Hollywood, souvent perçu comme le temple des acteurs et actrices du monde entier, fascine par sa quête de gloire et de succès. Pourtant, derrière les projecteurs se cache souvent un prix élevé à payer : la perte d’intimité et des conflits incessants entre réalisateurs, producteurs et artistes. Cette dynamique toxique est ancrée dans l’histoire même du cinéma, touchant même les plus grandes stars.
Parmi les querelles les plus célèbres du 7e art, celle opposant deux icônes incontournables, Bette Davis et Joan Crawford, se démarque. Toutes deux réputées pour leur beauté et leur talent, elles connaissaient un succès immense. Cependant, ce qu’elles ne parvenaient pas à trouver, c’était la paix entre elles. Qu’il s’agisse de rivalité pour des rôles, de récompenses ou d’hommes, leur animosité s’étendit sur plusieurs décennies.
Cette inimitié prit naissance autour d’un homme et d’un divorce. En 1933, alors que Bette Davis se préparait à sa première grande campagne médiatique pour le film Ex-Lady dans le New York Times, Joan Crawford lui vola la vedette. Juste avant cette campagne, la nouvelle du divorce de Crawford de son premier mari éclata, reléguant l’annonce de Davis à un simple paragraphe dans la page de critiques. Considérant que cet épisode avait plombé le succès de son film, Davis nourrit à jamais une rancune profonde contre Crawford.
Bien que leurs chemins se croisèrent fréquemment dans les mêmes cercles, l’un de leurs affrontements les plus mémorables eut lieu en 1962 durant le tournage de Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?. Davis fit installer un distributeur de Coca-Cola dans sa loge, un geste apparemment anodin. Mais puisque Joan Crawford siégeait au conseil d’administration de Pepsi, ce choix fut perçu comme une provocation délibérée. Cette installation déclencha de vives représailles sur le plateau, amplifiant une querelle déjà intense qui allait jusqu’à causer des blessures et des douleurs physiques. Cette rivalité légendaire ne s’est apaisée qu’avec la mort de Joan Crawford en 1977.
Une citation attribuée à Davis à la mort de Crawford, bien que douteuse, résume bien l’ampleur de leur inimitié : « Il ne faut jamais dire du mal des morts, on ne doit dire que du bien… Joan Crawford est morte. Bien. »