réponse du Siba, arguant que l’approche actuelle ne vise qu’à traiter les symptômes, plutôt que de s’attaquer à la cause du problème. Storelli estime que ce projet de déversoir ne fait qu’ouvrir la voie à un système permettant des rejets polluants dans la nature.

Enfin, il met en garde contre les implications de ces changements, qui pourraient priver les citoyens et les associations de leurs droits d’actions juridiques. Alors que le Siba prévoit des mesures ambitieuses, notamment la construction d’une nouvelle station d’épuration pour un montant total de 120 millions d’euros, des interrogations persistent quant à la gestion durable des eaux usées dans l’avenir du bassin d’Arcachon.

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